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GRUPO DE REFLEXIÓN SOBRE EL MUNDO HISPÁNICO

Aimé, Adrien BOUCHERAND

(Rives, 1881->1930)

boucherand aime

Jean-Claude SEGUIN

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Aimé, Julien Boucherand (Villeurbanne, 17/07/1855-Rives, 10/03/1893) épouse (Voiron, 15/11/1879) Marie, Hortense Girin (Voiron, 08/06/1860-). Descendance:

  • Aimé, Adrien Boucherand (Rives, 14/04/1881->1939) épouse (Aix-les-Bains, 21/06/1915) Suzanne, Héloïse Martin (1894-Aix-les-Bains, 24/11-01/12/1926).
  • Jeanne, Marie, Valérie Boucherand (Rives, 14/06/1882-Lalinde, 08/02/1957)
  • Magdeleine, Hortense, Marie, Germaine Boucherand (Rives, 15/06/1885-)
  • Léonce, Martin, Aimé Boucherand (Rives, 18/12/1890-Paris 14e, 01/06/1969) épouse (Paris 5e, 15/01/1923) Marie, Jeanne, Germaine Bourdichon.

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Fils d'un comptable, il réside avec sa mère à Bizerte (Tunisie) au moment où il s'engage (8 août 1899) comme volontaire au 4e régiment de chasseurs d'Afrique. Après une première campagne en Tunisie (08/08/1899-30/09/1900), il est condamné pour désertion (04/10/1900). Réintégré, il est de nouveau en campagne en Tunisie (06/10-04/12/1900 et 09/03/1901-17/11/1903) avant de passer dans la réserve de l'armée active (17/11/1903). Peu après, il s'installe à Marseille où il est condamné pour vol le 15 mai 1906 (Tribunal correctionnel).

remiremont
Remiremont. Brasserie Jules (début XXe siècle). [D.R.]

Six mois plus tard, à partir du 30 octobre 1906, il réside à Remiremont, à la Brasserie Jules qui organise fréquemment des spectacles. Au début de l'année 1907, il crée un duo de comique troupier "Migé-Bréval":

GRANDE BRASSERIE DE L'INDUSTRIE
[...]
M. et Mme Mige Breval, dans leurs scènes militaires.


Le Grand Écho du Nord de la France, Lille, vendredi 22 février 1907, p. 5.

On les retrouve à Paris à l'Étoile-Palace (mai 1907), à la Pépinière (mai 1907), au Casino de Montmartre (novembre 1907), au théâtre de Saint-Denis (décembre 1907), au Kursaal de Reims (janvier 1908):

Les Migé-Bréval ont présenté des scènes militaires qui furent rendues d'une façon parfaite. Point n'est besoin d'en faire l'éloge, il est plus simple de dire: Il faut y voir et, les voyant, applaudir les Migé-Bréval.


L'Indépendant rémois, Reims, samedi 4 janvier 1908, p. 2.

Il entreprend alors une tournée en Afrique du Nord : Tunisie (Hamman-Lif, juillet 1908) et Algérie (Oran, novembre, Alger, décembre).

Calino (1908-1913)

Aimé Boucherand va se faire connaître en incarnant le personnage naiais de "Calino", type populaire connu également sous le nom de "Calinot" que l'on retrouve dans le vaudeville de Théodore Barrière, Calino, charge d'atelier (1856) et la caricature.

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Le Sifflet, nº 206, 26 décembre 1875.

Le personnage de Calino apparaît à l'écran dans Calino toréador de la Ottolenghi (Films Aquila) de Turin, distribué par Helfer & Segré, en août 1908. La société Pathé propose à son tour, Calino a mangé du cheval (octobre 1908) avec Paul Bertho dans le rôle, alors que la société Éclair, à son tour, propose son Calino ne veut plus travailler (avril 1909). C'est finalement peu après qu'Aimé Boucherand va incarner Calino pour Gaumont dans Calino au théâtre (décembre 1909) de Romeo Bosetti, sous la direction duquel il va tourner une trentaine de films entre 1909 et 1910.

Le succès de ces films conduit Aimé Boucherand à vouloir constituer sa propre maison de production afin d'exploiter encore le personnage. C'est ainsi qu'est fondée la "Luna Film", après la signature d'un contrat à Marseille en date du 23 janvier 1911. C'est évidemment Boucherand - qui habite alors 3 bis rue des Alouettes à Paris - qui en est la pierre angulaire:

Le succès et la grande popularité que M. Boucherand a su s'acquérir à ce jour en travaillant pour le ocmpte d'un tiers, et en se produisant dans les films sous le nom de "Calino" le font entrer sans apport dans la dite Société qui le considère à juste titre comme l'âme essentielle de la réussite de l'entreprise. A ce tite, M. Boucherand, apporte son nom et son talent.

Il s'associe à Jean Busseret, ancien collaborateur des frères Lumière, et à Edmond Fabre qui, à trois, occupent les fonctions de directeur commercial, chef d'exploitation et directeur artistique. La société a une durée de 10 ans, du 28 février 1911 au 28 février 1921. Cette société est-elle parvenue à produire quelques films de la série Calino ? Rien ne permet de le dire, car cette société n'a jamais fait parler d'elle. En tout état de cause, et sans solution de continuité, après le départ de Romeo Bosetti pour Pathé, Aimé Boucherand va continuer à tourner des Calino, désormais sous la direction de Jean Durand (1910-1913). À cette époque, son frère Léonce Boucherand est déjà opérateur cinématographique.

Les années incertaines (1913->1930)

Avant même que la première guerre mondiale n'éclate, Calino a disparu des écrans. Au moment de la mobilisation générale, Aimé Boucherand est rappelé sous les drapeaux pou la campagne contre l'Allemagne du 7 août 1914 au 31 juillet 1916. En 1915, il épouse Suzanne, Héloïse Martin. Quant à son frère cadet, Léonce Boucherand, réformé en 1912, il n'est pas mobilisé et cherche une place d'opérateur-électricien:

M. BOUCHERAND, 2, Cité St-Martin, demande place opérateur-électricien, très bonnes références.


Ciné-journal, Paris, 22 avril 1916, p. 36.

A partir de 1916, l'existence d'Aimé Boucherand est partagée entre ses activités artistiques dont on a du mal à suivre la trace et ses multiples démêlés avec la justice qui sont mieux connus. En 1921, il est condamné par jugement contradictoire du Tribunal correctionnel de Nice du 26 décembre 1921 à 1 mois de prison pour : "infraction à un arrêté d'interdiction de séjour" commis le 18 décembre 1921:

TRIBUNAUX
Tribunal Correctionnel de Nice
QUELQUES INDÉSIRABLES
[...]
Pour être, lui aussi, revenu en notre ville dont le séjour lui a été interdit pendant deux années à la sutie d'une condamnation pour abus de confiance, un artiste de cinéma, nommé Aimé-Adrien Boucherand, antérieurement condamné deux fois pour vagabondage, s'est vu infliger 1 mois de prison. (Défenseur Me Paul Vanauld).


L'Éclaireur, Nice, mardi 17 décembre 1921, p. 5.

En 1922, c'est à Rennes qu'il fait parler de lui:

LES AVENTURES DE CALINO
Boucherand, dit Calino, l'artiste de cinéma dont nous avons relaté dimanche les aventures, paraït devoir être pour un temps assez long l'hôte de la Victoire.
Son affaire, en effet, a été mise à l'instruction et il n'est pas impossible que des faits nouveaux viennent s'ajouter à ceux déjà connus. On a appris que Calino avait opéré à Rennes où il s'était livré à des excentricités diverses. Il aurait même frappé une artiste d'un coup de canif dans Ia région du ventre.
D'ailleurs le casier judiciaire de Boucherand dit Calino, reçu du parquet de Saint Marcellin (Isère), montre que l'artiste de cinéma n'en est pas à sa première histoire avec la justice.L'Ouest-Éclair, Rennes, mardi 6 juin 1922, p. 5.

La presse reprend l'information quelques jours plus tard:

CALINO A L'INSTRUCTION
Adrien Boucherand, dit Calino, l'artiste "excentric" dont nous relations dernièrement les aventures, a été extrait hier de la Victoire pour être Interrogé a l'instruction et confronté avec la propriétaire de l'hôtel Bellevue.
Boucherand, auquel un séjour déjà assez long a fait retrouver le calme que lui avait fait perdre l'alcool. se défend énergiquement de l'accusation de vol portée contre lui. Il a donné des précisions qui seront ultérieurement vérifiées.
Calino sortira-t-il indemne de sa dernière aventure La suite de l'enquête ne tardera pas à nous l'apprendre.


L'Ouest-Éclair, Rennes, 22 juin 1922, p. 5.

Finalement, Boucherand sera tout de même condamné:

L'aventure de Calino.-Nos lecteurs connaissent les faits sous l'inculpation desquels l 'artiste excentric Aimé-Adrien Boucherand. dit "Calino" fut arrêté il y a environ six semaines : vol de matériel de galvanoplastie au préjudice d'une hôtelière, violences sur M. Délézir, ébéniste à Saint-Malo et sur une chanteuse. Le tribunal acquitte Boucherand du fait de vol et le condamne pour les violences à 24 heures de prison et 15 francs d'amende.


L'Ouest-Éclair, Rennes, 14 juillet 1922, p. 5.

L'année d'après, c'est à Paris qu'il est à nouveau condamné par jugement contradictoire de la 12º chambre du Tribunal correctionnel de la Seine du 18 août 1923 à 1 mois de prison pour: "Violences à particulier, infraction à interdiction de séjour" commis le 16 mars 1923.

À partir de 1924, le duo Migé-Bréval se reconstitue pendant quelques années. Quant à son frère, il est lui-même inculpé dans une affaire financière:

Arrestation d'un défaitiste financier
LYON 16 novembre.-Sur mandat du parquet de Bourg, on a arrêté, ce matin, Léonce Aimé Boucherand, trente-cinq ans, remisier, 2, place de la Bourse, inculpé dans la récente affaire des manoeuvres contre la rentre française.


Excelsior, Paris, lundi 17 novembre 1924, p. 3.

On retrouve encore le duo Migé-Breval en 1930 où Calino fait équipe avec "Line Maia".

boucherand aime 1930
Le Grand Écho de l'Aisne, Saint-Quentin, samedi 25 octobre 1930, p. 2.

On perd sa trace par la suite. Quant à son frère Léonce, il est encore inscrit sur les listes électorales de Paris en 1935.

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