Le Débarquement de Marchand
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On accoste et le commandant Marchand apparaît le premier en dehors de la petite tente en velours rouge frangé or qui abrite le derrière du canot où abondent de magnifiques gerbes de fleurs nouées de rubans tricolores. Il met le pied à terre et à ce moment même une formidable ovation, extrêmement touchante de spontanéité et de sincérité, part à son adresse de tous les groupes de civils ou de militaires qui sont là. Le vaillant explorateur fait un effort manifeste pour se tenir droit sous le coup d'émotion qui l'a saisi, il ôte son képi et l'agite en signe de reconnaissance, comme voulant remercier tous ses admirateurs à la fois. Les applaudissements et les bravos redoublent, se prolongeant durant quelques minutes. Il s'écrie enfin: "Merci !".
Puis, M. le lieutenant de vaiseau Duroch s'avance vers lui, lui tend la main, et, au premier pas fait sur la terre de France, salue en ces termes le héros de Fachoda...

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Le Petit Provençal, Marseille, mercredi 31 mai 1899, p. 1.

LES OFFICIERS DU GENIE
Vendredi soir a eu lieu, au Cercle militaire, le banquet des membres de la réunion des officiers de réserve et territoriaux du génie.
A l'issue du dîner, le président de la réunion, M. le capitaine Dibos, a fait une causerie autorisée par M. le gouverneur militaire de Paris, sur "l'entrainement à la marche en pays de montagne".
Un superbe cinématographe de la maison Pirou, gracieusement prête à M. le lieutenant Pidat, a reproduit les différentes péripéties, désormais historiques, de l’arrivée du commandant Marchand à Toulon, de la scène des décorations, et du débarquement à la gare de Lyon du glorieux héros de Fachoda.
Quelques noirs de la suite du commandant Marchand avaient été amenés dans le salon de projections, et ne pouvaient en croire leurs yeux en voyant, reproduits avec la fidélité que l'on sait, les tableaux mêmes qu’ils avaient vus se dérouler réellement devant eux quarante-huit heures auparavant.
M. le capitaine Dibos, de l’état-major particulier du génie territorial, et M. le capitaine Debreaux, commandant la compagnie d'aérostiers du 2^e régiment du génie, sont les auteurs du fameux projet de traversée du Sahara en ballon, en guide-ropant et en utilisant les vents alisés pour, en partant du Nord-Est de la Tripolitaine, atteindre vraisemblablement le Niger, voire la côte ouest de l’Afrique.

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La Patrie, Paris, mercredi 7 juin 1899, p. 3.