el grimh

GRUPO DE REFLEXIÓN SOBRE EL MUNDO HISPÁNICO

MIROGRAPHE

historique

La Société Reulos, Goudeau et Cie et le Mirographe (1900-1902)

C'est au début de l'année 1900 que Lucien Reulos s'associe à Jacques Goudeau pour fonder la société Reulos, Goudeau et Cie :

I
Suivant acte passé devant Me Lindet et l'un de ses collègues notaires à Paris, le huit janvier mil neuf cent, enregistré.
Il a été formé entre:
M. Eugène-Lucien Reulos, négociant, demeurant à Paris, rue Demours nº 9 bis.
M. Auguste Jacques Goudeau, mécanicien, demeurant à Paris, boulevard Saint-Martin, mº 39.
D'une part.
Une Société qui sera en nom collectif à l'égard de MM. Reulos et Goudeau et en commandite simple à l'égard du commanditaire et qui a pour objet l'exploitation des brevets ci-après indiqués, la fabrication, le commerce et la vente d'un nouveau système de cinématographe d'amateur dont la dénomination sera ultérieurement faite et la fabrication et la vente des vues et de tous appareils et accessoires concernant la photographie animée.
La raison et la signature sociales sont:
REULOS GOUDEAU ET CIE
La signature et l'administration son confiées à MM. Reulos et Goudeau et chacun d'eux aura la signature sociale, mais ne pourra en faire usage que pour les besoins de la Société.
Le siège social est à Paris, rue de Bondy, nº 30. Il peut être transporté partout ailleurs, du consentement des associés en nom collectif.
La durée de la Société est de quinze années, à compter du premier janvier mil neuf cent.
Les apports sociaux s'élèvent à une somme totale de cent vingt-deux mille francs, comprenant savoir:
Apport de M. Reulos:
Premièrement. Le brevet français qui lui a été délivré le vingt neuf octobre mil huit cent quatre-vingt-dix-huit sous le nº 282546.
Deuxièmement. le droit d'exploitation des brevets étrangers concernant le nouveau système cinématographique et délivrés par les gouvernements belge, anglais et allemand.
Troisièmement. Et le droit d'exploiter le brevet demandé au gouvernement américain pour le même système d'appareils.
Cet apport est fait pour une somme de mille francs, ci... 1.000
Quatrièmement. Et une somme de vingt mille francs avancée par lui pour étude, essais et outillage. ci.... 20.000.
Total vingt et un mille francs ci. 21.000
Apport de M. Goudeau:
Ses connaissances spéciales évaluées à la somme de mille francs, ci.  1000
Le commanditaire apporte la somme de cent mille francs. ci.. 100.000
Ensemble cent vingt-deux mille francs, ci.  122.000.
En cas de perte des trois quarts du capital social la dissolution pourra être provoquée par chacun des associés.
En cas de décès du commanditaire la Société continuera avec les ayants droit de celui-ci.
Le commanditaire ne pourra jamais être tenu pour une somme supérieure à sa commandite.
II
Suivant un autre acte reçu par Me Lindet, les vingt-quatre et vingt-cinq janvier mil neuf cent, le siège de la Société dont il s'agit a été transféré à Paris, cité Rougemont nos 4 et 4 bis à compter du vingt-quatre janvier mil neuf cent.


La Loi, Paris, mardi 30 janvier 1900, p. 100.

Le 27 janvier, la société dépose les marques "Mirographe" et "Miroscope". En juin 1900, un additif au brevet de 1898 indique ses caractéristiques (US663785A Kinematographic Apparatus). Un acticle publié dans Journal des débats politiques et littéraires permet de comprendre le fonctionnement de l'appareil : 

La dernière invention cinématographique appartient à MM. Reulos et Goudeau. ll est évident que, maintenant, beaucoup d'amateurs ne se contenteront plus de faire des photographies simples. On a voulu des appareils stéréoscopiques; aujourd'hui, on veut des photographies animées. On tient à saisir au vol une scène intéressante et à la conserver éternellement. Avec certains appareils déjà dans le commerce, comme le cinématographe Démény, on peut parfaitement prendre des vues animées et préparer des bandes. Mais l'appareil est encore assez compliqué. MM.Reulos et Goudeau ont cherché à créer un système pratique et à la portée des amateurs. Ils y ont parfaitement réussi. On peut emporter leur Mirographe comme on emporte une grosse jumelle photographique, planter l'instrument sur un pied et revenir chez soi avec une provision de vues et de scènes qui s'animent ensuite à volonté. Les bandes développées, l'appareil devient cinématographe. Il permet de projeter les photographies, et, en même temps, il est en état de les montrer sans projection. L'instrument est donc à plusieurs fins et il possède, de plus, des avantages spéciaux.
Le mirographe est, comme dispositif, absolument nouveau ; ses dimensions sont très réduites : 14 centimètres de haut, 10 de long, 6 de large. Le mirographe proprement dit tient dans la poche. Un petit bâti vertical, des roues dentées, mises en mouvement par une poignée que l'on fait tourner doucement quand on veut prendre une scène. Les roues dentées entraînent la bande qui entre dans un couloir vertical par un bout pour sortir par l'autre. Le joli de l'invention, c'est le mécanisme entraîneur de la bande. Pour prendre les vues ou les projeter ensuite, il faut que la bande soit soumise à un entraînement progressif avec éclipses et expositions successives à la lumière. Or, les roues dentées mues par la manivelle entraînent, d'un mouvement continu un disque qui porte un rebord. Ce rebord n'est pas entièrement circulaire, il se rapproche tout à coup de l'axe de rotation, de sorte que les points de sa circonférence après avoir été à égale distance décentre sur les trois quarts du disque s'en rapprochent pendant un quart de rotation; il y a en un mot sur le même diamètre une différence de 1 centimètre. Cette disposition intéressante a pour effet d'obliger la bande à ne se déplacer en avant pendant la rotation que lorsqu'elle est sortie du rebord circulaire ; pendant un quart de temps, éclipse et progression ; pendant trois quarts, exposition à la lumière et prise de l'image. Les bandes ne sont plus perforées ici, mais portent sur leur bord de petits crans de 1 millimètre de côté. Ses crans sont libres pendant l'entraînement sur le disque ; mais, quand ils s'engagent dans la partie excentrique de ce disque, ils prennent contact et la bande est poussée en avant. Il y a progression.
L'exposition à la lumière est relativement longue et l'éclipse courte, ce qui est avantageux et pour la prise des images et pour leur projection. La substitution des bandes à crans aux bandes trouées laisse plus de place à l'image.
L'entraîneur de mouvement constitue tout le système. Pour photographier, il n'y a plus qu'à déposer dessus et dessous une boîte complètement close. Une bande part de la première boîte pour se rendre dans la seconde vide, où on la recueille impressionnée. On introduit le mirographe dans une chambre noire avec objectif très lumineux et on opère comme avec un appareil ordinaire, en faisant tourner la manivelle.
Pour projeter, on peut ne se servir que d'une lampe à pétrole, le mirographe disposé devant un excellent objectif, et les images, selon la distance, atteignent de 1 mètre à 1  m 90. Les bandes renferment 500 images, ont 6 mètres de long et la durée de la projection est de quarante secondes environ. L'objectif donne net à partir de 2 mètres.
Enfin, en plaçant le mirographe dans une boîte à fort microscope, on peut se passer des projections et voir directement les tableaux animés, comme dans l'ancien kinétoscope.
Cet instrument nouveau nous paraît bon parce qu'il est utilisable pour la projection, même dans de petites pièces ; il donne un carré de projection de 0 m 25 par mètre de recul. La scintillement si gênant dans la plupart des appareils disparaît et il n'y a plus de trépidation En somme, les amateurs en tireront bon parti.


Journal des débats politiques et littéraires, Paris, jeudi 27 décembre 1900, p. 1. 

goudeau 02

reulos mirographe publicite 1901
Mirographe (1900)
© Centre National du Cinéma et de l'Image Animée 
Publicité pour le mirographe (1901)

La société est finalement dissoute le 23 mars 1902.

La Société Goudeau, Leclerc et Cie (1902-1903)

Prenant la suite de la Société Reulos, Goudeau et Cie, la société Goudeau, Leclerc et Cie, sise au 4, cité Rougemont, est créée en 1902. Elle va tenter de se développer à l'étranger. En Espagne, son agent est José Hernández :

CINEMATÓGRAFOS
Coronación de S. M. don Alfonso XIII
Las vistas obtenidas por Mr. Lefebre, ÚNICAS que por su perfección pueden figurar en el salón de exhibiciones públicas más exigente, son desarrolladas por la casa Gondeau [sic] & Leclerc, de París, 4, Cité Rougemont, cuyo único agente para España es D. José Hernández, que actualmente en Sevilla piensa emprender en breve una tournée por el Norte de España para presentar a los señores profesionales la colección completa y recibe pedidos. También tendrá gusto en visitar, a quien lo solicite, de todas las capitales del Norte, con sólo pedírselo por carta antes del 16 del actual, a su nombre José Hernández. Hortaleza, 41, entresuelo.-Madrid.


El liberal, Madrid, samedi 5 juillet 1902, p. 4.

Cet article suggère que Léo Lefebvre, cinématographiste lié à la maison royale espagnole, est en contact commercial avec la société Goudeau, Leclerc et Cie. L'année suivante, la société s'élargit à un nouvel associé :

Paris.-Modifications.-Société GOUDEAU et LECLERC photographie, cinématographie 4 cité Rougemont.-Adjonction de M Simonetti comme associé en nom collectif dans la Société dont la raison devient GOUDEAU, LECLERC et Cie.-Le capital est augmenté de 10,000 fr.-7 mars 1903.-A.P.


Archives commerciales de la France: journal hebdomadaire, Paris, 21 mars 1903, p. 354.

 goudeau 01
Annuaire des artistes et de l'enseignement dramatique, Paris, E. Risacher, 1903, p. 190.

A partir de novembre 1903, Auguste, Jacques Goudeau entame une collaboration avec Jules Richard avec lequel il signe un brevet : "système d'appareil cinématographique" (Brevet 337.169 du 28 novembre 1903), "système d'appareil cinématographique (19 avril 1904, add. 4767 au brevet antérieur). Jules Richard rachète (janvier 1904) la société. 

Contactos