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GRUPO DE REFLEXIÓN SOBRE EL MUNDO HISPÁNICO

Georges PETIT

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Jean-Claude SEGUIN

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 Georges Petit.

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En 1904, il met au point l'un des tout premiers système de location de films, avec la complicité involontaire d'Edmond Boutillon :

Au début de celle année 1904, un de ces exploitants, M. Georges Petit, qui, jusqu'alors, s'était borné à louer des salles dans les grandes villes de France pour y produire les films qu'il achetait, fut amené à innover. En faisant la première location, il apportait à l'industrie du film un élément nouveau de succès et contribua ainsi à son développement: il faut s'en souvenir. L'anecdote suivante a été contée par l'intéressé lui-même, un travailleur opiniâtre qui a su, en tout temps, se concilier de grandes sympathies, parce que d'un accueil affable et d'un raisonnement sûr. Son bon sens est très apprécié au sein des associations professionnelles, et ses conseils sont précieux.
M. Georges Petit habitait un pavillon situé 40, rue Perronet, à Neuilly-sur-Seine. li avait installé là un dépôt assez important de films et de matériel, puisqu'en saison d'été il assurait dans une vingtaine de villes les séances cinématographiques, soit dans un café, soit dans tout autre établissement. M. Georges Petit fournissait à prix forfaitaire : un opérateur, une cabine, un poste ; deux fois par semaine, il renouvelait par moitié le programme. Les prix variaient à ce moment-là entre 50 et 100 francs par jour, tout compris. II y avait à celle époque trois entrepreneurs de ce genre de spectacles : Farraud, à Marseille, Froissard et Petit, à Paris.
Un samedi de février 1904, M. Georges Petit reçut la visite de cet excellent Edmond Boutillon, intelligent et actif, qui déjà organisait des tournées volantes dans la banlieue de Paris. L'homme à l'éternel sourire était ce jour-là très ennuyé : Mme Boutillon était partie de son côté organiser des représentations et, par mégarde, avait emporté une partie du programme de son mari ! M. Boutillon, dont la barbe toujours soignée servait de Sézanne, vint donc prier M. Georges Petit de lui prêter ce qui lui manquait. Ce dernier offrit tout naturellement à son collègue de choisir dans sa collection sans qu'il fut question de prix. Lorsque le lundi 11. Boutillon rapporta les bobines el demanda à M. Petit ce qu'il lui devait, celui-ci fut fort embarrassé. Enfin, l'on convint de 5 francs par bobine de 300 mètres. M. Petit reçut donc, en espèces sonnantes et trébuchantes, deux pièces de 5 francs qu'il faisait sauter dans ses mains en traversant son jardin tout en réfléchissant. La réflexion fut longue, car deux heures après, les deux pièces sonnaient toujours et la réflexion continuait. Durant ces deux heures, la location était née : deux jours après, une circulaire était adressée aux cinématographistes de France, Belgique et Suisse. Cette circulaire informait la clientèle que Georges Petit mettait à la disposition de ses collègues tous les films qu'il possédait, au prix uniforme de 0 fr. 25 le mètre. li se portait acheteur, ferme ou en compte, de tous les stocks existant chez ses collègues et que ceux-ci n'avaient plus intérêt à garder.
Au bout de quelques semaines, de nombreuses affaires de locations se traitaient et, six mois après, un stock de 300.000 mètres était constitué au petit pavillon de la rue Perronnet.
La location avail reçu un commencement d'organisation : elle devait, nous l'avons dit, aider puissamment au développement prodigieux du cinématographe. Le nom de Georges Petit s'inscrivait dans les annales de la cinématographie.
Plus tard, les maisons productrices Pathé el Gaumont installèrent à leur tour leurs services de location.
G.-M. C.


Le Cinéopse, 9e année, nº 98, 1er octobre 1927, p. 857.

Sources

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