Eugène CALMELS

(Paris, 1862-≥ 1931)

calmels eugene portrait

Jean-Claude SEGUIN

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François Calmels (Estaing, 18/06/1837-Paris, 29/11/1885) épouse (Paris, 19/05/1859) Héloïse Millon (Sancerre, 19/10/1833-[Le Havre])

  • Eugène, Isidore, Jean Calmels (Paris 7e, 18/05/1862-≥1927) épouse (Montreuil-sous-Bois, 29/10/1906) {tip Auguste, Napoléon Huvier (-Saint Cyr sur Morin, 1884) épouse Esther, Amelina Petiot (-Saint Cyr sur Morin, 1884). Descendance :}Marie, Eugénie Huvier (Saint Cyr sur Morin, 14/05/1869-Paris 10e, 04/11/1927).

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Les origines (1862-1895)

Fils d'un employé de commerce installé à Paris, il effectue son service militaire en partant, le 12 décembre 1884, pour le 26e régiment d'infanterie. Il passe dans la disponibilité de l'armée active le 14 décembre 1885, car "étant devenu fils unique de veuve postérieurement à son incoporation". Peu après, il réside (23 janvier 1886) 101, rue de Rome (Paris) au moment on il intègre le théâtre Robert-Houdin comme l'évoque Georges Méliès. À ses côtés, il fait office de mécanicien.

melies georges 1891 nain jaune calmels eugene 1891 nain jaune
Théâtre Robert-Houdin. Le Nain jaune (1891).
Source: Musée Carnavalet.
BNF, Arts du spectacle, fonds Rondel, 4-ICO-THE-3758 (4)

En 1891, il réside à Paris (rue de Rome nº 83) (liste électorale 1891). À l'occasion, il participe aux spectacles, comme Le Nain Jaune avec lequel la troupe va faire une tournée en Belgique en 1893.

melies georges 1893 belgique tournée
Théâtre Robert-Houdin de Paris.
Théâtre Royal de l'Alcazar, Bruxelles, 31 mai-2 juin 1893. [D.R.]

Georges Méliès apparaît sur le programme comme "G. Smile" :

Pavillon de Flore.-Une bonne nouvelle pour les amateurs de théâtre. La troupe du THÉÂTRE ROBERT-HOUDIN, de Paris, revenant d'Anvers, où elle a donné une série de représentations avec un succès énorme, s'arrêtera à Liège et jouera au Pavillon de Flore.
Le spectacle est très varié, composé de numéros absolument inédits. Le répertoire est de plus considérables et unique dans son genre. C'est la première fois que la troupe du Théâtre Robin [sic] Houdin (fondé depuis 1845) quitte Paris. C'est donc une nouveauté et une occasion unique d'aller l'entendre.
Le programme est absolument identique à celui donné à Paris. Nous y voyons figurer M. Harmington, le principal artiste de la troupe; MM. J. David, Marius, Smile, Calmels, Mme J. d'Alcy et J. Delavrille. La tournée est placée sous la direction de M. G. Méliès lui-même, directeur du Théâtre Robert Houdin. C'est dire que le spectacle ne laissera rien à désirer.
Il ne sera donné que deux représentations en notre ville, représentations qui auront lieu jeudi 8 et vendredi 9 juin.
Ce sont des soirées des plus intéressantes, se recommandant aux familles par leur bonne tenue et qui méritent de piquer la curiosité de tous.


La Meuse, Liège, 2 juin 1893, p. 3.

Le cinématographe (1896-1914)

Eugène Calmels va êrtre intimement lié au processur de création du kinétograph comme le rapporte Léo Sauvage de façon romancée :

Dans le petit atelier de mécanique annexé au théâtre Robert-Houdin, Georges Méliès travaille et il a donné l’ordre qu’on ne le dérange à aucun prix. Il n'y a là que son mécanicien, un homme rude, mais extrêmement habile de ses mains, et qui est dans la maison depuis Robert-Houdin père.
— On commence « Coppélia », la poupée animée ? demande-t-il. Cela sera sûrement un numéro sensationnel.
— Fichez-moi la paix, vous, pour l’instant, crie Méliès. « Coppélia » et avec tout le reste. J'ai autre chose en tête en ce moment.
Et sans s’occuper de la mine interloquée du brave mécanicien, il se met à raisonner à haute voix :
— Voyons, ce ne doit pas être sorcier. Le principe, je le connais, puisque j’ai lu les travaux de Marey. Je connais aussi ce qu’ont fait Reynaud, Edison. Au boulot !
Tourné vers le mécanicien, il ajoute :
— Mon vieux. retroussez les manches. Nous allons construire un projecteur comme vous n'en avez pas encore vu.
Des heures de travail en silence. Un système a cliquet voit le jour. Il donne des projections avec secousses qui font mal aux yeux.
— Ça ne vaut rien, dit Méliès. Recommençons.
On recommence.. Six ou sept combinaisons différentes. Les jours passent.
— On n’avance pas, gémit Méliès.
Et il s’assied, la tête dans les mains, au milieu des accessoires étranges du « Nain jaune » et de la « Caverne hantée » et de  l' « Escarpolette polonaise ».


SAUVAGE, 1937.

Une fois l'appareil construit, avec la collaboration de Lucien Reulos et Lucien Korsten, Eugène Calmels devient opérateur, activité qu'il maintient jusqu'en 1914 :

À l'intérieur [du théâtre Robert-Houdin], l'opérateur pour la salle était Calmels, mécanicien attitré du théâtre, où il resta trente-huit ans et où il continua la projection jusqu'en 1914 sans interruption, soit dix-neuf ans. Il fut, après Clément Maurice, le premier opérateur de séances publiques.


BESSY, 1945: 179.

En 1906, Eugène Calmels épouse Marie, Eugénie Huvier qui travaille également chez Georges Méliès, l'un des témoins du mariage au même titre que l'ingénieur Victor Etasse (1835-). À cette époque, il habite à Rueil (rue des Gourlis, nº 7bis). Par la suite, on le retrouve installé à Montreuil où il figure encore sur les listes électorales de 1914.

Et après... (1915-1931)

Après le décès de son épouse, en 1927, on le retrouve exerçant la profession d'horloger, 46, boulevard Rochechouard (1931: (Clignancourt. Paris 18e).

Sources

BESSY Maurice et LO DUCA, Georges Méliès Mage, Paris, Prisma, 1945, 206 p.

SAUVAGE Léo, "La vie curieuse de Georges Méliès l'enchanteur ou les premiers jours du cinéma", La Lumière, 20 août (p. 8), 27 août (p. 8) et 3 septembre 1937 (p. 8).

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