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GRUPO DE REFLEXIÓN SOBRE EL MUNDO HISPÁNICO

 Les Martyrs de l'Inquisition

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INTRODUCTION

En présentant au public cette puissante reconstitution de l'Histoire, nous avons seulement cherché à frapper l'imagination et le bon sens populaires par l'opposition saisissante entre l'intolérance du passé et la liberté du présent, et montrer ainsi la marche de l'Humanité vers un avenir de liberté, de paix et d'union.
Cette bande, par l'intérêt qu'elle présente, par ses péripéties passionnantes, par l' action dramatique qu' elle déroule sous les yeux des spectateurs évoque d'une façon poignante ces douloureuses persécutions du moyen âge.
Aussi espérons-nous que cette vue sera favorablement accueillie par nos clients, que nous cherchons toujours à satisfaire au prix des plus grands sacrifices.

Les Martyrs de l'Inquisition

PREMIER TABLEAU
La Prison

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Les prisons ou plutôt les cachots étaient des souterrains profonds, de véritables tombes à plus de trente pieds sous terre.
Les infortunés, condamnés à habiter ces lieux, au nombre de six à huit, étaient couchés sur le sol humide dans une atmosphère viciée. Tous les jours les bourreaux venaient chercher quelques nouvelles victimes pour les faire passer devant le tribunal où elles étaient conduites à coups de fouet.

DEUXIÈME TABLEAU
La galerie des supplices

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Au milieu d’une vaste rotonde, dans un caveau profond, se trouve la chambre du tourment, aux murailles sont suspendus des instruments de torture. Ce sont des chevalets, des brodequins de fer, des clous d’une dimension énorme, des cordes de toutes les grosseurs.
On descend dans ce lieu infernal par une multitude de petits escaliers tortueux. Le grand inquisiteur fait son entrée suivi du notaire apostolique et des familiers du Saint-Office, conformément à l’article 18 du code de l’Inquisition qui voulait que ces deux personnages fussent toujours présents pour enregistrer les déclarations des prévenus.
Après quelques exécutions sommaires telles que le supplice du fouet qui était appliqué à tout malheureux, sans distinction d’âge ou de sexe qui faisait entendre quelque gémissement, on enferme une hérétique dans l’armoire de Nuremberg ; c'était une sorte de boîte en fer, en forme de cercueil, garnie intérieurement de pointes en fer qui pénétraient dans toutes les parties du corps de la victime qui y était enfermée.

Le supplice des pieds

Le patient est étendu sur un banc de bois, les pieds pris dans une sorte de carcan, les mains attachées au pied du banc de manière à ramener le corps comme replié sur lui-même, de telle sorte qu’il lui est impossible de faire le moindre mouvement.
Un brasier ardent est alors placé sous les pieds du patient que l'on les enduit avec de l’huile, le bourreau les passe au fer rouge ; l’action du feu, avivée par la présence de ce corps gras, devient en quelques minutes si pénétrante, que la peau se fend, les chairs se contractent et se retirent laissant à nu les nerfs, les tendons et les os.

Le supplice dela corde

Sur un signe du grand inquisiteur, les bourreaux amènent l’accusé, dépouillé de ses vêtements. On veut lui faire avouer un crime qu’il n’a jamais commis ; sur son refus des hommes masqués s’emparent du malheureux, lui lient les mains derrière le dos, puis, saisissant le bout de la corde qui pend au-dessus de sa tête, l’attachent à ses pieds et enlèvent le patient jusqu’à la hauteur de la voûte. Après quoi, ils lui attachent aux mains une lourde pierre.

TROISIÈME TABLEAU

Supplice du banc de torture et la question de l'eau

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Le patient est couché sur un banc en forme de gouttière, juste assez large pour le recevoir et disposé de telle sorte que la tête est plus basse que les pieds.

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À ce moment, les tortionnaires tournent violemment un garrot de bois qui resserre les cordes dont la victime est liée. Ils introduisent un entonnoir dans sa bouche et versent de l’eau par petite quantité ; la victime, dont la respiration devient de plus en plus difficile, fait des efforts inouïs pour avaler cette eau et aspirer un peu d’air, mais à chacun de ses efforts qui nécessairement impriment à tout son corps une douloureuse convulsion, les bourreaux tournent le garrot et la corde pénètre jusqu’aux os.

QUATRIÈME TABLEAU
Le Supplice de la roue

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Lié sur un tambour de bois, le supplicié dont les chairs sont déjà meurtries par cette position circulaire, subit la plus terrifiante des tortures. Les bourreaux, en effet qui ont eu soin de placer en dessous un ardent brasier, font tourner la roue à une vitesse savamment calculée pour graduer le degré de souffrance. Le corps passe et repasse sur ce brasier qu’attise avec ardeur, à l’aide d’un soufflet, l’un des aides ; puis le brasier est remplacé par un banc garni de pointes sur lesquelles le malheureux vient en tournant se labourer les chairs.

CINQUIÈME TABLEAU
L’Auto-da-fé

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Sur la plus large façade de la place, devant le palais occupé par le roi et sa suite, est dressé le bûcher formé de bois résineux, de matières huileuses et de paille pour que la combustion soit plus rapide. À droite de ce bûcher s’élève un amphithéâtre sur les degrés duquel on voit le fauteuil destiné au grand inquisiteur.
Les condamnés sont amenés processionnellement revêtus d’une mitre. Après la lecture de la sentence, ils sont attachés sur le bûcher et le bourreau armé d’une torche vient y mettre le feu.
Bientôt une fumée épaisse et noirâtre s’élève autour des suppliciés, dont l’agonie épouvantable commence. Pendant ce temps, les prêtres font entendre un verset du De Profundis ou du Miserere, psalmodie lugubre qui se mêle aux lamentations humaines, aux râles des agonisants.
Et le peuple, agenouillé, reste courbé sous une impression profonde de terreur et de pitié.

L'Inquisition battue en brèche devient définitivement impuissante, elle fut supprimée temporairement de 1808 à 1814 et définitivement par les Cortès en 1820.
Elle avait été établie vers le XIIe siècle par les moins dominicains et franciscains.

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Martyrs of the Spanish Inquisition

Dramatic Scene in five Tableaux. Prison-Room of Torture-The Rack-The Wheel-The Stake. Shows the religious intolerance of the mindle ages compared with the liberties of to-day.

The Era, London, November 4, 1905, p. 33.


Martyrs of the Inquisition

One of the most realistic and vivid reproductions of this notable torture chamber of the middle ages in five scenes: 1 The Prison. Whence the prisoners are called out to undergo their trials and suffering. 2 Torture Chamber, where we see prisoners undergoing many or the well-known forms of torture used. 3 The Rack. 4 Torture on the Wheel. 5 Burning at the Stake. The whole Is beautifully tinted; In new colors by a process of our own.

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1 Pathé 1307  Sears Roebuck
2 Lucien Nonguet  Fernand Rivers 
 
Une autre fois, on s'apprêtait à réaliser "Les Martyrs de l'lnquisition". Naturellement , il m'avait confié l'emploi d'une victime ! Il m'échut un maillot loqueteux, lamentablement affreux. Sa couleur, qui avait dû être vraisemblablement rose, se nuançait surtout aux extrémités, d'une teinte plutôt sombre et n'ayant aucun rapport avec la propreté. Je jetai sur ce maillot incolore, ou plutôt trop décoloré, un regard inquiet, à l'idée qu'il fallait y insérer ma personne. Lucien passait à ce moment-là devant ma loge :- "Dis donc, t'as l'air dégoûté ? Eh ! bien, le dernier type qui s'est foutu là-dedans faisait Molière. Il me semble que tu peux bien mettre un maillot qui a servi à représenter le gars qui a pondu "Les Fables de La Fontaine", et avec qui Louis XIII s'est si souvent tapé la cloche".Une heure après, cent figurants répètent Les Martyrs de l'Inquisition. Le décor représente les cachots de la prison du Templs en l'an de grâce 1570, Charles IX te Catherine de Médicis viennent assister à la torture infligée à quelques patients. Le roi et la reine sont en scène :- " Toi, Charles IX, pose ton train sur ce fauteuil ; tu es un mec à la redresse, et tu ne dois pas te coller les fesses sur un simple escabeau. À ce moment-là, on t'amène deux types qui ont gueulé sous tes fenêtres : "Vive la République ! " Comme ça t'a pas plu, tu les as fait coffrer par tes flics et maintenant tu ordonnes à ton Deibler d'en pendre un par les pattes et de gonfler la bedaine de l'autre avec une centaine de litres de flotte. Quand tu commenceras à en avoir marre, tu regarderas ta maternelle ! Alors, toi, Catherine de Médicis, tu lui diras solennemment : "Fiston, on met les bouts !..."J'étais le "martyr" que l'on pendait par les pieds. Je ne prisais pas beaucoup cette situation, et Lucien s'amusait beaucoup de me voir dans cette pose incommode ; il en profita pour expliquer la scène à tous les "martys" :- "V'là la situation. Vous avez voulu foutre une bombe sur le passage de Charles IX, au moment où il se rendait à son château de Versailles. On vous a coffrés et, comme on doit vous supplicier avant de vous guillotiner, tâchez de ne pas avoir une gueule à la rigolade. Vous avez compris ? Attention... On tourne."Et on tourna.Or, Charles IX n'était pas à la hauteur, et Lucien, dominant le bruit des appareils, l'interpella directement :- "Ça va, Charles IX, on t'a assez vu, fous le camp et emmène ta daronne."Du coup, Charles IX sortit, accompagné de sa mère.Dans le champ, restaient "les martyrs" et les bourreaux. Ces derniers infligeaient des effroyables supplices aux victimes. Comme au gré de Lucien, ces dernières n'exprimaient pas suffisamment de douleur, sa vois s'éleva, furieuse, aussitôt :- "Souffrez, les suppliciés, souffrez, tas de gourdes. Si vous ne me montrez pas une autre gueule que ça, je vous  diminuerai de vint ronds !..."À la fin de la scène, et suivant le scénario que lui seul connaissait, plusieurs "martyrs" étaient morts, n'ayant pu endurer leur supplice jusqu'au bout. J'étais l'un d'eux, mais négligeant l'immobilité impartie à ce genre de rôles, je me permis une réflexion qui fit rire quelques autres pseudo "macchabées". Par malheur, Lucien surprit notre jeu et hurla de toute la force de ses poumons, tandis que se poursuivait la "prise de vues" :- " Ah ! les salauds, v'là qui rigolent maintenant. Écoutez-moi bien, vous, ceux qui sont morts, le premier cadavre que je vois se marrer, je lui fous ma botte dans le cul."À la paye, je crus devoir prendre l'attitude contrite d'un homme qui a eu la tête en bas pendant une grande partie de la matinée, à la grande joie de Lucien.- " Ce matin, t'as travaillé des pieds, demain, tu travailleras des poignes. On fait une scène de la Passion. Tu feras le gars qui a les pattes sales, qui s'en aperçoit et qui dit :"Je m'en lave les mains." Alors, viens à huit heures et apporte du savon."
Fernand Rivers, Cinquante ans chez les fous, Paris, Georges Girard, 1945, p. 67-70.
3 ≤10/1905 210 m/690 ft
4 France, Paris   

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12/03/1906 France, Saint-Quentin, Cirque The Royal Spectacle Les Martyrs de l'Inquisition
12/05/1906  Cuba, La Havane  Eusebio Azcue Los mártires de la Inquisición 
14/08/1906 France, Paris Folies-Dramatiques  Les Martyrs de l'Inquisition
 
Étant donné l'immense succès obtenu avant-hier soir aux Folies-Dramatiques par les vues cinématographiques les Martyrs de l'Inquisition, et pour donner satisfaction aux nombreuses personnes qui n'ont pu y assister faute de places, ce numéro sensationnel repassera en soirée le mercredi 15 août, et irrévocablement pour la dernière fois le dimanche 19 août.
Cette scène très émouvante est donnée supplémentairement à 11 h 1/4, en fin de spectacle, pour permettre aux personnes impressionnables de se retirer sans rien perdre du programme complet.
Le Radical, Paris, 14 août 1906, p. 4.
24/11/1906 Costa Rica, San José  Gramont Los mártires de la Inquisición en España 
01/06/1907 FranceParis, Théâtre Montparnasse Pathé Frères Les Martyrs de l'Inquisition 
 
LES MARTYRS DE L'INQUISITION
Grandes scènes sensationnelles
AVIS.-Avant cette vue il y aura un entr'acte de 5 minutes pour permettre aux personnes impressionnables de se retirer un instant.
Le Rideau artistique et littéraire, nº 490, Paris, [juin 1907]

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Les martyrs de l'Inquisition, Pathé-Frères. photographies originales, 1905,11,2 x 16,2 cm
© collection Legendre

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