Les Voleurs incendiaires

 1797

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Ils sont toute une bande, aux carrures terribles, accoudés à boire dans une sorte de repaire sombre, parlant bas, ser­rés les uns contre les autres comme des conspirateurs. Sur leurs visages farouches la flamme remuante d’un quin­quet fait danser des clartés fantastiques. Deux enfants sortent dans le bleu froid du dehors, détachent une barque amarrée et glissent sur l’eau morte du canal où coulent des reflets de lune. À un kilomètre de l’autre côté de l’eau, ils atteignent un paisible village breton et vont de chaumière en chaumière quêter un morceau de pain. Leur aspect miséreux, leurs vêtements en guenilles éveillent la pitié : on les accueille, on les plaint. Ceux-ci, la conte­nance humble, mais l’œil aux aguets, glissent des regards sournois, inspectent les lieux, vérifient les issues. Et le lendemain, à la tombée de la nuit, la bande de brigands s’abat sur le pays, assommant les habitants et allumant aux quatre coins du village des foyers d’incendie qui l’enserrent comme une armée assiégeante. Les paysans fuient devant le fléau, affolés par l’épouvante de la flamme, tandis que les incendiaires profitant du désarroi général, pillent les fermes et entassent l’or dans leurs sacs. Mais les paysans ruinés et dépossédés, se retournent contre les bandits et leur font une poursuite acharnée. Les barques glissent rapides sur l’eau - les balles sifflent - des corps s’abattent dans la rivière dont les eaux calmes se referment en reflétant merveilleusement un ciel embrasé et sanglant. Les incendiaires se réfugient dans leur repaire mais une querelle survient entre deux mégères, leurs complices ; l’une d’elles en proie à un accès violent de colère met le feu aux poudres et la mort s’abattant soudain sur le groupe des brigands leur fait justice.

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1 Pathé 1797
2 n.c.
3 1906
4 France

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