Le Sacre d'Édouard VII

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Le Sacré d'Édouard VII


Coronation of King Edward the VII

Everyone has read of the Coronation of the King, and here we show the ceremony at Westminster Abbey where Edward is crowned King of England in company with the Queen and surrounded by the Nobles of his realm. This is an excellent picture of the subject.

LUB 1903-0A

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1 Warwick Trading Company 6815  
2 Georges Méliès  
3 < 23/06/1902 107 m/250 ft
 
Edouard VII à Montreuil
Couronnement truqué
Salle du trône en toile peinte.—Simili-Majestés.
La cérémonie historique. — Tournez la manivelle
Messieurs les Anglais, on vous trompe ! et nous, tenons à vous le faire savoir, au risque de doucher votre enthousiasme de spectateurs émerveillés ! La vérité avant tout !
Oui ! l'on vous trompe, Londoniens, en vous annonçant que le jour même du couronnement de Leurs Majestés Edouard VII et Alexandra dans la célèbre abbaye de Westminster, vous pourrez contempler, de votre loge ou de votre fauteuil, dans un music-hall célèbre, la cérémonie historique, prise sur le vif, au moyen de la cinématographie, et immédiatement reproduite sur pellicule pour votre joie.
Certes, on vous montrera quelque chose, mais ce quelque chose sera — passez-moi le mot — " du chiqué ", du trompe-l'œil, du théâtre de banlieue. Edouard VII qu'on vous exhibera, solennel sur son trône, l'Alexandra gracieuse et grave qui prendra place à ses cotés, seront des figurants couronnés à Montreuil, dans une salle postiche, enrichie de toiles peintes et meublée de fauteuils en carton !... Vrai de vrai ! Nous avons vu le matériel dans le magasin aux accessoires de l'opérateur, qui n'en est pas à son coup d'essai en matière d'illusions. Cent cinquante artistes et figurants, revêtus de costumes authentiques, ont formé, sur tréteaux, à plusieurs reprises, sous la direction d'un ordonnateur des pompes royales, venu de Londres, la cérémonie du couronnement, et lorsque la " scène à faire " fut tout à fait au point, lorsque lords and ladies, pairs et pairesses, généraux et chambellans eurent manœuvré avec aisance et attrapé le chic anglais, le photographe tourna la manivelle de son cinéma et fixa sur une pellicule, une très longue pellicule, cette page d'histoire.
On nous affirme et nous nous faisons l'écho de ce bruit sous les plus expresses réserves, que S. M. Edouard VII est garçon brasseur au Kremlin-Bicêtre, et que S. M. Alexandra fut reine de féerie au Châtelet. L'opérateur, nouveau Cromwell, leur coupe la tête froidement, et y substitue celle des vrais acteurs : c'est indispensable pour la vraisemblance.
Quant à l'aristocratie anglaise de. Montreuil-sous-Bois, elle fréquente la " cour et le jardin " — car c'est en plein air que la comédie se passe — à raison de cent sous le cachet.
Tantôt le régisseur demande à son personnel de constituer un commando Boer et de prendre d'assaut un Kopje des Buttes-Chaumont, qui imite à s'y méprendre les retranchements naturels du Transvaal. Tantôt, on transmue ces passe-partout en brigands Macédoniens, ravisseurs de miss Stone.
Le public qui voit évoluer les personnages, dans un cadre approprié, ou à peu près, est dupe du décor et de la mise en scène. Il est sûr, bien sûr d'avoir vu un combat au Transvaai, un enlèvement en Macédoine, un couronnement à Londres.
Des mots, des mots ! s'écriait Shakespeare !
Des gestes, des gestes, dit M...
Et ça lui rapporte entre 4 et 10.000 francs la pellicule, quand il s'agit d'un événement unique et grandiose.
Voilà le truc dévoilé. Et maintenant, MM. les Cockneys, allez au music-hall crier : hip, hip, hurrah ! au King de Montreuil les pêches ! ! !
Le Petit Bleu, Paris, 23 juin 1902.

LE SACRE
A
MONTREUIL-SOUS-BOIS
La Cinématographie féerique. Ils n'en ont pas en Angleterre. Les Trucs d'un Illusionniste, Westminster aux portes de Paris.
Quand éclata comme un coup de foudre dans un ciel serein la stupéfiante nouvelle que le couronnement d'Edouard VII était renvoyé à une date indéterminée, de l'humble artisan jusqu'au grand seigneur, tout le monde se préparait, dans le Royaume-Uni, à assister aux fêtes, dont la magnificence, le faste un peu archaïque, devaient demeurer inoubliables.
Aussi bien à Londres que dans le plus lointain hameau de l'Ecosse et du pays de Galles, les préparatifs étaient achevés, et chacun s'était mis dans les frais pour donner à son enthousiasme la plus complète expression possible.
Les industriels de tout genre, voulant avec raison que ces fêtes mémorables fussent profitables à leur bourse, s'étaient livrés à des prodigalités sans nom pour que la curiosité des foules fût satisfaite.
Hommage à l'Art français
C'est ainsi que, connaissant l'attachement du peuple anglais à la dynastie régnante et sachant bien qu'il y avait une impossibilité matérielle à ce que tous les sujets du roi Edouard assistassent à la cérémonie du sacre, en la cathédrale de Westminster, un homme eut l'idée de faire se dérouler devant leurs yeux toutes les phases majestueuses du couronnement.
M. Warwick, directeur d'une entreprise de cinématographie, avait fait annoncer urbi et orbi que, le soir même du sacre, le peuple anglais pourrait assister à l'Alhambra non seulement aux processions qui se dérouleraient à travers la ville, mais encore à la Cérémonie de Westminster.
Mais une difficulté imprévue se présenta. Seuls, les représentants de la plus haute aristocratie anglaise pourraient avoir accès dans la cathédrale, et nul photographe ne devait nourrir le secret espoir de braquer son objectif sur le couple royal et les personnages de la cour.
Le directeur de la Warwick Cie avait loué à prix d'or, sur les divers parcours que devait suivre le cortège, les meilleures places, afin de permettre à ses opérateurs de le cinématographier au passage.
Au dehors, la chose était relativement facile. Mais comment faire pour le sacre, qui devait avoir lieu dans un endroit interdit à tous les profanes ?
C'est alors que l'idée vint à M. Warwick de s'adresser à M. Meliez, le directeur actuel du théâtre Robert-Houdin, pour qui l'art de la cinématographie n'a plus de secrets. L'artiste français accepta de reproduire, avec des personnages se mouvant dans le cadre grandiose de Westminster, la cérémonie intérieure du couronnement. Les bandes pelliculaires de ce sacre avant la lettre devaient être livrées la veille ou l'avant-veille des fêtes anglaises.
Une indiscrétion, commise on ne sait par qui, révéla le fait à un de nos confrères de la presse, britannique, et celui-ci dénonça avec indignation la supercherie au peuple anglais.
Chez M. Meliez
Hier, nous nous rendions à Montreuil-sous-Bois, dans la superbe propriété où M. Meliez prépare toutes ses féeries cinématographiques, et nous lui demandions de nous faire connaître son secret.
L'artiste, qui travaillait à brosser un décor, nous fit le plus aimable accueil.
Puisque l'indiscrétion a été commise, nous dit-il, je ne vois aucun inconvénient à satisfaire voire curiosité. Cela ne peut me gêner en rien, et je ne comprends pas l'indignation de votre confrère d'outre-Manche.
Et dites bien, d'ailleurs, que la Warwick C° n'a jamais eu l'intention de duper le peuple anglais, pas plus que je n'ai d'ordinaire la prétention d'en faire accroire à mon public. Les spectateurs ne sont pas nés d'hier.
Quand je leur donne l'épopée de Jeanne d'Arc ou les épisodes de la guerre du Transvaal, il n'en est aucun qui s'imagine que je sois allé poser l'objectif de mon cinématographie à Spion-Kop ou dans les plaines de Patay.
Nous avons seulement la prétention de leur donner l'illusion, par la cinématographie, des mouvements des êtres animés. Pour les intéresser davantage, nous prenons les grands épisodes de l'histoire ou de la vie contemporaine, nous les reconstituons sur une scène appropriée aussi scrupuleusement que possible, et le cinématographe se met alors en mouvement.
La Jeanne d'Arc, le Dewet ou l'Edouard VII que nous servons à nos spectateurs sont bien des êtres vivants qui prennent les attitudes, costume et la physionomie des personnages qu'ils représentent. Le public n'en demande pas davantage et sait fort bien que ce ne sont pas ces héros ou ces grands de la terre qui ont posé devant mon humble appareil.
La Mise en Scène
Voulez-vous savoir maintenant comment j'ai reproduit la cérémonie de Westminster ? Oh c'est bien simple et c'est bien compliqué en même temps !
Après un voyage à Londres. d'où j'ai rapporté plans et croquis de la cathédrale et de ses dispositions, planches donnant les détails de tous les costumes, j'ai reconstitué dans mon jardin, qui est l'atelier où j'opère ordinairement tout l'intérieur de la basilique. C'était un véritable théâtre, puisque cent soixante-dix artistes et figurants ont pu y évoluer à leur aise.
Et ne croyez pas exagéré le mot "artiste". Il en faut de véritables pour prendre et garder les attitudes qu'exigent les situations, avec la noblesse d'allures nécessaire. T'avais divers artistes de Paris, et la figuration était celle de l'Opéra-Comique.
Le personnage d'Edouard VII était tenu par un acteur du théâtre de Belleville qui ressemble étonnamment au souverain anglais. Avec une barbe appropriée, le personnage fut parfait. Pour représenter la reine Alexandra, je ne pus trouver ce que je désirais parmi le personnel de Paris, et je dus aller chercher mon sujet dans le demi et même dans le quart de monde. Je tombai d'ailleurs à merveille, et, comme pendant Ia Cérémonie du sacre du roi la reine demeure presque toujours immobile, je n'avais pas besoin d'une véritable artiste.
Par contre, il m'en fallait, et des meilleurs, pour tenir les rôles des grands dignitaires ecclésiastiques toujours en scène et ceux que je trouvai réussirent à se faire les têtes, extraordinairement ressemblantes, de l'archevêque de Canterbury, qui sacre et couronne le roi de l'archevêque d'York et des évêques de Winchester d'Ely, de Manchester, de Ripon, de Lincoln, etc.. qui l'assistent.
Les Accessoires
Et j'ai tout reconstitué. Mon théâtre représentait au premier plan. l'estrade sur laquelle se tenaient le roi et la reine; en face d'elle l'autel. Sur les côtés, tous les grands d'Angleterre, les dignitaires ecclésiastiques, et, dans le fond, les gens d'un peu moindre importance.
Tous étaient revêtus des costumes que devient porter à Westminster les personnages qu'ils représentaient et qui m'ont été fournis ou plutôt loués pour la somme de 7,000 francs par un costumier de Paris.
Et non seulement tes costumes, mais les bijoux, les couronnes, les insignes des divers ordres, et tout le mobilier nécessaire.
Tenez, - et M. Meliez nous entraîne dans une des dépendances de ses ateliers, -voici le trône, la chaise de saint Edouard, de style gothique, sous laquelle on remarque la pierre historique. C'est sur cette pierre qu'avant l'invention des trônes, les rois saxons étaient couronnés.
Remarquez encore sur le dossier de cette vénérable chaise, les inscriptions plus ou moins profanas, que des visiteurs peu respectueux y ont gravées à la pointe du couteau.
J'ai tenu à reproduire les détails les plus minutieux.
Voici encore les chaises d'Etat réservées au roi et à la reine et placées sur l'estrade où les souverains s'installent après le couronnement. On y remarque les armes de l'Angleterre avec la couronne impériale ; voilà les chaises de repos, disposées auprès de l'autel, pour permettre à Leurs Majestés de s'asseoir pendant l'exécution des chants liturgiques.
Voici encore les "coronets", sortes de petites couronnes que tous les assistants, lords et ladies se mettent sur la tête après le sacre, le fauteuil de l'archevêque, l'épée que le roi offre à l'autel et que rachète ensuite un de ses officiers. les lourds éperons d'or avec lesquels l'officiant lui touche les talons, le calice, les quatre sceptres que tiennent le roi et la reine, deux surmontés d'une croix, les deux autres d'une tourterelle. Puis la bible anglaise avec son magnifique christ, et le plateau d'argent sur lequel est apposé le parchemin que signe le roi, etc., etc...
Je n'en finirais pas si je voulais tout vous énumérer et tout vous montrer. On ne se figure pas les détails qu'exige une semblable mise en scène. Il m'a fallu un mois pour tout préparer, tout régler et tout mettre au point, avant de braquer mon appareil, pour en arriver a créer la bande cinématographique que voici.
Les Phases du Couronnement
Le cortège entre dans l'église. L'archevêque vient saluer le roi qui monte sur l'estrade centrale. Le prélat harangue alors la foule vers l'ouest, lui demandant si elle reconnaît Edouard VII pour son souverain.
Entrent des hérauts de l'ordre de la Jarretière qui, se tournant vers les trois autres points cardinaux, posent les mêmes questions. Après le God save the King de la foule, que l'art cinématographique n'a pas trouvé le moyen de reproduire, entrent des trompettes qui ont l'air de sonner bruyamment à voir leurs joues gonflées, tandis que le roi gagne sa chaise de repos.
Défile ensuite un cortège de lords et de grands dignitaires qui s'en viennent remettre à l'archevêque les accessoires royaux aussitôt déposés sur l'autel par le prélat, qui demande au roi de prêter serment à la constitution.
Précédé d'un officier qui porte sur un coussin l'épée ou "sabre d'Etat", le souverain s'avance vers l'autel, s'agenouille, embrasse la bible que lui offre l'archevêque, prête serment et signe le parchemin présenté sur le fameux plateau d'argent par un autre officier.
Alors, arrivent le lord grand chambellan et trois grands dignitaires qui retirent le "manteau d'Etat" en drap d'or, dont le souverain est revêtu, et Edouard VII s'installe sur la chaise de saint Edouard au-dessous d'un dais blanc que soutiennent des officiers.
Le roi s'agenouille de nouveau et reçoit le sacre de l'archevêque tandis qu'un lord le ceint du sabre d'Etat. Un instant après, de retour devant l'autel, debout devant les marches, Edouard VII offre le sabre, qui est immédiatement racheté par un de ses officiers et rapporté en même temps que le manteau royal.
Le souverain reprend sa place sur la chaise de saint Edouard, aux inscriptions variées, et l'archevêque lui remet les insignes impériaux, le globe, le sceptre, la couronne, tandis que tous les assistants se couronnent eux-mêmes.
Alors, a lieu l'élévation au trône par les grands dignitaires; l'archevêque vient toucher légèrement du médius et de l'index le diadème royal, embrasse le souverain sur la joue gauche, et s'agenouillant, rend le premier l'hommage au souverain.
Ce qu'il en a coûté
Voilà ce que les spectateurs de l'Alhambra et autres théâtres de Londres et d'Angleterre auraient eu la joie de voir se dérouler sous leurs yeux émerveillés, spectacle prestigieux, d'une réalité scrupuleuse et saisissante, dû à l'ingéniosité de l'art français, si la cruelle maladie d'Edouard VII n'était venue tout remettre en question.
Espérons, pour le souverain lui-même et pour le peuple anglais, que ce n'est la que partie remise.
En attendant, ce contre-temps coûte à la Warwick C° le joli denier de 20,000 francs. Ce chiffre peut paraître exagéré, mais on se rendra compte facilement qu'il n'en est rien, si l'on songe que, sans compter la fabrication du matériel, M. Meliez a eu pour 7,000 francs de location de costumes, que les séances de tous les artistes ont coûté plus de 3,000 francs.
Et voilà comment, ajoute notre aimable interlocuteur en nous reconduisant, nous avons couronné le roi Edouard à Montreuil-sous-Bois !
Lucien VRILY.


Le Petit Parisien, Paris, dimanche 29 juin 1902, p. 1-2.

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23/08/1902 États-UnisNew York The New York Clipper Coronation of King Edward
 
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The New York Clipper, New York, August 23, 1902, p. 570
19/09/1902 EspagneMadrid, Fuencarral 125 Palacio de Proyecciones Animadas Coronación de Eduardo VII de Inglaterra
30/07/1903 Espagne, Palma de Mallorca, Huerto del Rey Cinematógrafo Balear Coronación de Eduardo VII

Le Sacre d'Édouard VII: étude

Le Sacre d'Édouard VII (étude)

À la mort de la reine Victoria (22 janvier 1901), c'est son fils Albert qui lui succède et devient ainsi roi du Royaume-Uni et des dominions (Canada, Australie) et empereur des Indes. Il choisit de régner son le nom d'Édouard VII. Le couronnement d'Édouard VII et de la reine Alexandra est prévu pour le 26 juin 1902, cependant deux jours avant on lui diagnostique une appendicite dont il sort guéri grâce aux progrès de la chirurgie. La cérémonie est reportée un mois et demi plus tard, au 9 août 1902. Le contexte historique va avoir, bien entendu, des conséquences directes sur les différents tournages qui ont été prévus.

Le tournage (avril-août 1902)

Dès le mois d'avril, Georges Méliès est chargé par Charles Urban de réaliser un film sur cet événement qui, pour des raisons techniques - mais aussi peut-être diplomatique -, ne peut être tourné in situ. Le tournage de la mise en scène du sacre d'Édouard VII doit donc avoir lieu à Montreuil-sous-Bois. Dès le mois de février, la presse britannique annonce le tournage du couronnement, sans préciser toutefois que le film prévu est une reconstitution. 

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The Era, Londres, samedi 12 avril 1902, p. 32.

Dès le mois de juin, la Warwick prend soin d'ajouter qu'il s'agit d'une "representation"

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The Era, Londres, samedi 7 juin 1902, p. 29.

Grâce à la correspondance conservée, on sait que Charles Urban conseille Georges Méliès pour tout ce qui relève des décors.

6815 05Charles Urban, Dear Mr Melies, [Londres], 10 juin 1902.
Source: Cinémathèque française.

La stratégie commerciale de la Warwick est claire. Il s'agit de mettre à la disposition de ses clients, la version du couronnement dès le 21 juin, faisant ainsi coïncider le sacré réel qui doit avoir lieu le 26 juin et sa "représentation".

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The Era, Londres, samedi 21 juin 1902, p. 28.

Le subterfuge consiste ainsi à mettre en vente le Couronnement dès que l'événement a lieu:

Every showman should secure one of the splendid films which will be put on the market next week by that most enterprising of associations the Warwick Trading Co., Limited. The new films will represent the Coronation, the Procession, and the Naval Review. The Coronation will be depicted with great accuracy, and the Procession will be photographed from no less than nine different points, the Naval Review being "snapped” from four positions.


The Era, Londres, samedi 21 juin 1902, p. 20.

The Scotsman consacre même un très long article sur le film et son tournage :

THE CORONATION BY CINEMATOGRAPH
On the night of the Coronation at many theatres and places of entertainment throughout the country there will be on exhibition a "living" photographic representation of the ceremonial at Westminster Abbey. It may at once be frankly explained that, in respect of all out-of-door pageantry, the records will be the faithful reproduction of the moving incidents of the day. But up to the present science has failed to solve the problem of registering upon the sensitive surface of even the most rapid film the light and shade of a picture which will, at the best, be viewed in a dull light. Event the wonderful fluid lens of Dr Grün cannot master the difficulties, and, notwithstanding that Dallmeyer has produced an optical objective "working" at F. 1, this large aperture would be comparatively useless in the "dim religious light" of the Abbey. In actual fact, a photograph could not be taken in the interior, with the most rapid lens obtainable, in less than three minutes, and, having regard to the exclusion of day-light by the surrounding structures, artificial light equivalent to 50,000 candle-power would be required for cinematograph purposes. Though recourse may be had to electricity as an illuminant to a limited degree in the transepts, there never has been any hope of utilising it to the extent demand by the instantaneous camerist.
Another difficulty presented itself-that of the impossibility of employing an absolutely silent machine. Obviously, the whir of the wheels would be altogether out of keeping with the solemnity of the occasion. Yet it was recognised by the authorities that a pictorial record would have a value of its own, and would be appreciated by hundreds of thousands of people who would have necessarily to depend upon written descriptions of the historic scene, supplemented by the impressions of the artist or that. There was only one way to accomplish this result-to photograph a rehearsal. But again the difficulties applied, rendered, indeed, all the greater by the unfavourable climatic influences prevailing, and the only course left open was to "reconstitute" the scene, or, rather, intelligently to anticipate events, with every official assistance. Then came the question of the locale of this representation, and the superior actinic light-the governing feature of the problem-at command in France led to the transfer of the whole operations across the Channel.
It was at Montreuil, fourteen miles from Paris, that a huge "property" Westminster Abbey was built up, at great expense, the whole front being left open to the daylight. The point of sight was chosen so as to give a view of the High Altar, the theatre, the entire north transept, with its great window, and a part of the choir stalls, with two of the four great pillars in the centre of the church. The camera occupied a position corresponding to that of a peer in the south transept-one of the very few spectators who will actually view the details of the ceremonial. In constructing the scene regard was had to the necessities of photography, while the actual lighting of the subject was preserved. Real and very substantial galleries were constructed for the peeresses, and, above them, the members of the House of Commons, with their wives. Other spectators were seated in the triforium. But, by the illusion of scenic art, the first rows only of the chairs were actually filled with representatives of the nobility of England robed in crimson and ermine. One of the most startling effects of the display is at the moment when the duchesses and countesses assume their coronets. The ceremony itself, however, is taken as the main subject. Mr. Urban, the managing director of the Warwick Trading Company, as his own operator, and he was guided throughout by the desire to give a faithful transcript of the ceremonial in all its essential details, but confining himself to that portion only which was capable of being recorded by the lens. Actually it was found that in seven minutes the chief incidents could be enacted, and therefore photographed. Amateur photographers may be interested to know that a lens of no greater aperture than F 5.6-such as many hand cameras have-was necessary, the focus being 2 3/4 inches, and that 350 feet of film were used up, pictures being taken at the rate of sixteen per second. Of course, these are very small-the size of a postage stamp-but the definition is so very good that great magnification is possible upon the bioscop screen.
In matters of detail the camera does not lie. Therefore the outlay upon the incidentals of the picture has been very great-about £1200. Thus the representative of the King has been dressed in Field-Marshal's uniform, complete to the last order, and the portrait of the Earl Marshal is astouding in its fidelity. Uniforms, robes, ribands, crowns, coronets, and jewels had all to be supplied, from data verified to the day of the mimic Coronation-Saturday last. And, although the picture is necessarily in black and white, regard was paid to the differences of colour, the King being arrayed first in crimson robes, and then clothed with the Imperial mantle. Cloth of gold was specially obtained, and nothing was left to the imagination which came within "principal focus." All the theatres of Paris were drawn upon for the actors and actresses, and rehearsals were carried out with the exactitude of the Théâtre Français or the mise-en-scène of the Opèra, in anticipation of a gala night. One hundred and fifty artists travelled by special train to Montreuil daily, and so perfect were they in their parts that Mr Urban suddenly determined to "take" the last rehearsal on his film. A trial bit of it was developed in the dark-room on the spot, and it was found so satisfactory that the rest was brought to London and was put in hand the same might, with the result that every picture was found perfect, each negative beautifully graded, promising most pleasing results upon the screen.
It was considered advisable to begin the photographic record with the presentation of the King at the four corners of the theatre, when the Archbishop of Canterbury (together with the Lord Chancellor, the Lord Great Chamberlain, the Lord Lord High Constable, and the Earl Marshal) speaks to the people, the King meanwhile standing up by his chair, the Archbishop saying, "Sirs, I here present to you King Edward, the undoubted King of this realm; wherefore, all of you who are come this day to do your homage, are you willing to do the same?" To which the people cry, "God Save King Edward," whilst the trumpeters sound a fanfare. His Majesty is then seen going to the "chair of repose," placed for him, with a second for the Queen, south of the altar. In the bioscope representation the Regalia is now borne to the altar and deposited thereon. The Coronation oath is administered, His Majesty is relieved of this crimson robe, and is conducted to St Edward's Chair, while four Knights of the Garter hold over him a pall of cloth of gold. The Dean of Westminister proceeds to take the ampulla and spoon from the altar, and the Archbishop anoints the King on head and breast and hands. His Majesty is then clothed with the Colobium Sindonis and the Supertunica, and is girt with the sword by the Lord Great Chamberlain, which is afterwards placed upon the altar and redeemed by the Swordbearer. The King comes forward under the golden canopy, and he is clothed with the Imperial mantle, and, sitting down, receives the orb, the ring, and the Royal sceptre, which are brought in upon cushions. Lastly, the Crown is taken from the altar, and placed by the Archbishop upon the upon the King's head, the peers and peeresses at the same moment putting on their coronets. Then His Majesty is shown passing from the sacrarium to the Chair of State, south of the altar.
At this point a variation is introduced designedly. The Queen's Coronation is taken as having been performed, and the bioscope version concludes with the homage of the Archbishops and Bishops to their Majesties. This is for the sake of an effective finale, as it is obviously impossible to transfer the scene to St Edward's Chapel, behind the high altar, in which the actual ceremonial closes.
Provided the weather is not too dull, the attempt will be made to take with the bioscope a view, in natural colours, of the procession returning to Buckingham Palace from Constitution Hill. For this purpose a film larger than usual will employed, taking pictures at the rate of one-seventieth of a second alternately through red, blue, and white screens. In the reproduction a three-colour shutter will, experiment has proved, give all the effect of the original tints..-"Daily Telegraph."


The Scotsman, Londres, samedi 21 juin 1902, p. 13.

La santé du souverain britannique va changer le cours de l'histoire.

IMPORTANT.-Film 6815, A Representation of the Coronation at Westminster Abbey, is being withheld by us until something definite is known regarding future Coronation Arrangements.


The Era, Londres, 28 juin 1902, p. 27. 

La sortie du film ne se justifie plus et ce n'est que plusieurs semaines plus tard annonce, que la vue est à nouveau annoncée alors que le couronnement a finalement eu lieu.

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The Era, Londres, samedi 2 août 1902, p. 29.

Quelques jours plus tard, le public londonien peut voir la totalité des films consacrés au sacre d'Édouard VII :

ALHAMBRA TO-NIGHT, at 10.20.
BRITANNIA'S REALM.
A Grand Spectacular Ballet,
in Prologue and Four Scenes,
By Charles Wilson and Landon Ronald.
SATURDAY'S PAGEANT IN THIRTY MINUTES

The complete Coronation Procession to the Abbey passing Whitchall from the Horse Guards, the Archbishops in Lambeth Palace Gardens, Doctor Temple, Lord Archbishop of Canterbury, Lord Archbishop of York, and Bishop of Winchester, the Clergy bearing the Regalia to the Abbey, Procession of Choir Boys assisting Clergy and Bishops carrying the Ras Makonnou Cross, the Bible borne by Bishop of London, the Queen's Crown and Sceptres, Gold Rods, &c followed by canon Duckworth bearing St. Edward's Crown; the Representation of the Coronation Ceremonies in the Abbey, the King and Queen leaving the Abbey, passing through the Canadian and Wellington Arches-showing magnificent portraits of Lords Kitchener and Roberts, Duke of Connaught, &c, By the Warwick Trading Company. TONIGHT, at 9.0.


London Evening Standard, Londres, jeudi 12 août 1902, p. 4.

La presse insiste bien sur le film nº 6815, celui de la représentation tournée par Georges Méliès 

These Coronation films, including nº 6815, were exhibited for the first time at the Alhambra, Leicester-Square, on the Evening of Aug. 9th, and were received with the Greatest Approval and Enthusiasm by the vast audience, who rose en masse, singing, cheering, and crying for more.


The Era, Londres, samedi 16 août 1902, p. 28.

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