Louis VERNET

(Montélimar, 1852-Montélimar, 1915) 

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Louis Vernet (Miramande, 09/02/1818-≤ 1892) épouse (Viviers, 23/09/1851) Marie, Rose Boissin (Viviers, 16/12/1826-≥ 1892). Descendance :

  • Louis, Sébastien Vernet (Montélimar, 19/06/1852-Montélimar, 04/07/1915) épouse (Montélimar, 14/10/1879) Fanny, Nancy Malleval (Montélimar, 27/03/1856-≥ 1933), fille de Pierre Antoine Malleval et de Marie, Nancy Vernet. Descendance :
    • Jeanne, Marie Vernet (Marseille, 23/09/1880-Cannes, 20/04/1887)
    • Marguerite, Marie, Augusta Vernet (Menton, 03/08/1882-[≤ 1896])
    • Eugène, Antoine, Marie Vernet (Menton, 14/11/1884-Lihons, 31/10/1914) épouse (Marseille, 15/06/1909) Marie, Joséphine Bon
    • Marius, Pierre, Eugène Vernet (Cannes, 24/04/1888-Burzet, 19/02/1889)
    • Marie, Philomène, Valérie Vernet (Le Teil, 16/11/1890-Gordes, 22/11/1987) épouse (Montélimar, 20/06/1917) Auguste, Amable, Justin Millo (Avignon, 08/08/1868-Paris, 09/06/1922).
    • Marcel, André, Marie Vernet (Montélimar, 02/10/1893-Nantes, 05/08/1967)
  • Marie, Louise, Fanny Vernet (Marseille, 13/05/1864-) épouse (Marseille, 28/11/1892) Léon Auguste Bouchet (Tournon, 10/05/1867-)

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Fils d'un cocher, Louis Vernet passe une partie de son enfance à Marseille. À la fin des années 70, il est déjà employé au chemin de fer, et, à ce titre, occupe différents postes dans le sud de la France. Il revient dans sa région au début des années 90 où il continue d'exercer le même métier. Il est installé à Montélimar lorsqu'il va se lancer dans l'aventure du cinématographe.

Le Cinématographe Joly (juillet 1896- mai 1897)

Dans le but d'exploiter le cinématographe, Louis Vernet va faire équipe avec un autre employé des chemins de fer, Gaston Prinsac. L'idée de se procurer un cinématographe remonte au moins au mois de juillet 1896.  C'est ce dernier qui va s'adresser à Henri Joly pour connaître les conditions faites par ce dernier. C'est finalement le 30 septembre que Gaston Prinsac, Louis Vernet et Jean Prinsac embarquent à bord du bateau La Ville de Tunis. Ils accostent à Oran le 2 octobre après 44 heures de traversée. Ils s'installent dans un logement, à deux pas du boulevard Seguin.Les séances commencent presque immédiatement et le succès est au rendez-vous :

Ma dernière lettre a dû te rassurer un peu, nos affaires vont de mieux en mieux. Tous les jours nous dépassons 60 fr. et n'était que nous attendons demain une vue du Tzar à Paris qui doit nous amener tout Oran.


Gaston Prinsac, Lettre à Hélène, Oran, c. 15 octobre 1896.

C'est finalement après deux mois de projections à Oran (septembre-octobre 1896) que Gaston Prinsac, Louis Vernet et Jean se rendent à Sidi Bel Abbès (décembre 1896), puis à Tlemcen (décembre 1896), Mostaganem (décembre 1896), Mascara (janvier 1897), Orléansville (janvier 1897), Milianah (février 1897)... Il semble que ce soit à Blidah que Vernet, puis Prinsac décident, chacun de leur côté, de rentrer en France 

Pourquoi Vernet est-il revenu ? Le prétexte d'affaires de famille n'est [qu']une histoire. Il n'en a pas plus que moi tout a été arrangé après la mort du père. Il y a déjà longtemps qu'il écrivait à sa femme : Je viendrai tailler ma vigne entre Février et Mars, tu vois qu'il tient parole. Depuis longtemps il ne tient plus sa femme au courant des affaires, comme autrefois, tu en jugeras par sa lettre. C'est un homme qui ne demandes qu'à vivre tranquille chez lui, en sauvant les apparences comme il écrivait encore il y a quelques temps. Et toi où veux-tu aller et finir quand ?


Hélène Prinsac, A Gaston Prinsac, La Combe, 14 février 1897

En réalité, Louis Vernet revient assez vite en Algérie où il retrouve Jean Prinsac à Boufarik et les deux hommes vont ainsi continuer leur voyage. Mais de nombreuses difficultés surgissent dont la responsabilité relèverait de l'incompétence de Vernet, si l'on en croit toujours Jean Prinsac :

Vernet est complètement incapable de faire quelque chose, il est pire qu'un enfant, il me rend la vie peinible, insuportable ce ne sont que gémissements, soupirs, plaintes continuelles du matin au soir, un mauvais sang terrible et me coupe bras et jamabes. Il se fait un monde, une montagne d'aller à Alger, il craint que nous ne puissions [mieux] faire, à nous deux, c'est toujours la guigne ! La guigne ! la guine ! Il a des gestes désordonnés, certainement on doit le remarquer. Je te prie bien de croire que si je n'avais l'espoir de te revoir bientôt arriver, je le laissaire bien vitement, ce n'est pas vivre ce que je fais en ce moment, c'est un supplice. Jeudi nous sommes allés à Alger chercher un local que nous n'avons pas trouver.


Jean Prinsac, À Gaston Prinsac, mars 1897.

Les relations entre les deux opérateurs sont en tout cas difficiles, même si nous ne disposons pas de la version de Louis Vernet. Dans l'attente désormais improbable du retour de Gaston Prinsac, le cinématographe Joly va continuer sa route dans l'Algérois. Après Boufarik, qu'ils quittent le 8 mars 1897, ils se rendent à Alger (lundi 8 au jeudi 11 mars 1897) et à Mustapha pour prospecter, mais Vernet renonce à organiser des séances dans ces deux villes :

Nous avons quitté Boufarick le lundi par la voiture nous sommes arrivés le soir a 6 h à Alger place du Gouvernement nous nous sommes immédiatement mis a la recherche d'un local un instant nous avons espéré avoir le magasin ou se trouvait une exposition de tableaux il a fallu attendre pour voir Monsieur qui n'était pas visible (cela répété nous a pris du temps) quand on aurait voulu on n'a pas voulu nous louer nous avons cherché partout dans les endroits favorables rien qui puisse faire notre affaire ou il aurait fallu passer un bail pour plusieurs années ou s'il y avait quelque chose c'était trop petit. Vernet n'a pas été d'avis de s'établir a Mustapha 1ere fois il en était partisan puis a notre seconde visite il a changé d'avis sur le dire pas mal de personnes d'Alger qui prétendaient que nous n'aurions rien fait la bas. Nous sommes restés a Alger jusqu'à jeudi soir ou nous avons pris le bateau qui nous a apporté ici.


Jean Prinsac, À Gaston Prinsac, Bougie, 17 mars 1897.

C'est finalement à Bougie que vont s'installer Louis Vernet et Jean Prinsac pour une série de représentations. Leur voyage les conduit encore vers d'autres villes avant de prendre fin à Bône.

Par la suite, nous le retrouvons (1901) comme chef de gare (recensement de Saint-Jean-en Royans), métier qu'il exerce encore en 1911. Il décède à Montélimar en 1915.

Remerciements

Patrimoine Archivistique et Numérique de la ville de Montélimar.

 

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02/10/1896-[18/11/1896] Algérie  Oran  6. bld Charlemagne/Bld. Seguin  cinématographe Joly 
01/12/1896-13/12/1896 Algérie  Sidi Bel Abbès  Théâtre des Nouveautés cinématographe Joly
15/12/1896-[20]/12/896 Algérie Tlemcen Salle du Musée cinématographe Joly
24->24/12/1896 Algérie Mostaganem Théâtre cinématographe Joly
< 06/01/1897 Algérie Mascara Chez M. Azemar cinématographe Joly
[02/1897] Algérie Milianah    
-> 14/02/1897 Algérie Blidah   cinématographe Joly  
28/02-08/03/1897 Algérie Boufarik   cinématographe Joly
 08-11/03/1897 Algérie Alger
   
12-21/03/1897 Algérie Bougie   cinématographe Joly 
>21/03-<30/04/1897 Algérie Sétif   cinématographe Joly 
30/04-24/04/1897 Algérie Constantine   cinématographe Joly 
24/04-23/05/1897 Algérie Bône   cinématographe Joly 
>23/05/1897 France Aubagne   cinématographe Joly

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