Benoît ORIOL

oriol benoit

(Saint-Chamond, 1840-Saint-Julien-en-Jarez, 1926)

Jean-Claude SEGUIN

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Benoît Oriol (Saint-Chamond, 30/04/1810-Saint-Chamond, 27/02/1865) épouse (Saint-Chamond, 20/04/1831) Anne Monier (Saint-Chamond, 20/01/1807-). Descendance :

  • Antoinette Oriol (Saint-Chamond, 09/11/1833-Saint-Chamond, 02/06/1889)
    • épouse Guillaume, Marie, Antoine Delermoy (-Saint-Julien-en-Jarez, 11/05/1857)
    • épouse (Saint-Chamond, 19/10/1864) Émile Alamagny (Saint-Gengoux-le-Royal, 16/07/1822-).
  • Benoît Oriol (Saint-Chamond, 27/08/1840-Saint-Julien-en-Jarez, 04/11/1926) épouse (Saint-Chamond) Anne, Marie Zoé Gillier (Saint-Chamond, 30/03/1843-).Descendance :
    • Gilbert, Annet, Benoît, Marie Oriol (Saint-Julien-en-Jarez, 07/06/1869-) épouse (Lyon 6e, 24/04/1899) Berthe, Louise Corron (Nice, 03/12/1876-).
    • Annette, Émilie, Bénédictine, Zoé Oriol (Saint-Julien-en-Jarez, 29/11/1872-) épouse (Saint-Chamond, 15/02/1892) Marc Aynard (Lyon, 02/04/1863-).
    • Antonine, Eugénie, Bénédicte Oriol (Saint-Julien-en-Jarez, 09/10/1878-) épouse (Saint-Chamond, 15/07/1901) Gustave, Camille, Charles Brossette ({tip Rhône, France}Poule, 09/08/1873-)
    • Émilie, Anna, Bénédicte Zoé Oriol (Saint-Julien-en-Jarez, 14/04/1882-) épouse (Saint-Chamond, 11/09/1905) Marie, Georges, Théophile Brossette (-)

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Benoît Oriol, figure de la politique française au XIXe siècle (député en 1893, maire de Saint-Chamond, effectue du 19 juin au 27 juillet 1896 un voyage en Autriche, Hongrie, Pologne, Russie et Allemagne. Il apparaît comme "  Ben Ory ," l'un des trois personnages d'un récit de voyage, Simple Récit d'un rapide voyage (Pais, Lahure, [1897] où l'on peut suivre les différentes étapes de ce voyage. Sous le pseudonyme de "Gil Ory " se cache son fils, Gilbert Oriol. Un troisième personnage, "Théolo" est désigné comme " leur ami et leur aîné, ayant toujours vécu dans le grand air de la campagne et peu habitué aux grands voyages. " (ANONYME, [1897]). Pour des raisons qui tiennent probablement aux fonctions de député qu'occupe alors Benoît Oriol, la totalité des patronymes a été " cryptée ". Le récit est écrit dans une langue agréable et l'on suit avec intérêt les descriptions et les anecdotes qui l'émaillent dont certains ont trait au cinématographe. À Nijny-Novgorod, ils logent en face du cinématographe Lumière, au Grand Hôtel :

Une bonne nuit, un bon sommeil jusqu'au matin, et à neuf heures ils arrivent frais el dispos a Nijny-Novgorod.
Un omnibus les conduit au Grand Hotel international où ils prennent quatre chambres voisines.
Cet hôtel tout en bois, à un seul étage sur rez-de-chaussée, a été construit uniquement en vue de l'Exposition. Après l’automne, il sera démonté pour être emporté et réédifié ailleurs. Il se compose ele cinq pavillons principaux, isolés les uns des autres, portant le nom des cinq parties du monde, qui contiennent plus de sept cents chambres, d'une exquise propreté, et toutes éclairées à la lumière électrique, afin de diminuer les chances d'incendie.
Le restaurant est dans un grand chalet entouré d'une large galerie circulaire. Devant s'élève un joli kiosque où un orchestre et une musique militaire se succèdent au moment des repas.
Si toutes ces constructions étaient sur une seule, ligne, la longueur totale ne serait pas loin de compter 1 kilomètre.
L'hôtel est près de la gare et de l'Exposition, à une distance à peu près égale de l'une et de l'autre, un peu en contre-bas d'une large route assez mal pavée, de chaque côté de laquelle ont été aménagés des trottoirs en planches bordés de nouveaux restaurants, cafés-concerts, panoramas. En face de I'hôtel est le Cinématographe Lumière. L'animation est grande sur cette route constamment sillonnée par des voitures à l'attelage russe, el sur laquelle passe un tramway électrique qui s'arrête à I'entrée de l'Exposition.


ANONYME, [1897]: 177-178.

Pourtant, les trois compères ne vont pas se rendre à ce cinématographe-là, mais quelque temps plus tard, ils sont invités par le comte de Montebello, ambassadeur de France en Russie à une séance qui est organisée au 46, Perspective Newsky :

 Pendant ce temps Ben Ory s’est fait conduire à l’ambassade française où l’ambassadeur, M. le comte de M…, l’a reçu avec la plus haute courtoisie, en l’invitant à dîner avec son fils et son ami pour le lendemain.
« Je vous remercie beaucoup, monsieur l’ambassadeur, et je regrette de ne pouvoir accepter votre aimable invitation, car notre départ est fixé à demain matin.
- Le regret est pour moi, monsieur le député, mais puisqu’il en est ainsi, faites-moi l’honneur d’assister aujourd’hui même à la première représentation des fêtes du couronnement de Moscou que j’offre aux ministres et aux membres du corps diplomatique. Soyez donc à trois heures au cinématographe français, Perspective Newsky, 46. »
On se garderait bien de manquer une si belle occasion, et à l’heure dite de nombreux équipages aux livrées éclatantes s’arrêtent devant l’entrée du cinématographe. Il en descend des grands-ducs en costume militaire, les ambassadeurs des puissances étrangères et des hauts personnages de l’Empire. Mme l’ambassadrice reçoit les invités avec une grâce toute française. M. l’ambassadeur français arrive le dernier au bras du ministre des Affaires étrangères, ce pauvre prince Lobanoff, cet ami de la France, qui devait hélas ! mourir si subitement quelques mois plus tard.
Aussitôt le spectacle commence et l’on voit se dérouler toutes les principales scènes du couronnement dont plusieurs sont redemandées, et les trois amis qui sortent de Moscou, reconnaissant avec plaisir le théâtre de ces fêtes somptueuses et inoubliables.


ANONYME, [1897]: 228-229.

Le voyage va se poursuivre, mais il n'est plus question de cinématographe.

Sources

Anonyme, Simple récit d'un rapide voyage en Autriche, Hongrie, Pologne, Russie et Allemagne, 19 juin-27 juillet 1896, Paris, Impr. Générale Lahure, [1897], 300 p.

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