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- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 28 septembre 2024
- Publication : 25 mars 2015
- Affichages : 12287
LIMOGES
Jean-Claude SEGUIN
Limoges, chef-lieu de la Haute-Vienne (France), compte 72.697 habitants (1894).
1896
Le Cinétographe (Rue de la Terrasse 2, 2-19 juillet 1896)
Le Cinétographe s'annonce dans les premiers jours de juillet:
Photographies animées
On nous annonce l'arrivée à Limoges du cinématographe - la dernière création de la science moderne.
Ce spectacle, le plus séduisant et le plus merveilleux du siècle, fait courir tout Paris en ce moment et cette vogue est justifiée.
Luxueusement installé dans un local spécialement aménagé à cet effet - le Cinétographe ne pourra nous donner qu'un nombre restreint de représentations - les séances auront lieu à partir de jeudi 2 juillet, à 8 h 1/2 du soir. Nul doute que le public ne se porte en foule à l'angle de la place de la République (2, rue de la Terrasse) pour assister à ce spectacle aussi attrayant qu'artistique.
Les séances durent environ 20 minutes et se succèdent sans interruption toute la soirée.
Dimanche et jeudi matinées à partir de 3 heures; prix d'entrée 0 fr. 50; places réservées: 1 franc.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 2 juillet 1896, p. 3.
Le lendemain, Le Petit Centre publie quelques commentaires:
Une des vues les plus intéressantes que reproduit le cinématographe est sans conteste celle du "Boulevard des Italiens" : l'illusion est parfaite, les fiacres vont, viennent, se croisent, les cyclistes roulent, les piétons circulent, les flâneurs se promènent ; en un mot c'est la vie, la vie elle-même qui est reproduite par ce curieux appareil installé place de la République à côté du café du sport.
Le Petit Centre, Limoges, vendredi 3 juillet 1896.
Information complétée par un autre article:
Le cinétographe.- Des inventions récentes, il en est peu qui soient aussi surprenantes que celles du cinétographe. Est-il rien de plus extraordinaire que de se trouver - en pleine ville de Limoges - au milieu même du "Boulevard des Italiens", de voir défiler voitures, passants, omnibus, non pas immobiles, avec des poses cherchées et souvent ridicules, mais marchant, vivant, se remuant comme on les verrait assis à la terrasse d'un café. Décrire l'appareil qui produit ces merveilleux effets serait trop long et n'entrerait pas dans le cadre de notre journal, mais chacun peut, rue de la terrasse, à l'angle de la place de la République, se rendre compte des prodigieux résultats obtenus et saluer à nouveau le pas fait par la science, qui nous fait marcher de surprises en surprises. Nul doute que le public ne s'y porte en foule.
Le Petit Centre, Limoges, 3 juillet 1896.
Le même journal continue d'informer ses lecteurs avec un bref compte rendu:
Pour la première fois, hier soir, nos concitoyens ont pu aller voir fonctionner le curieux appareil qui fait défiler sous les yeux des spectateurs les sites les plus variés, en reproduisant non seulement leur aspect mais aussi leur vie propre, les mouvements de tous leurs personnages. Jusqu'à présent on n'a rien vu de pareil à Limoges en ce genre spectacle, aussi engageons-nous vivement nos lecteurs à aller faire une visite dans cet intéressant établissement installé dans les anciens magasins de M. Dalpeyrat, miroitier, place de la République.
Le Petit Centre, Limoages, 4 juillet 1896.
Le Courrier du Centre a son tour offre un nouvel article sue le Cinématographe:
Le Cinématographe
Ce très curieux appareil va décidément faire courir tout Limoges ; il est vrai qu'on chercherait vainement un spectacle plus nouveau, plus intéressant, plus original et plus inexplicable que celui qu'il offre à ses visiteurs.
Nous avons eu hier l'illusion complète d'un moment passé sur la place de l'Opéra et sur le boulevard des Italiens.
Le va-et-vient des fiacres et des piétons, le passage rapide des cyclistes, la marche lente du promeneur, celle plus accélérée du monsieur qui suit; tout se marque sur l'écran qui vous est montré avec une netteté admirable.
L'intérieur de la boutique du barbier américain est typique. C'est une scène prise sur le vif et pleine d'imprévu; il en est de même, du reste, des autres, et le public a été des plus satisfaits.
Nous nous expliquons parfaitement la vogue dont cet appareil jouit en ce moment à Paris, ainsi que dans quelques grandes villes.
Le Courrier du Centre, Limoges, lundi 6 juillet 1896, p. 3.
La presse couvre de façon très régulière la présence du cinématographe:
Photographie animée
Un public nombreux a visité hier dans la soirée le salon de la place de la République où, pendant quelques minutes, on voit l'existence parisienne défiler sous ses yeux, avec le mouvement de ses boulevards, l'animation de ses carrefours.
Nous engageons nos lecteurs à s'offrir ce spectacle de la photographie animée.
C'est bien une des plus merveilleuses découvertes qui aient été faites jusqu'ici.
Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 7 juillet 1896, p. 2.
Nouveau commentaire le lendemain:
Photographie animée
Une demi-heure à Paris, sans quitter Limoges, tel est le spectacle absolument nouveau et remarquable qui fait courir
tout Limoges. L'impression est étonnante de vérité. On se croirait boulevard des Italiens, puis place de la Bourse. Des fiacres qui passent au grand trot, des passants qui courent pour les éviter, un omnibus qui s'avance pesamment chargé et dans l'air, vaguement flottante, cette atmosphère parisienne aussi inoubliable qu'elle est sensible dans sa particularité.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 8 juillet 1896, p. 3.
La foule se presse aux séances des photographies animées:
Photographie animée
Une foule considérable se presse dans cet établissement d'un intérêt absolument attachant. Les scènes de la rue, à Paris, sont remarquables d'allure et de vérité.
L'impression est véritablement saisissante.
Le Courrier du Centre, LImoges, vendredi 10 juillet 1896, p. 3.
Quelques jours plus tard, on annonce un renouvellement complet du programme:
Photographies animées
Depuis deux jours l'établissement situé au coin de la rue de la Terrasse, a entièrement renouvelé le spectacle offert à ses nombreux visiteurs. Les scènes qui se déroulent sous leurs yeux sont du plus haut intérêt. C'est d'abord une séance de boxe : deux Américains qui frappent et parent.avec une souplesse et une fermeté tout à fait remarquables. Avec le 3e tableau nous nous retrouvons à Paris, à côté des Halles centrales. Les voitures, les passants sont empreints d'une vie étonnamment réalisée.
Dans la deuxième partie nous voyons qui des blanchisseuses battre, tordre, puis étaler leur linge. Un jardinier brûle les mauvaises herbes, en apporte dans une brouette d'autres qu'il secoue dans le feu avec sa fourche. Mais le tableau le plus intéressant c'est l'arrivée d'un train de voyageurs en gare de Vincennes. Rien de plus parfait que ce dernier tableau. L'arrivée de la locomotive qu'on aperçoit au loin et qui approche à toute vapeur, produit un effet des plus saisissants. La descente des voyageurs complète l'illusion de ce tableau extraordinaire.
Aujourd'hui mercredi dernière représentation.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 15 et jeudi 16 juillet 1896, p. 3.
Un nouvel attrait est constitué par les photographies animées en couleur, alors que la direction annonce la prochaine clôture:
De plus fort en plus fort
La direction du cinématographe de la place de la République annonce une série de quatre toutes dernières représentations avec un programme réellement attrayant.
En plus de nouvelles et irréprochables scènes, Limoges aura la primeur de la toute dernière nouveauté : la photographie animée en couleurs, qui ne peut manquer de donner un regain de succès à ce merveilleux spectacle.
Ces qautre dernières représentations auront lieu à partir du jeudi 16 courant.
Dimanche 19, à 4 heures, dernières matinées, et le soir clôture absolument définitive.
Tout Limoges, nous en sommes persuadés, retournera voir ce séduisant et extraordinaire spectacle.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 17 juillet 1896, p. 3.
Les nouvelles vues en couleur reçoivent un très bon accueil:
Photographie animée
Depuis hier le cinématographe exhibe une nouvelle photographie, en couleur cette fois, représentant d'une manière
remarquablement exacte les exercices de force de deux athlètes.
Il y a d'ailleurs toujours foule dans l'établissement tant l'intérêt du spectacle est vif. L'Arrivée d'un train dans la gare de Versailles fait l'admiration de tout le public. Le cinématographe a maintenant ses habitués assidus à toutes les séances.
Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 18 juillet 1896, p. 3.
Le cinématographe ferme ses portes le dimanche 19 juillet.
Le Photobioscope (Place de la République, 3-14 août 1896)
Dans les premiers jours d'août, on annonce un Photobioscope:
Le photobioscope
Ce soir, à 8 heures, place de la République et rue de la Terrasse, ouverture du Photobioscope (cinématographe perfectionné) donnant l'illusion de la vie réelle.
Programme : tramways en marche, les nourrices, une rue de Moscou, les gondoles à Venise, les pompiers à Vienne, vue du couronnement du tsar.
Prix d'entrée : 50 centimes, places réservées, 1 franc.
Le Courrier du Centre, Limoges, lunes 3 août 1896, p. 3.
Quelques jours plus tard, le même journal publie une sorte de compte rendu:
Le Photobioscoscope à Limoges
Les vues animées changeant fréquemment, c'est toujours avec la perspective d'une nouvelle surprise qu'on revient dans cet établissement. La rue de Moscou est étonnante de vie.
Sous nos yeux défilent les lourds chariots attelés à la mode russe, les femmes du peuple, les moujiks.
Tout cela, inutile de le dire, est fort de circonstance en ce moment.
Dans une rue de Venise, on assiste à l'apparition sous un pont d'une gondole qui vient évoluer, nous allions dire sur la scène ; et c'est en effet une véritable scène et un théâtre véritablement peu banal.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 13 août 1896, p. 3.
Un des derniers acticles est publié à la mi-août:
Le Photobioscope
Le public ne sait pas assez, lorsqu'il se promène sur la place de la République, vers 8 heures, qu'à deux pas de
lui, à côté du café du Sport, se trouve le salon du cinématographe ou photobioscope, comme on voudra.
Pendant vingt-cinq minutes ce public a la faculté de voir des photographies qui donnent l'illusion de la vie réelle.
Ce sont tout d'abord des nourrices reprisant du linge, c'est ensuite une piste avec chevaux sautant les obstacles, puis le Lido et ses gondoles évoluant par une nuit étoilée, la place du Kremlin, à Moscou, une scène de café, etc., etc.
Tout se meut, tout passe, tout vit en un mot.
Et les représentations se succèdent toutes les demi-heures devant des spectateurs charmés.
Il manque une seule chose : c'est une sonnerie électrique annonçant aux promeneurs la fin de chacune de ces représentations et les avertissant qu'il est temps de venir prendre leur place pour la suivante.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 14 août 1896, p. 3.
Le Cinématographe Pipon (Place de la République, 15 novembre->24 décembre 1896)
À la mi-novembre, le cinématographe Pipon s'installe sur la place de la République:
Le cinématographe installé place de la République, à l'angle de la rue de la Terrasse est certainement appelé à obtenir le plus vif succès. La lumière électrique, distribuée à profusion dans la petite salle des séances, est du plus bel effet. Dimanche, dès l'ouverture, une foule relativement considérable malgré le mauvais temps n'a cessé d'admirer les magnifiques projections animées dont quelques unes, comme Le tsar à Paris, sont toutes d'actualité. Les séances ont lieu tous les soirs de 8 h à 10 h. Prix des places : 50 c. Changement de programme tous les jours.
Le Petit Centre, Limoges, mardi 17 novembre 1896.
Un autre journal complète l'information:
La direction du cinématographe Pipon s'est installée dimanche, à l'angle de la place de la République et de la rue de la Terrasse.
La première représentation a eu lieu le soir même en présence d'une nombreuse assistance et a obtenu un vif succès.
Comme attraction on peut voir diverses vues prises pendant le séjour du tsar à Paris, puis l'arrivée du train, la place de l'Opéra à Paris, la leçon d'équitation, une pantomime de clowns, etc., etc.
L'entrée est fixée à 0 fr. 50.
Tous les soirs de 8 à 10 heures, plusieurs séances.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 18 novembre 1896, p. 3.
Le responsable de l'installation est M. Taton:
Au Cinématographe
Nous rappelons à nos lecteurs que le Cinématographe, qui obtient tant de succès en ce moment non seulement en France mais à l'étranger, s'est installé pour quelques jours place de la République, à l'angle de la rue de la Terrasse.
Nous ne saurions trop les engager à profiter de ce spectacle vraiment curieux.
L'appareil qui fonctionne depuis dimanche, n'a certainement rien de commun avec d'autres appareils dits Cinémographe, Photobioscopes, etc., qui se sont installés précédemment dans le même local et fonctionnant à la lumière oxhydrique ou à l'acétylène. Celui-ci donne une projection par l'électricité infiniment supérieure à tous les autres genres d'éclairage.
L'installation faite par M. Taton de Bourg ne laisse certainement rien à désirer et nous souhaitons vivement une réussite complète au Cinématographe.
Le prix d'entrée est fixé à 50 centimes. Tous les soirs séances de 8 à 10 heures. Le dimanche à partir de 2 heures.
Comme attraction: Le czar à Paris.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 19 novembre 1896, p. 3.
Un nouvel article à caractère publicitairte vante les mérites de l'appareil:
Le Cinématographe
Le progrès va toujours son petit train, mais cette fois-ci il a fait un bien grand pas.
Quoi de plus intéressant et de plus curieux que ces photographies animées par le cinématographe qui défilent chaque soir devant nos yeux dans la coquette salle de la rue de la Terrasse?
On ne peut s'imaginer avec quelle exactitude l'illusion de la vie et du mouvement est rendue: La fumée d'une pipe, le sourire d'une femme, l'arrivée d'un train sont rendus avec une netteté parfaite. Aussi y a-t-il foule tous les soirs rue de la Terrasse; le spectacle est absolument sain, la lumière électrique ne fait pas défaut et le prix d'entrée est si modique que tout le monde voudra se rendre compte de cette magnifique découverte.
Les séances ont lieu tous les soirs, de 8 heures à 10 heures. Le dimanche à partir de 2 heures de l'après-midi.
Prix d'entrée unique: 50 centimes.
Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 21 novembre 1896, p. 3.
Les informations disparaissent pendant quelques jours, le temps que l'appareil termine ses séances à Saint-Junien:
Cinématographe
Après quelques jours d'absence pendant lesquels le cinématographe est allé opérer à Saint-Junien, la réouverture a
été été faite dimanche dernier à 2 heures.
Malgré le mauvais temps, de nombreuses personnes sont venues admirer le nouveau progrès apporté à l'appareil, c'est-à-dire les vues passées à rebours. C'est vraiment curieux, et les frais que cette innovation a fait faire ont obligé la direction à mettre le prix d'entrée à 75 c. pour le dimanche seulement. La semaine, les vues étant passées toutes à l'endroit, le prix reste fixé à 50 centimes. Séances tous les soirs de 8 heures à 10 heures; mardi, mercredi et jeudi, séances à partir de 2 heures pour les écoles à prix réduit.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 11 décembre 1896, p. 3.
Des séances sont encore organisées vers la fin du mois de décembre:
Cinématographe
La direction du Cinématographe informe le public qu'elle se met à sa disposition pour lui faire visiter son installation et lui expliquer le fonctionnement de l'appareil, tous les Jours de la semaine, de 8 heures à 10 heures du soir. L'affluence des autres jours empêcherait certainement bien des personnes de pouvoir rendre un compte exact de la façon dont les projections sont passées.
Tous les soirs donc, excepté les jours de fêtes, les jeudis et les dimanches, les personnes qui en feront la demande seront autorisées à voir l'appareil de plus près.
Le Cinématographe est resté dans son local de la rue de la Terrasse, malgré les nombreuses attractions de la place de la République.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 24 décembre 1896, p. 3.
Le Cinéphotographe du Théâtre Chabot (Place de la République, 23-31 décembre 1896) → 1897
C'est à l'occasion de la foire des Innocents que s'installe, place de la République, le Théâtre d'Henri Chabot:
Le Théâtre Chabot à Limoges
Nous apprenons avec plaisir que le théâtre Chabot vient de s'installer de nouveau place de la République.
Nul doute que cet intéressant établissement ne retrouve auprès de nos concitoyens ses beaux succès des années précédentes.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 23 décembre 1896, p. 3.
Un autre journal annonce quelques vues animées:
Le Cinéphotographe avec lumière électrique est un des plus perfectionnés que nous ayons l'occasion de visiter ; les photographies animées y sont nettes et représentent des sujets tout à fait nouveaux ; l'Arrivée d'un train en gare, les Lessiveuses, une Bataille entre deux personnages avec des siphons, etc., etc., sont d'une réelle exactitude ; tous les mouvements des tableaux sont saisis sur le vif.
Le Réveil limousin, LImoges, mercredi 23 décembre 1896.
Les séances se déroulent avec succès:
Le Théâtre Chabot offre chaque soir des représentations variées. Les photographies animées sont toujours d'une netteté parfaite ; la grandeur des tableaux permet de saisir tous les détails ; nous ne saurions trop recommander cette loge à nos lecteurs.
Le Réveil limousin, Limoges, mercredi 30 décembre 1896.
Les séances se prolongent au-delà de la fin de l'année.
→ 1897
1897
← 1896 Le Cinéphotographe du Théâtre Chabot (Place de la République, 1er-31 janvier 1897)
← 1896
Dès les premiers jours de janvier, les séances du cinéphotographe d'Henri Chabot reprennent:
Théâtre Chabot
Le cinématographe attire chaque soir de très nombreux amateurs de photographies animées.
Les vues rapides que l'on a de scènes choisies parmi les plus belles, sont des plus curieuses.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 1er janvier 1897, p. 3.
Elles connaissent toujours le même succès. La presse parle alors de "cinéphotographe", appareil commercialisé par Gabriel Lépée :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
CINÉPHOTOGRAPHE CHABOT
Au nombre des établissements de la foire qui attirent le plus de spectateurs et dont la réputation est la plus légitimement acquise, il faut placer le Cinéphotographe Chabot.
C'est là une attraction neuve, originale, qui se recommande d'elle-même à l'attention du public.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 6 janvier 1897, p. 3.
Un autre périodique s'attarde sur l'une des vues animées:
Cette savante installation continue à attirer beaucoup de monde. Le spectateur est toujours étonné et ravi de voir ces photographies parfaitement nettes, qui se meuvent de façon merveilleuse. Une surtout, représentant des lessiveuses dans les poses multiples qu'exige leur état, semble plaire plus que tout autre au nombreux public qui se presse à chaque séance dans l'élégante loge de M. Chabot.
Le Réveil limousin, Limoges, mercredi 6 janvier 1897.
Le même journal indique d'autres vues du programme:
Voulez-vous assister à une séance instructive et surtout intéressante ? Allez rendre visite à M. Chabot Les photographies animées qu'il présente à l'aide d'un appareil dont l'invention est une merveille de celte fin de siècle sont toutes d'actualité et dignes d'être vues. On est tout surpris de voir circuler sur une toile blanche des piétons qui marchent lentement ou au pas accéléré, des fiacres, des tramways, des bateaux et même des vélocipèdes. Un des tableaux : "Les deux nourrices", fait assister à la toilette de deux bébés ; cette scène est vraiment saisissante : endant qu'une nourrice fait manger l'un des enfants, la deuxième change son nourrisson de vêtements et une troisième dame ramasse les langes tombés à terre ; on croirait que tout est réel tant les mouvements sont nets et bien calculés. Nous ne saurions trop recommander cette élégante loge à nos compatriotes.
Le Réveil limousin, Limoges, dimanche 10 janvier 1897.
C'est toujours Le Réveil limousin qui offre de nouveau un article assez étoffé sur le cinématographe de M. Chabot:
Nous avons assisté à plusieurs des représentations de M. Chabot et nous sommes toujours sortis fort intrigué de cette élégante loge, tant est merveilleux le résultat obtenu par cette invention. C'est la projection lumineuse portée à la perfection. Et avec des photographies coloriées, cette perfection serait certes indéniable. Vous comprendrez qu'on peut être étonné en voyant se mouvoir, et cela sans le moindre arrêt, sans le moindre accroc, des personnages photographiés qui arpentent une rue ou une place quelconque avec une élégance, une souplesse de mouvement, qui les fait supposer bien vivants. C'est véritablement une intéressante chose à voir que le cinéphotographe de M. Chabot.
Le Réveil limousin, LImoges, 13 janvier 1897.
Cet article est reproduit, à plusieurs reprises, jusqu'au 31 janvier.
Le cinématographe parisien de *Mergault (2, rue de la Terrasse, 6-18 janvier 1897)
Les séances organisées à Limoges par le cinématographe parisien se situent peu après celles que Mergault a données à Châteauroux, avec un appareil du même nom. L'inauguration a lieu le mercredi 6 janvier 1897:
Le Cinématographe.- Dans Limoges, 2 rue de la Terrasse, près de la place de la République, le " Cinématographe parisien ", présentera sa belle collection de vues, qui ont remporté de grands succès dans Paris et qui, nous l'espérons, seront fort prisées de la population limousine dont le goût est bien connu pour ce genre d'attraction. Ouverture aujourd'hui mercredi 6 janvier et jours suivants, de 4 h à 10 h du soir.
La Gazette du Centre, Limoges, 7 janvier 1897.
Grâce à l'article publié dans Le Courrier du Centre, on connaît une partie du répertoire du tourneur :
Cinématographe Parisien
2, rue de la Terrasse
Nous croyons que tout ce qui a pu être atteint jusqu'à aujourd'hui, en fait de netteté est obtenu par le Cinématographe parisien.
Les scènes les plus diverses et les mieux choisies se succèdent devant les spectateurs émerveillés.
C'est d'abord un assaut de boxe des mieux réussis, puis vient ensuite le jardinier arrosé, la baignade des Singalais à l'Exposition de 1889, l'arrivée d'un train en gare d'Asnières, l'empereur et l'impératrice de Russie se rendant à l'ambassade russe à Paris, et enfin le coucher de la mariée, une petite scène intime des plus charmantes.
Nous engageons vivement nos lecteurs à faire une visite à cet établissement, certains qu'ils ne regretteront pas les quelques minutes agréables qu'ils y auront passées.
Ouverture de 4 heures de l'après-midi à 10 heures du soir.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 8 janvier 1897, p. 3.
La cohérence des films renvoient à la production de la maison Joly-Normandin. Les séances se poursuivent jusqu'au 18 janvier (La Gazette du Centre, Limoges, 18 janier 1897). Le tourneur Mergault offre des séances du cinématographe parisien quelques jours après à Brive.
1898
Le Théâtre-Salon des Visions d'Art ([23]-[30] décembre 1898)
Le Théâtre Potel, dirigé par Joseph Potel, est déjà passé, en 1898, à Limoges à l'occasion de la Saint-Loup, et il a présenté des féeries à partir du dimanche 15 mai 1898 : La Toison d'or, Voyage dans la lune ( Le Courrier du Centre, Limoges, 17 mai 1898), L'Oiseau bleu... mais pas de cinématographe. En revanche, pour son retour en décembre, pour la foire de Noël, connue également comme la foire des Innocents, l'appareil de projections fait bien partie des attractions du "Théâtre-Salon des Visions d'art" :
Théâtre salon des Visions d'art
Bien intéressant aussi cet établissement où le public voit avec un intérêt croissant les photographies animées par le nouvel appareil du professeur Potel.
On sait le succès qu'avaient obtenu ici les divers cinématographes installés à Limoges au début de l'invention de M. Lumière.
Le nouvel appareil du professeur Potel donne des résultats autrement surprenants et, à l'aide de la lumière électrique, fait défiler sous les yeux émerveillés des spectateurs, des scènes de la vie réelle, scènes d'actualité, de voyages et scènes comiques, grandeur nature, d'une façon tellement saisissant que l'on croie se trouver en face de la réalité même.
On assiste aux merveilleuses transformations de miss Darling Chromo qui laissent une impression que l'on ne peut définir.
Autre chose qui est bien destiné à étonner le spectateur et à l'intéresser surtout d'une façon toute particulière, c'est le voyage autour du monde qui vous promène dans toute l'Europe, en Asie, en Afrique même et enfin dans ce pays où l'industrie a fait des choses merveilleuses, en Amérique.
On ne peut s'ennuyer avec un spectacle pareil, et les curieux sont nombreux ; c'est un bon moment à passer, le public limousin ne manquera pas de s'en assurer par lui-même.
Le Courrier du Centre, Limoges, 23 décembre 1898, p. 3.
Si l'appareil cinématographique est vaguement décrit, aucune information n'est fournie sur le programme de vues animées proposées au public. Un entrefilet est publié une semaine plus tard :
Théâtre-Salon
M. Potel a changé la série de ses tableaux ; c'est dire que ceux qui ont vu et apprécié la première série sont revenus hier. Le coquet Théâtre-Salon ne désemplit pas chaque soir. Miss Darling obtient toujours le même vif succès dans ses transformations lumineuses.
Le Courrier du Centre, Limoges, 30 décembre 1898, p. 3.
On peut penser que le Théâtre-Salon des Visions d'Art reste à Limoges jusqu'à la fin de la foire, mais la presse n'en conserve pas la trace.
Limoges-La Place de la République et le Casino (c. 1902)
1899
Le Royal Viograph de Lacabane (Place de la République, 13 juillet-22 août 1899)
L'arrivée du responsable du Royal Viograph, Cyprien Lacabane, est annoncé dans les premiers jours de juillet 1899. L'article évoque déjà un certain nombre de films qui proviennent, en partie, de la Warwick Trading Company, éditeur britannique de films :
Royal-Viograph
Les derniers bagages des artistes de la troupe Ducos avaient à peine franchi la porte du cirque que la vaste enceinte était de nouveau disposée pour un spectacle sensationnel, inédit à Limoges, celui que nous apporte ici M. Lacabane, manager of the Royal-Viograph.
Ce spectacle comporte une série considérable de tableaux aux dimensions respectables et qui diffèrent en cela des cinématographes nombreux que nous avons pu voir dans notre ville.
On verra par exemple divers panoramas entre New-York et Chicago, qui se dérouleront pendant une durée de 15 minutes ; une actualité, ie Derby d'Epson, et la fameuse chute d'Holocauste, le favori français, La féerie de Méphistophélès qui dure dix minutes, présentera ses transformations et ses changements à vue avec une facilité merveilleuse. On assistera également à divers épisodes de la guerre hispano-américaine pris sur le champ de bataille. Ces tableaux sont à recommander d'une façon spéciale.
A voir ensuite la danse du feu, autre féerie splendide, etc., etc.
La première représentation aura lieu le mardi 11 juillet prochain. La direction s'est vue forcée de renvoyer ses débuts à cette date par suite de l'importance de son installation qu'elle veut parfaite. Le public n'aura pas à s'en plaindre.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 7 juillet 1899, p. 2.
Finalement, une première séance privée réservée aux autorités et aux journalistes est organisée le jeudi 13 juillet sur la place de la République :
Le Royal Viograph
Sur invitation, cent cinquante à deux cents de nos compatriotes, parmi lesquels nos conseillers municipaux, et un certain nombre de fonctionnaires, assistaient hier à la répétition générale du " Royal-Viograph ", installé comme on sait au cirque, place de la République.
Les quarante et quelques tableaux que nous avons vus sont tous d'une netteté frappante, d'un intérêt puissant.
L'actualité qu'ils possèdent, pour la plupart, les rend plus curieux encore s'il est possible.
C'est ainsi qu'on assiste avec une sorte d'effroi au spectacle grandiose mais tragique de l'incendie de l'hôtel Windsor à New-York, à la guerre de Cuba où les escarmouches se succèdent, à l'explosion d'un torpilleur, aux scènes de l'ambulance américaine, etc. etc.
A côté de cela, certains tableaux comiques viennent détendre un peu l'attention et font rire.
Citons celui de l'oncle à héritage, la fabrique de saucissons de Francfort, la partie de campagne interrompue, la bataille des oreillers et tant d'autres.
D'autres scènes, enfin, sont instructives : elles nous montrent les railways américains et plus de 300 kilomètres de ligne de chemin de fer que le public parcourt à une moyenne de 120 kilomètres à l'heure.
On assiste à l'arrivée en gare, au débarquement des voyageurs, au passage d'un tunnel, toutes scènes de la vie américaine prises sur le vif et par cela même intéressantes.
Veut-on maintenant de la féerie pure prise sur la scène du Châtelet ou de Robert-Houdin ? Voilà Méphistophélès ou le château hanté et la Danse du feu.
Nous ne donnons qu'un aperçu léger de la soirée, mais cela suffira, nous en sommes sûr, à décider le public à se rendre ce soir et les jours suivants en foule au " Royal-Viograph ", place de la République. Représentation à 8 h. 1/2.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 14 juillet 1899, p. 3.
Un document exceptionnel permet d'identifier clairement le Royal-Viograph. Il s'agit d'une photographie où une main anonyme a rajouté: "Limoges, France 1899. R. C. de Daue, Mgr." où l'abréviation "Mgr" pourrait signifier "manager". La grande quantité de drapeaux français indique avec une très forte probabilité que nous sommes aux alentours du 14 juillet.
Royal-Viograph, Limoges, 1899
Source: Colin Harding et Simon Popple, In the Kingdom of Shadows (Londres, Cygnus Arts, 1996, p. 10)
Même si la presse évoque Charles Urban, responsable de la Warwick Trading Company, le répertoir inclut également des vues provenant d'autres éditeurs comme Méliès ou la Biograph dont une succursale française a été ouverte dès 1898. Dans le compte rendu, publié le lendemain, le journaliste nous informe sur l'origine du projecteur
Royal-Viograph
La première représentation qui a eu lieu jeudi a été un triomphe pour les aimables managers du Royal-Viograph.
L'appareil dont ils se servent et qui a été inventé par M. C. Urban est on ne peut plus perfectionné, les images qu'il reproduit sont nettes et précises.
Le public a vivement applaudi les tableaux divers qu'on lui a présentés.
Il a pris plaisir aux paysages américains oui se déroulent sous ses yeux aux épisodes véridiques de la guerre de Cuba, aux scènes poignantes de l'ambulance, aux amusants états d'âme du monsieur qui hérite.
Il s'est intéressé aux passages des rapides, à l'incendie de l'hôtel Windsor, aux remorqueurs luttant contre la tempête, au lancement d'un yacht à Brighton, aux féeries du Châtelet. C'est un succès que tiennent là les managers du Royal-Viograph.
Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 15 juillet 1899, p. 3.
Quelques jours plus tard, un nouvel article offre quelques titres du programme :
Le Royal-Viograph
Ce soir le " Royal-Viograph " modifie son programme d'une façon appréciable.
C'est ainsi que I'on pourra voir le " Derby d'Epsom ", en quatre tableaux ; un exercice de cavalerie à l'école de Saumur ; les sénégalais de la mission Marchand aux Montagnes russes des Champs-Elysées ; une manœuvre de pompiers des mieux réussies ; le Brooklyn bridge, le plus grand pont du monde, à New-York ; enfin une féerie du Châtelet : Méphistophélès ou le château hanté.
Ajoutons qu'à la demande du public, les managers donneront pendant quelque temps encore les épisodes de la guerre de Cuba, embarquement explosion d'un torpilleur, entrée triomphale du général Otis, scène d'embuscade et ambulance.
Ils donneront également les 300 kilomètres de ligne américaine avec les paysages du nouveau monde, si curieux pour nous.
On a dû hier soir refuser du monde à certaines places ; c'est dire le succès obtenu par Ie "Royal-Viograph" à Limoges.
Le spectacle commencera à 8 h. 1/2, nous ne saurions trop le répéter.
Le Courrier du Centre, Limoges, 21 juillet 1899, p. 3.
Comme cela se produit ailleurs, le succès est au rendez-vous et le Royal Viograph attire de nombreux spectateurs :
Le Royal- Viograph
Devant le succès de chacune des représentations, devant l'affluence tous les jours plus grande du public qui se presse à l'entrée du cirque, le soir de 8 heures 1/2 à 9 heures, les " managers " du " Royal-Viograph " ont décidé de donner deux représentations par jour, la première à 8 heures 1/2, la seconde à 9 heures 1/2.
Cette mesure était absolument nécessaire la place laissée disponible par l'installation du merveilleux appareil de C. Urban et de l'écran immense sur lequel viennent se projeter les curieuses vues qu'il nous offre, ne permettant pas de laisser entrer au cirque, en une seule représentation, tous les amateurs de ce spectacle attrayant.
Très prochainement, changement de tableaux ; nous en donnerons la nomenclature.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 26 juillet 1899, p. 3.
Selon une pratique très courante, les responsables de l'appareil annoncent la fin prochaine des séances :
Le Royal-Viograph
L'établissement de la place de la République donnera ce soir deux nouveaux et intéressants tableaux :
" Une curieuse scène d'hôtel pendant la nuit ", tableau des plus comiques, qui provoquera nous dit-on l'hilarité générale, et " un flagrant délit ", scène qui se passe à table et que tout le monde peut voir.
Il y aura certainement foule ce soir au " Royal Viograph ", où l'on reverra en outre les tableaux qui [ont] obtenu le plus de succès auprès du public.
De nouveaux tableaux sont attendus pour demain.
Que ceux qui n'ont pas encore vu le joli spectacle offert par l'appareil de M. Urban se pressent, car le "Royal Viograph " n'est plus à Limoges que pour quelques jours.
Nous les engageons vivement à ne pas laisser partir cet établissement sans lui rendre visite, il est vraiment intéressant.
Le Courrier du Centre, Limoges, lundi 7 août 1899, p. 3.
Les articles non seulement détaillent les sujets des films comme ci-dessus, mais ils expliquent également le truc, utilisé depuis les origines, de passer le film "à rebours" ou "à l'envers", ce que le journaliste appelle des "sujets à renversement" :
Le Royal-Viograph
Les Managers du "Royal Viograph" en ont donné hier plus qu'ils n'en avaient promis ; un tableau nouveau leur étant parvenu de Londres, dans la soirée, ils n'ont pas hésité en effet à en faire profiter le public.
On nous réserve d'agréables surprises, entr'autres, un spectacle sensationnel qui consolera peut-être certains amateurs de n'avoir pu récemment faire le voyage de Roubaix.
Les habitués pourront aussi voir des sujets à renversement.
Exemple : Des maçons construisant un mur se passent de la main à la main les moellons grâce auxquels le mur monte à vue d'œil.
Dans le système à renversement c'est le contraire qui se produira et l'on pourra voir les pierres de la muraille s'enlever seules, sauter entre les mains des ouvriers et le mur descendre et disparaître à vue d'œil.
Nous n'en dirons pas davantage aujourd'hui.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 11 août 1899, p. 3.
Même si les vues grivoises ne font pas l'essentiel de la programmation, les spectateurs les apprécient :
Le Royal-Viograph
Les nouveaux tableaux, parmi lesquels le "coucher de la mariée", posé par deux artistes connus, obtiennent depuis qu'ils sont au programme un [succès] toujours croissant.
Le voyage entre Calais et Douvres intéresse également au-delà de toute expression ; le spectacle de la mer, par ce temps de canicule, est d'actualité et l'on regrette de ne pouvoir être sous cette brise qui agite les vêtements des passagers du magnifique trois-mâts faisant le service entre la France et l'Angleterre.
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 13 août 1899, p. 3.
C'est finalement par une séance de bienfaisance que prennent fin les séances de vues animées proposées par le Royal Viograph :
Le Royal-Viograph
Nous pensions avoir vu hier la dernière représentation du Royal Viograph, nous nous étions trompés.
Ce soir, en effet, "au bénéfice des pauvres de la ville", les managers donneront deux représentations qui comprendront les principaux tableaux de leur programme, entr'autres le combat du lion et du taureau de Roubaix.
M. Meynieux, propriétaire du cirque, en abandonne pour aujourd'hui la location. M. Bille donne l'électricité gratuite.
Tout sera bénéfice. Donc, à ce soir, une bonne oeuvre et un spectacle agréable.., irrévocablement le dernier.
Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 22 août 1899, p. 3.
Répertoire (autres titres) : Les lignes américaines, La Guerre de Cuba, Le Lancement d'un yacht à Brighton, Les Remorqueurs pendant la tempête, La Partie de polo en Écosse, Les Glissoires au Canada, La Féerie de Méphistophélès (Le Courrier du Centre, Limoges, lundi 17 juillet 1899, p. 3), La Loïe Fuller authentique (Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 18 juillet 1899, p. 3), Le Derby d'Epsom (en quatre tableaux), Un exercice de cavalerie à l'école de Saumur, Les sénégalais de la mission Marchand aux Montagnes russes des Champs-Elysées, Une manœuvre de pompiers des mieux réussies, Le Brooklyn bridge (le plus grand pont du monde, à New-York), Une féerie du Châtelet : Méphistophélès ou le château hanté, Les épisodes de la guerre de Cuba: embarquement explosion d'un torpilleur, entrée triomphale du général Otis, scène d'embuscade et ambulance, Les 300 kilomètres de ligne américaine avec les paysages du nouveau monde (Le Courrier du Centre, LImoges, 21 juillet 1899, p. 3), Une chasse sur les toits où l'on voit cambrioleurs et gendarmes, Les Luttes fin de siècle (scènes à transformation d'une rare curiosité) (Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 27 juillet 1899, p. 3), Le Miroir de Cagliostro, Parti sans permission, Chicat dentiste, Tentation de St.-Antoine (Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 29 juillet 1899, p. 3), Une scène d'hôtel qui fit fureur à Bordeaux et qui a pour titre : " Struggle for life " ou " Complet " et que l'on pourrait appeler la " Lutte pour le siège " (Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 1er août 1899, p. 2), La Scène Militaire du saut du mur, L'Oncle à héritage (l'un des scènes les plus naturelles peut-être qu'il nous ait été donné de voir) (Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 4 août 1899, p. 3), Voyage en mer de Calais à Douvres (quatre tableaux), Deux sportsmen (scène comique), Un pêcheur hargneux, Grand match de boxe entre O'Brien et Mlle C..., champion féminin, Flagrant délit (scène d'intérieur), Struggle for life (scène d'hôtel), Découvert (Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 9 août 1899, p. 3), Le Combat du lion et du taureau (Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 15 août 1899, p. 3).
1900
Le Royal Viograph de Constantin Daue et Cyprien Lacabane (Cirque, 19 août-23 septembre 1900)
Les ambulants, Constantin Daue et Cyprien Lacabane annoncent leur arrivée à Limoges à la mi-août :
Le Royal Viograph M. Daw [sic] et M. Lacabanne, les directeurs du Royal Viograph qui l'an dernier nous ont donné des épisodes de la guerre de Cuba, reviennent cette année à Limoges où ils avaient laissé de si bons souvenirs.
M. Daw nous promet de l'actualité, entr'autre, des tableaux pris sar le vif dans les combats livrés au Transvaal.
Le Royal Viograph débutera le 18 courant.
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 12 août 1900, p. 3.
Malgré l'annonce, les séances vont débuter avec quelques jours de retard. Dans un autre article, le journaliste propose quelques titres du répertoire du Royal Viograph :
CIRQUE DE LIMOGES
Royal- Viograph
Le Royal-Viograph qui, l'année dernière, a obtenu un immense succès, va débuter d'ici peu dans notre ville, avec une grande série de tableaux nouveaux, tous plus beaux les uns que les autres, entr'autres les épisodes de la guerre du Transvaal Ces vues sont prises exactement sur le théâtre de la guerre.
Le Diable au couvent, grande féerie au Châtelet, tableaux coloriés, une promenade à travers l'exposition de 1900, une grande course de taureaux avec mise à mort, par Mazantini [sic] et Montès, dans les arènes de Nîmes, et une quantité de scènes nouvelles qui obtiendront certainement autant de succès, pour ne pas dire plus, que l'an dernier.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 16 août 1900, p. 3.
Dans un troisième article, Le Courrier du Centre reprend le fil de l'arrivée des responsables du Royal Viograph en offrant de nouveaux détails sur l'installation et les vues sur la corrida :
CIRQUE DE LIMOGES
Royal-Viograph
Depuis hier, M. Daüe." manager of The Royal Viograph ", a terminé l'installation de ses appareils plus complets et plus perfectionnés encore qu'ils ne l'étaient l'année dernière.
Un écran double de celui sur lequel nous avons vu se dérouler les épisodes de la guerre de Cuba, permettra au public de voir demain défiler les troupes du Transvaal défendant leur pays contre l'envahissement anglais.
Chacun des tableaux est d'une netteté dont il est difficile de se faire une idée : la trépidation est à peu près entièrement supprimée et grâce à la perfection de l'ensemble, nous avons pu assister dès hier soir, avec quelques très rares privilégiés, à une course de taureaux aussi émouvantes qu'en des arènes véritables.
Nous avons vu d'abord les danses andalouses, puis le triage des taureaux et leur sortie en ouragan de la ganaderia, l'entrée des quadrillas dans l'arène, la pose des banderilles et la mise à mort par Guerrita.
Le spectacle est d'une réalité frappante.
Ce soir, comme il l'a fait l'année dernière, M. Daüe débute par une soirée offerte aux autorités et à la presse ; demain, le public sera admis à son tour.
Nous publierons demain le programme.
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 19 août 1900, p. 3.
Limoges.-Le Cirque Municipal (début XXe siecle)
L'écho de ces projections dans la presse est tout à fait exceptionnel. En effet, pratiquement tous les jours, Le Courrier du Centre va publier un article, souvent très détaillé, des programmes avec des détails si précis que l'on peut aisément penser que les responsables sont à l'origine de la plupart des informations, à moins qu'ils ne soient eux-mêmes les auteurs de cette véritable chronique. Finalement, le journal publie l'intégralité du programme des vues animées prévu pour la séance inaugurale destinée au public :
AU CIRQUE
Le Royal-Viograph
Le succès obtenu par M. Daue est plus grand encore que l'on ne s'y était attendu. Sa soirée d'ouverture a été superbe et ses tableaux merveilleux.
Chacune des vues cinématographiques est un chef-d'œuvre de netteté et d'originalité.
Citons-en quelques-unes :
Bank-Holyday, à New-York, bal en plein vent. Manœuvre de Pompiers à Londres. — Le Fiacre diabolique (comique). — Grande cavalcade du cirque Singer à Londres. — Le bain du chien.— Torpilleurs et vapeurs pendant une tempête. — Après un souper joyeux d'un célibataire (tableau renversé). — La Cigale et la Fourmi. — L'histoire d'un Crime.
Grande course de taureaux, avec mise à mort par Guerrita. — Les danses andalouses. —Triage de taureaux. — Entrée des quadrilles dans l'arène. — Pose de banderilles et mise à mort par Guerina.
Les Cremo's, les plus forts acrobates du monde.
Épisodes de la guerre du Transvaal : scènes émouvantes, sauvages parfois, prises sur le vif et rendues avec une réalité saisissante.
Dix minutes à l'exposition de Paris 1900. — Le trottoir roulant. — Le diable au couvent, grande féerie du Châtelet, en 10 tableaux coloriés.— Les remerciements de la Direction, scène bizarre et amusante, inattendue surtout, qui termine le spectacle.
Il y avait hier un public très nombreux. Le cirque avait été spécialement orné de plantes vertes par Mme veuve [L]eyrat, horticulteur.
Ce soir à 8 h. 1/2, rideau.
Le Courrier du Centre, Limoges, lundi 20 août 1900, p. 3.
Dès le lendemain, le compte rendu de la première soirée public est proposé par Le Courrier du Centre :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Première soirée donnée hier par M. Daüe, the great manager of the Royal Viograph.
Il y avait foule devant le cirque depuis huit heures ; à neuf heures on refusait du monde et la vaste enceinte contenait tout ce qu'elle pouvait contenir.
La représentation, comme celle de la veille, était fort intéressante, mais c'est naturellement la guerre au Transvaal qui a le plus excité la curiosité.
Voir se dérouler avec une netteté surprenante des faits de guerre qui se sont produits à des milliers de lieues de là n'est pas banal, en effet, et l'on comprend l'intérêt que prend le public à voir se succéder sur l'écran volontaires anglais ou paysans boers armés les uns et les autres et se poursuivant sans trêve ni merci.
Les passages de gués par les chariots attelés de dix paires de boeufs, le transport au moyen de ces attelages du fameux Long Tom, ce canon du Creusot que redoutaient tant les envahisseurs du Natal, donnent une idée bien exacte de la difficulté des marches dans l'Afrique du Sud.
Mais il faudrait suivre chacun des tableaux, l'un après l'autre pour en admirer la beauté ; le public fera mieux d'aller voir lui-même le résultat merveilleux auquel la photographie moderne est arrivée.
C'est vivant, c'est vécu.
Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 21 août 1900, p. 3.
Comme on peut le lire à de nombreuses reprises, le véritable "manager" du Royal Viograph est Constantin Daue. L'article par ailleurs est spécialement consacré aux vues de la guerre du Transvaal. Dès le lendemain, de nouvelles précisions sur la corrida et le cirque Sander de la Warwick Trading Company :
PLACE DE LA RÉPUBLIOUE
The Royal-Viograph
Un public aussi nombreux que la veille assistait à la représentation d'hier, c'est dire qu'il y avait foule.
Les amateurs de courses espagnoles se sont particulièrement extasiés devant le luxe de mise en scène des corridas madrilènes, Ia beauté des taureaux, la souplesse des banderilleros, le courage et l'adresse du matador.
Les amateurs d'émotions fortes ont applaudi le " bicho " soulevant avec ses cornes effilées, picador et cheval et les précipitant sur le sable de l'arène.
Il semble que l'on voit se dérouler devant soi la scène sanglante. Le spectacle est empoignant.
Avec le cirque Sanger, autre enthousiasme.
M. Sanger, directeur et propriétaire du matériel énorme dont on n'a qu'une faible idée, malgré la longueur du défilé que nous présente le Viograph, a été créé lord par la
reine ; il est pair d'Angleterre et ce qui ne gâte rien, possesseur d'une fortune évaluée à 850 millions.
De là, la richesse vraiment incroyable de son cirque, la beauté de ses équipages et des chars, que l'on admire, le nombre de ses animaux, chevaux, éléphants, etc., et la quantité considérable de son personnel.
Un millionnaire seul peut s'offrir un tel luxe.
Après les épisodes sauvages de la guerre du Transvaal, nous avons la vue cinématographique de l'Exposition, et l'on peut jouir sans fatigue des beautés du Champ-de-Mars et du Trocadéro, commodément assis sur sa chaise.
Le Royal-Viograph obtient un succès sans précédent.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 22 août 1900, p. 3.
Grâce à de nouvelles informations, nous savons que Constantin Daue fait également office de commentateur des vues présentées. Ici, il est question de nouvelles vues :
The Royal-Viograph
On a dû refuser hier plus de deux cents personnes.
De nouveau, nous informons le public qu'il n'y a chaque soirée qu'une seule représentation et que cette représentation commence vers 9 h., moins le quart.
Si on arrive plus tard, on risque fort de ne point trouver de place.
Ceci dit, ajoutons que la série des tableaux projetés sur l'écran continue à intéresser virement les spectateurs ; les torpilleurs, pendant la tempête, ont un succès particulier.
Ce sont des torpilleurs allemands pris tout récemment par les opérateurs au moment de leur départ pour la Chine.
L'épave qui, au dernier tableau, est recouverte par les lames, déferlant avec une violence extrême, a été prise pendant la guerre de Cuba, c'est un bateau espagnol échoué aux Philippines.
Toutes ces vues cinématographiques ont leur histoire que nous racontait hier encore avec beaucoup d'amabilité M. Daüe, le sympathique " manager of the Royal viograph ".
C'est parfois amusant, parfois aussi comme au Transvaal, les opérateurs ne sont pas à leur aise, qu'importe : business are business, et l'on va toujours de l'avant pour permettre au public de passer quelques heures agréables.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 23 août 1900, p. 3.
Les commentaires qui figurent dans les entrefilets évoquent très probablement ceux que le commentateur Daue doit proposer au public limougeaud :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Tous les jours en doit refuser du monde.
Hier, comme mardi, toutes les places à prendre étaient prises et c'est devant une foule nombreuse de spectateurs que M. Daüe a projeté ses tableaux si plein d'intérêt.
On a particulièrement admiré les pompiers de New-York et leur matériel de sauvetage.
C'est dans ce tableau que l'on voit pratiquer par un docteur sur une personne asphyxiée la respiration artificielle.
La scène est d'une réalité frappante.
A ce soir.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 24 août 1900, p. 3.
Les liens tout particuliers qui unissent les responsables - "Master Daue" - du Royal Viograph et Charles Urban, responsable de la Warwick Trading Company, sont soulignés à de multiples reprises dans ces chroniques :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Master Daüe continue au cirque le cours de ses succès avec le merveilleux appareil qui lui permet de nous montrer à Limoges les événements dont l'Afrique du Sud a été le théâtre.
L'on a remarqué hier et applaudi d'une façon toute particulière, deux scènes de la guerre du Transvaal, l'arrivée du train blindé contenant les Anglais blessés à la suite d'une escarmouche, et le passage de l'un des gués de la Tugela, près de Ladysmith, avec de longs attelages de bœufs, bien difficiles à conduire.
L'aspect sauvage des sites, l'escarpement de la route où se sont engagées les pièces de canon que l'on retient à bras d'homme, la rivière qui coule au bas du ravin, font de cette scène un tableau plein de vie et d'animation qui tenterait le pinceau d'un peintre.
Grâce à la perfection de l'appareil de M. Urban, si bien manœuvré par M. Daüe, le public a l'illusion complète du spectacle auquel il assiste.
Il n'est pas étonnant qu'il revienne chaque soir avec autant d'assiduité, et que le cirque soit comble à toutes les représentations.
Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 25 août 1900, p. 3.
Au cours de leur séjour à Limoges, les responsable du Royal Viograph vont changer le programme toutes les semaines
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Encore et toujours, foule énorme pour la représentation d'hier, une des dernières de la première série.
Lundi, le spectacle sera complètement changé, et le public regretterait de n'avoir pas vu celui que nous offre une ou deux fois encore le manager du Royal Viopraph.
On a beaucoup admiré hier soir les Cosmos, un famille d'acrobates merveilleusement composée et dont les exercices sont extraordinaires.
La scène est si réelle en se déroulant sur l'écran que l'on se prend à applaudir les artistes.
La réussite est complète.
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 26 août 1900, p. 3.
C'est un nouveau programme, pour une part renouvelé, que l'on présente :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Comme nous l'avons annoncé le programme du Royal Viograph est ce soir complètement modifié.
Voici l'énumération des scènes auxquelles nous assisterons :
Grande chasse au cerf, 3 tableaux.
Excelsior, ballet, 5 tableaux.
Course de taureaux par Reverte et Mazantini [sic] dans les arènes de Nîmes, la dernière où Reverte a été mortellement blessé.
Le professeur Frigoli dans ses transformations (actuellement à l'Olympia).
Cendrillon. féerie coloriée du Châtelet.
Enfin scènes nouvelles prises dans la guerre du Transvaal.
Le programme est intéressant on peut s'en rendre compte.
Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 28 août 1900, p. 3.
Le compte rendu de la soirée est immédiat. On peut souligner le caractère souvent hyperbole des descriptions qui sont données des vues et de la qualité des projections. Sans oublier, bien sûr, les éloges répétés dont est l'objet Constantin Daue :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
La deuxième série que nous donnait hier soir M. Daüe, vaut largement la première, et, d'ailleurs, la complète puisqu'elle nous offre dans la guerre du Transvaal des tableaux nouveaux et fort curieux : l'embarquement de lord Roberts à bord du Roselyn, par exemple, ou l'arrivée du prince de Galles sur le quai au moment du départ, et combien d'autres !
Le cinématographe est merveilleux lorsqu'il s'agit de reproduire des scènes où se succèdent des changements à vue, des féeries ou de rapides métamorphoses.
Le programme de cette semaine est rempli de ces tableaux dont la perfection d'exécution touche au surnaturel.
Les transformations de Frigoli, l'artiste diabolique de l'Olympia tiennent du prodige.
La féerie du Châtelet, Cendrillon, est admirablement réussie ; on ne peut arriver à un résultat plus complet, à une illusion d'optique plus entière.
Pour les amateurs d'émotions fortes nous avons Mazantini [sic] et Reverte, et cette fois le taureau attaqué dans les règles tombe sous les yeux du spectateur.
Nous avons aussi la chasse au cerf, qui débute par la pâtée aux chiens, — une meute superbe de la duchesse d'Uzès — et se termine par la curée, scène de haute vénerie, remplie de mouvement et de couleur locale.
Faut-il parler d'Excelsior, ballet féerique, sur le cinquième tableau duquel on voit la toile
tomber.
Jamais pareil spectacle n'avait été vu à Limoges.
L'invention de M. Urban est une belle chose, et il possède en M. Daüe un bien bon opérateur.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 29 août 1900, p. 3.
La Warwick Trading Company dispose d'un nombre impressionnant de vues consacrées à la guerre du Transvaal (ou des Boers) et le Royal Viograph ne cesse d'en présenter au cours de son séjour à Limoges :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
On a dû hier soir refuser du monde : jamais semblable engouement n'avait existé à Limoges pour un spectacle quelconque.
Il est bon d'ajouter aussi que jamais spectacle n'avait été mieux fait pour intéresser vivement le public à quelque classe qu'il appartienne.
Les scènes projetées sur l'écran sont vécues, réelles, et lorsqu'on aperçoit dans le landeau qui l'attend à Capetown le général Roberts en grande tenue, on se rappelle la dépêche lue le matin dans les journaux et mentionnant les marches, les succès de l'officier anglais, et souvent aussi les défaites de son armée dans l'Afrique du Sud.
De tous ces soldats que l'on voit s'embarquer à bord du Roselyn, combien sont restés là-bas ?
C'est la philosophie du cinématographe.
Master Daüe a voulu hier corser son programme ; il a ajouté aux épisodes de la guerre du Transvaal, le défilé d'un convoi conduit par les Cafres et le passage de la Modder-River par l'artillerie anglaise.
Voilà bien encore des scènes prises sur le vif et à la réalité desquelles on ne peut se tromper.
L'épuisement se lit sur le visage des artilleurs, les chevaux sont fourbus et n'arrivent qu'à grand'peine à franchir le torrent.
Il y a réellement de quoi vous émouvoir, en tout cas, vous intéresser au suprême degré.
La soirée se termine sur un tableau plus gai, c'est la féerie du Châtelet. Cendrillon dont les transformations sont merveilleuses.
Tout Limoges verra ce spectacle et ce soir comme hier, les places manqueront.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 30 août 1900, p. 3.
Le chroniqueur, outre les informations ou remarques sur les films, donne également des informations sur le public et en l'occurrence sur des Britanniques qui se trouvent dans la salle en train de voir les vues sur la guerre du Transvaal. Le journaliste se laisse aller à quelques détails savoureux :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Plusieurs anglais se trouvaient hier au cirque au moment où Monsieur Daüe projetait sur l'écran le tableau représentant divers quartiers de Londres.
Qu'elle n'a pas été la stupéfaction de l'un d'eux en se reconnaissant, lui et sa femme, parmi la foule qui circulait devant le monument élevé en souvenir de la guerre de Crimée.
lr is perfectly that, disait-il.
Well, well, indeed !!!
Et l'excellent insulaire, après avoir longuement applaudi, a tenu avant la fin de la représentation à aller serrer la main de l'habile manager du Royal Viograph.
C'est qu'en effet les clichés sont d'une netteté telle qu'on distingue absolument tous les traits des personnages prenant part aux diverses scènes du programme.
L'incident dont nous parlons a beaucoup diverti les personnes qui en ont été témoins.
Mais pour parler du programme de la soirée d'hier, mentionnons le succès particulier obtenu par la " Chasse aux cerfs ", la curée, notamment, a vivement intéressé le public.
Il en a été de même pour le voyage, pris de l'une des plates-formes du Diamond noir express, ce train entre New-York et San-Francisco, qui fait 120 kilomètres à l'heure.
La scène sous le tunnel était amusante et variait agréablement le spectacle de la voie " déroulant devant vous ses rubans argentées ", dirait le poète.
La soirée s'est terminée par Cendrillon, l'admirable féerie du Châtelet.
Une fois encore le cirque était comble.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 31 août 1900, p. 3.
Dans un nouvel article, alors qu'il évoque le film de Georges Méliès, Cendrillon, il évoque le travail de colorisation des films effectués par des femmes :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Sait-on combien a coûté à M. Daue la pellicule ou si l'on préfère, la série de photographies représentant sur l'écran Cendrillon, la féerie du Châtelet ?
Evidemment le public n'en a pas une idée.
Eh bien cette pellicule, ce film, de son nom anglais, a coûté la modique somme de 1,700 fr.
Devant les yeux des spectateurs, passent 987 mètres d'une bande ininterrompue de photographies microscopiques, toutes peintes à la main, par des artistes femmes, parisiennes pour préciser, qui donnent les couleurs éclatantes des étoiles, celles plus foncées des draperies, et tout ce que l'on voit enfin dans cette succession de scènes, nées d'un mouvement de baguette de la bonne marraine de Cendrillon.
Le public ne se doute guère que si l'on mettait bout à bout les photographies que l'on l'ait défiler devant lui chaque soir, on pourrait former un ruban qui, prenant du " café de la Renaissance ", au bas de l'avenue Baudin, irait aboutir à Aixe. au " Pécheur limousin " ».
Hier, au cirque, salle aussi bien garnie que la veille ; on ne se lasse pas de voir le programme composé de manière à intéresser tout le monde, grands et petits.
La guerre du Transvaal a toujours son succès, et les nouveaux tableaux : le passage par l'artillerie anglaise de la Modder-River, entr'autres. est très vivement apprécié.
On nous promet mieux encore pour la semaine prochaine.
Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 1er septembre 1900, p. 3.
Le Royal Viograph connaît probablement le succès à cause de la dimension exceptionnelle des vues projetées sur un grand écran. Par ailleurs, il est question des vues animées dont celle des "Fugolis" (sans doute "Frégoli" qui est au programme par ailleurs du Royal Viograph) :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Le public pourra voir dans notre salle de dépêches les films authentiques qui servent au manager du " Royal Viograph » à ses représentations du soir.
On aura ainsi une idée de la dimension exacte de chacune des photographies qui, prises sur un cliché de quelques centimètres, atteignent sur la toile 6 mètres de longueur sur 7 mètres de largeur.
M. Dauë a à sa disposition une puissance d'éclairage électrique de cent ampères qui lui permet de ne laisser dans l'ombre aucun détail des scènes qu'il nous fait défiler devant les yeux.
La chasse au cerf a obtenu hier soir un véritable succès de curiosité, et la splendide meute de la duchesse d'Uzès, toute marquée d'un " U " sur le flanc droit, a fait l'admiration de plus d'un connaisseur.
Succès encore pour les Fugolis, dont les dix-sept transformations sont si rapides qu'elles déconcertent ; pour l'illusionniste toqué, autre scène à disparitions bizarres pour le voyage sur le Diamond noir express qui vous montre des paysages américains à l'allure de 120 kilomètres à l'heure ; pour la guerre du Transvaal, etc.. etc.
Lundi, changement complet de spectacle.
Le public fera bien de profiter de la soirée d'aujourd'hui et de celle de dimanche, s'il veut encore voir " Cendrillon ", la jolie féerie du Châtelet, le Jardin zoologique de Londres, Excelsior, le grand ballet américain. etc„ etc.
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 2 septembre 1900, p. 3.
Les changements de programme ont lieu le lundi :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Jamais le cirque n'avait présenté pareil aspect, toutes les places, hier soir, étaient occupées, et la représentation a été superbe.
Ce soir, pour la dernière fois, on verra les scènes de la deuxième série ; demain, lundi, programme nouveau que nous ferons connaître.
Le Courrier du Centre, Limoges, lundi 3 septembre 1900, p. 3.
Comme d'habitude, le programme est publiée de façon complète :
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
The Royal-Viograph
Les scènes de la deuxième série ont été vues hier soir par un public aussi nombreux qu'il l'avait été la veille, c'est dire que dès huit heures et demie, il ne restait plus une place à donner.
Ce soir, nouveau programme, que nous faisons connaître, comme nous l'avions promis.
Nous aurons donc, pendant la semaine, les tableaux suivants :
Départ pour la fête des fleurs au bois de Boulogne.
Les miracles de Brahim.
Les éléphants du dompteur Félix au cirque Sanger.
Grande course de la Petite Gironde.
Les dernières cartouches.
Les deux frères d'armes au Soudan.
Exposition de 1900 (redemandé).
Voyage en chemin de fer de New-York à Chicago.
Exercice de cavalerie française.
Charge de cavalerie russe, les hussards blancs de l'impératrice commandés par le prince Napoléon.
Méphistophélès (féerie en couleur).
Illusion du Christ marchant sur les eaux (en couleur).
Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 4 septembre 1900, p. 3.
Le chroniqueur va, comme d'habitude, détailler quelques unes des vues présentées :
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The Royal-Viograph
L'assiduité du public à chacune d«s représentations données par le manager du Royal Viograph est à constater mais elle s'explique d'elle-même par la beauté et l'imprévu du spectacle.
La troisième série inaugurée hier soir devant une salle archi-comble vaut les deux autres, et certaines scènes, telles que la caravane dans le désert, ont un réel succès de curiosité.
A mentionner encore les éléphants du cirque Sanger travaillant en liberté, la grande course de la Petite Gironde prise de la place de la Comédie, à Bordeaux, par un temps de pluie qui donne à la scène une teinte caractéristique, la fête des fleurs du Bois de Boulogne et le défilé des automobiles fleuris au milieu d'une haie de spectateurs amusés.
Il nous faut citer également le nouvel itinéraire de New-York à San-Francisco, avec tunnels et scène comique entre un pickpocket et deux voyageurs de première ; la charge de cavalerie française devant les tribunes de Longchamp à l'issue de la revue du 14 juillet dernier ; les hussards blancs de l'impératrice qui, après avoir défilé au galop, combattent à pied ; la féerie du Châtelet, Méphistophélès. etc.. etc.
La soirée se termine par une illusion d'optique : le Christ marchant sur les flots. Cette dernière scène est merveilleuse.
A ce soir.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 5 septembre 1900, p. 3.
Pourtant, ce qui va sans doute marquer le plus le séjour de Constantin Daue et Cyprien Lacabane à Limoges, c'est la venue d'un opérateur Lumière, invité par Daue afin de prendre des vues animées de la ville :
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The Royal-Viograph
Tous les soirs, à 9 h 1/4, l'écriteau : " Complet ", mis en évidence sur Ie bureau du contrôle, au cirque, informe les retardataires que toutes les places sont occupées.
Cet écriteau, on aurait pu l'y mettre plut tôt, hier, tant la foule était grande dès huit heures et demie.
On vient en effet non seulement de la ville ; mais des environs, comme en témoignait mardi un grand omnibus de famille qui attendait patiemment la fln de la représentation.
La soirée a été superbe, comme celle de la veille.
A noter le canot en pleine mer par un gros temps et le bain forcé pris par ceux qui le montaient.
Mais on connaît le programme, il nous semble inutile d'y revenir ; tout est à voir.
Un tuyau :
Hier, arrivait de Lyon un aimable ingénieur de la maison Lumière, où sont nés se fabriquent encore actuellement les appareils cinématographiques.
Cet ingénieur, qui est en même temps un excellent opérateur, est venu à Limoges sur la prière de M. Daüe, le manager du Royal Viograph.
Ce matin, entre midi moins dix et midi, il prendra la photographie animée de la sortie des ateliers de la maison Haviland, avenue Garibaldi.
Prenant ensuite le tramway, vers une heure et demie, et se plaçant à l'avant de la voiture, il cinématographiera également l'avenue de la Gare, la place Jourdan, le boulevard Montmailler, etc., avec leur mouvement habituel à cette heure de la journée.
Et la semaine prochaine ces scènes diverses seront projetées sur l'écran.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 6 septembre 1900, p. 3.
Si l'article souligne encore le succès des séances cinématographiques organisées par le Royal Viograph, l'essentiel est évidemment ailleurs. Reste à savoir quel est l'opérateur - dont le nom ne figure pas - qui est chargé de cette mission. Le titre d'ingénieur dont on affuble souvent les techniciens pourrait laisser penser qu'il s'agit de Charles Moisson, toujours chez Lumière en 1900.... mais il pourrait également s'agir d'Alexandre Promio qui n'hésite pas souvent, lui aussi, à se dire ingénieur. Toujours est-il que le cinématographiste filme quelques vues :
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La popularité du manager Daüe continue et augmente ; un peu de tous les côtés à Limoges on entend fredonner ou siffler l'hymne national Boer, ou la fameuse marche des " soldats de la reine " si connue à Londres, que l'on joue chaque soir au cirque.
L'aimable ingénieur de la maison Lumière, dont nous avons annoncé hier l'arrivée à Limoges, a pu, grâce à l'obligeance de M. Haviland, prendre la vue cinématographique d'une scène d'atelier, dans la grande fabrique de l'avenue Garibaldi.
Il a pris également la sortie des ateliers entre midi moins cinq et midi, puis, vers deux heures, a photographié avec son appareil spécial le boulevard Carnot assez animé à ce moment de la journée.
Nous verrons, un des jours de la semaine prochaine ces divers clichés animés, qui ne manqueront pas, pour nos concitoyens, d'un certain charme.
En attendant, M. Daüe continue le cours de ses représentations et de ses succès.
Il avait hier soir encore une salle comble.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 7 septembre 1900, p. 3.
Dans une autre chronique, le commentateur évoque le célèbre Les Dernières Cartouches dont il existe plusieurs versions, mais grâce à la description qu'il en donne, avec l'intervention de la soeur de charité, nous savons qu'il s'agit de la vue Méliès connue sous le titre Bombardement d'une maison. Il est également question de Cyprien Lacabane qui figure dans le film tourné à Bordeaux quelques mois au préalable et dont le sujet est la Grande course de la Petite Gironde:
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L'intérêt est toujours aussi soutenu à chacune des soirées données par le manager du " Royal Viograph ".
On a, hier, particulièrement applaudi le départ pour la fête des fleurs du Bois de Boulogne qui laisse voir un délicieux défilé d'automobiles fleuris et des bouquets de jolies femmes.
On a goûté aussi, ce merveilleux tableau des " Dernières cartouches ", qui reproduit la fameuse chambre de Bazeilles où s'illustra le général Lambert; la scène est d'une réalité frappante, et il n'est pas jusqu'à la sœur de charité apparaissant à la dernière scène, qui ne soit à sa place en un pareil moment.
La grande course de la Petite Gironde, qui nous montre la place de la Comédie par un temps de pluie à Bordeaux, laisse entrevoir au premier plan, à droite, une silhouette bien connue des Limousins.
Un homme, en effet, s'agite pour maintenir l'ordre dans la foule, cet homme au chapeau melon, au teint bronzé et à la longue moustache noire, n'est autre que l'excellent Lacabane, l'imprésario de l'an dernier, celui qui débuta dans notre ville au Royal Viograph.
L'illusion du Christ marchant sur les flots constitue un tableau surprenant par sa netteté et l'étrangeté de cette apparition.
Nous avons du pur exotisme avec la caravane de " méharis " en plein désert, du parisien raffiné avec la scène du club, comique et amusante.
L'homme orchestre et ses transformations nous donnent le spectacle d'un véritable tour de force ; voir un homme se dédoubler et devenir sept fois lui-même, n'est pas n'est pas banal.
A ce soir.
Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 8 septembre 1900, p. 3.
Une initiative originale de la part des spectateurs : une pétition... dont on ne connaît l'objet, sans doute en relation avec la permanence du Royal Viograph à Limoges ou le contenu des programmes :
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Ce soir, dernière représentation de la troisième série.
Demain spectacle nouveau ; M. Daue tiendra compte de la pétition revêtue de 300 signatures qui lui a été adressée.
On n'avait jamais vu chose pareille jusqu'à présent
Nous donnerons demain matin, le programme de la semaine.
Le Courrier du Centre, Limoges, lundi 10 septembre 1900, p. 3.
Le nouveau programme de la semaine est publié le lendemain :
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Voici le programme de la quatrième et dernière série :
Mon oncle vient de mourir. — Luttes fin-de-siècle. — Voyage entre Douvres et Calais. — En mer. — Course de taureaux. — Cavalcade du cirque Sanger. — Guerre de Cuba : les derniers événements des Philippines. — Bombardement de Santiago.
Au pont Saint Etienne : bataille de blanchisseuses. — Panorama de la ville de Limoges. —Sortie des ateliers de l'usine Haviland. etc.
L'homme aux têtes — Les sept péchés capitaux, etc.
Le spectacle commencera à 9 heures moins le quart.
Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 11 septembre 1900, p. 3.
Comme d'habitude, le journaliste publie un compte rendu de la soirée précédente de renouvellement du programme :
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C'est plus qu'un succès qu'a obtenu hier, le Manager du Royal Viograph. c'est un triomphe, et le programme composé spécialement pour cette semaine des tableaux à succès du répertoire est merveilleusement fait pour attirer le public et l'intéresser au point.
Parmi les scènes les plus applaudies citons : la bataille de blanchisseuses au pont Saint-Étienne, dont la couleur locale a été très goûté ; la sortie des ateliers de la fabrique Haviland ; puis les épisodes de la guerre de Cuba, la prise de Manille, le défilé des 3,000 marins, l'entrée du général Otis à La Havane, etc., etc.
Les tableaux nouveaux sont nombreux.
Ce soir l'empressement du public sera ie même.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 12 septembre 1900, p. 3.
Il est d'usage d'annoncer un prochain départ afin de relancer l'intérêt du public. Les responsables du Royal Viograph ne s'en privent pas :
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On profite des dernières représentations et l'en a raison ; par le charme, l'imprévu et la perfection du spectacle qu'il offre, M.Daüe, le manager du " Royal Viograph ", a droit à la sympathie du public limousin, qui regrettera son départ, mais ce départ aura-t-il lieu à la fin de cette semaine ? Nous espérons que non.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 14 septembre 1900, p. 3.
Et le chroniqueur fait durer le plaisir en indiquant qu'une nouvelle pétition a été déposée entre les mains de Constantin Daue. Une curiosité concerne l'orchestre composé d'aveugles, ce qui constitue une originalité peu fréquente et qui honore le responsable et son régisseur :
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Une nouvelle pétition a été déposée entre les mains de M. Daüe, manager du Royal Viograph, pour lui demander de continuer une semaine encore le cours de ses intéressantes représentations.
Acceptera-t-il ? That is the question !
En ce qui nous concerne, nous ferons tout notre possible pour que le public ait satisfaction.
Le spectacle offert au cirque depuis trois semaines est agréable ; il peut être vu par tout le monde et instruit en même temps qu'il amuse.
De plus, il faut bien en convenir, c'est la seule, l'unique distraction qui nous reste, nous ne pouvons donc que souhaiter, nous aussi, un séjour prolongé du Royal Viograph.
Une particularité à signaler : Sait-on quels sont les musiciens qui tous les soirs sans lumière, derrière l'écran qui doit rester dans l'ombre, jouent la fameuse marche des Boers ou l'hymne du Transvaal, ou les soldats de la reine ? Non, n'est-ce pas.
Eh bien, ce sont les aveugles auxquels le manager du Royal Viograph permet ainsi d'utiliser leurs talents.
Voilà une idée philanthropique dont il y a lieu de remercier M. Daüe et son excellent régisseur, M. Lainé.
Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 15 septembre 1900, p. 3.
En attendant la décision de Constantin Daue, le public se rend en masse au Cirque pour assister aux projections de vues animées :
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Le cirque, une fois encore, était comble et lorsque sur l'écran a paru le slight portant la mention "Dernière Semaine", on a protesté, avec raison, selon nous, contre le prochain départ du manager.
Le public demande a M. Daüe de rester huit jours encore ; cette complaisance lui est bien due. Jamais, en effet, a aucun spectacle, il n'a montré pareille assiduité.
Certains films peuvent être vus deux fois, trois même, sans qu'on se lasse de les admirer et le programme de la semaine prochaine sera tout aussi attrayant que les précédents. Nous en sommes convaincus.
En attendant, ce soir, les place seront prises d'assaut.
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 16 septembre 1900, p. 3.
S'agit-il d'un signe ? Toujours est-il que l'intérêt du public semble s'émousser ce qui risque d'infléchir sa décision de rester ou de quitter Limoges :
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Pour la première fois, depuis quatre semaines, la direction du Royal Viograph n'a pas refusé du monde ; le fait était à signaler.
C'est donc à l'aise que l'on a pu voir hier soir, la cinquième et dernière série des vues de la collection de M. Daüe.
Celte série, qui comprend deux courses de taureaux, le Coucher de la Mariée, Une vue de Rouen, etc., sera assez variée jusqu'à la fin de la semaine pour intéresser chaque jour les spectateurs.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 19 septembre 1900, p. 3.
Le compte à rebours est lancé par le chroniqueur qui cherche à réactiver l'intérêt des spectateurs :
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The Royal Viograph
Nous n'avons plus que quatre représentations en perspective puisque samedi le cirque sera pris par les chanteurs limousins.
Que l'on se hâte d'aller voir le coucher de la mariée, l'Incendie de l'hôtel Windsor, deux courses superbes de taureaux, précédées de scènes espagnoles ayant trait aux arènes : le choix des animaux, leur transport dans les cages, l'arrivée du matador et de la cuadrille devant le cirque, etc., etc.
Chaque soir, le spectacle varie, dans cette dernière semaine ; il n'en est donc que plu» intéressant ; dimanche, clôture irrévocable.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 20 septembre 1900, p. 3.
Pourtant, il ne semble pas que les vues soient désormais renouvelées, et les titres ont déjà été présentés dans les jours précédents. Pus que trois représentations annonce le journaliste, pour le reste rien de différent :
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The Royal Viograph
Nous n'avons plus que trois représentations en perspective puisque sameli le cirque sera pris par les chanteurs limousins,
Que l'on se hâte d'aller voir le coucher de la mariée, l'incendie de l'hôtel Windsor, deux courses superbes de taureaux, précédées de scènes espagnoles ayant trait aux arènes : le choix des animaux, leur transport dans les cages, l'arrivée du matador et de sa cuadrille devant le cirque, etc., etc.
Chaque soir, le spectacle varie, dans cette dernière semaine : il n'en est donc que plus intéressant; dimanche, clôture irrévocable.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 21 septembre 1900, p. 3.
Comme bouquet final aux séances, une représentation de gala est organisée le samedi 22 septembre
Le Courrier du Centre, Limoges, 20 septembre 1900, p. 3.
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The Royal Viograph
Aujourd'hui vendredi, soirée de gala au cirque.
Nous sommes à l'avant-dernière représentation de cette année. On fera bien d'en profiter.
M. Daüe se propose d'agrémenter le spectacle ce soir de quelques scènes inédites. Nous savons qu'il a bon goût et le programme sera sûrement intéressant.
Que l'on se hâte donc d'aller voir le coucher de la mariée, l'incendie de l'hôtel Windsor, deux courses superbes de taureaux, précédées de scènes espagnoles ayant trait aux arènes : le choix des animaux, leur transport dans les cages, l'arrivée du matador et de sa cuadrille devant le cirque, etc., etc.
Lundi il sera trop tard.
Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 22 septembre 1900, p. 3.
Un dernier compte rendu met un terme à plusieurs semaines de projections animées organisées par le Royal Viograph :
Un concert
Si la soirée musicale organisée hier, au cirque, par l'Association des Chanteurs de Limoges, fut longue — puisqu'elle ne se termina qu'à une heure du matin, — du moins elle s'écarta de la banalité ordinaire et se montra originale par la composition d'un programme qui ne satisfaisait encore que la moitié des curiosités.
[...]
N'allons pas oublier surtout l'orchestre des instruments à corde que dirigeait M. Roby, l'aimable professeur, et disons pour terminer que le Royal Viograph a eu sa part d'applaudissements, les derniers presque ; la projection finale avait lieu à 1 heure.
Le Courrier du Centre, Limoges, lundi 24 septembre 1900, p. 3.
Grâce au chroniqueur, le lecteur du Courrier du Centre a pu pendant plus d'un mois suivre au jour le jour l'actualité cinématographique proposée par Constantin Daue et ses collaborateurs.
1902
L'Atheneum-Théâtre (Place de la République, 21->30 mai 1902)
L'Athénéum-Théâtre, de Jérôme Dulaar est installé sur la place de la République à l'occasion des foires de Saint-Loup. Il profite de ce séjour pour tourner une vue locale :
Atheneum-Théâtre.-Loge coquette et confortable, spectacle inédit et prestigieux, en voilà, plus qu'il n'en faut pour attirerr et pour charmer la foule tant que dureront les foires de St-Loup. A l'Atheneum, non seulement on peut admirer les apparition célestres et le cinématographe américain, sans le moindre scintillement, mais encore la célèbre Aérogyne la femme volante, qui fit courir tout Paris à ll'Alcazar d'Été et qui provoqua l'admiration des maîtres de la critique artisitique, notamment de Francisque Sarcey. Les évolutions de l'Aérogyne, cette gracieuse sirène qui dans l'espace, glisse, ondule et s'envole, tiennent de la fantasmagorie et du rêve. Chacun voudra voir ce spectacle attrayant.
M. du Laar nous informe qu'il a pris dimanche, une vue photographique de la sortie de la grand'messe à la cathédrale de Limoges. Ce tableau essentiellement local, sera offert aux spectateurs et l'Athénéum probablement jeudi.
La Gazette du Centre, Limoges, samedi 24 mai 1902, p. 4.
1903
Le Biograph américain (Exposition, <31 mai-> 13 septembre 1903)
C'est à l'occasion de l'exposition de Limoges que de nombreuses attractions sont prévues pour le public. Parmi celles-ci, un Biograph américain - peut-être l'American Biograph de l'American Mutoscope and Biograph Company - qui propose des vues animées :
Exposition de Limoges
Programme des Concours et Fêtes
Parmi les attractions, nous notons le Village Soudanais et Sud Oranais comptant 100 sujets : hommes, femmes et enfants.
Cette entreprise dirigée par M. Gravier qui s'est déjà signalé dans maintes expositions comme un ethnographe distingué.
Un Casino-Théâtre installé a l'instar des casinos des Villes d'eau, le Biograph américain avec projections sur écran de 100 mètres carrés. Les Mutoscopes, les Graphophones, les auto-Stéréoscopes automatiques, ainsi que diverses Attractions américaines dont nous reparlerons.
Tous les jours, concert symphonique par l'orchestre de l'Exposition, dont la direction a été confiée à M. Ganaye, compositeur, professeur au Conservatoire national de musique de Paris.
A l'intérieur de l'Exposition, cafés, brasserie restaurant (orchestre viennois), bars, etc.
Comme on le voit, le Programme des Fêtes de l'Exposition est des plus attrayants, et nous ne pouvons qu'applaudir aux nombreuses attractions qui, de mai à septembre, feront la joie des petits comme des grands, dans la bonne ville de Limoges.
La Justice, Paris, 28 avril 1903, p. 4.
1904
Le Royal Vio (Place Jourdan, Cirque municipal, 4 février-13 mars 1904)
Le propriétaire du Royal Vio, Constantin Daue arrive à Limoges dans les premiers jours de février 1904. La presse annonce, dès la fin du mois de janvier, cette arrivée prochaine :
" The Royal Vio " à Limoges
Une nouvelle que le public limousin accueillera avec la plus grande faveur, c'est l'arrivée dans notre ville du The Royal Vio, le plus important des établissements cinématographiques voyageant en Europe.
Il vient se fixer à Limoges, pour un mois probablement, à partir du 5 février prochain, et y donner, dans le vaste local du cirque provisoire, des représentations du plus haut intérêt, tant par la variété des programmes, le bon goût qui préside à leur composition, que par la perfection quasiment absolue de ses projections.
Cette perfection, il l'obtient grâce à des appareils où la science a apporté les modifications de ses plus récentes découvertes et à l'habileté de son opérateur.
Ce dernier, M de Daue, n'est pas un inconnu pour notre population qui a encore présent à la mémoire le souvenir des épisodes de la guerre au Transvaal et le passage du fameux Diamond-Express (120 kilomètres à l'heure) dont le succès fut énorme dans notre ville.
Le Courrier du Centre, Limoges, 26 janvier 1904, p. 3.
Le Courrier du Centre n'hésite à dresser un portrait particulièrement flatteur de l'opérateur, responsable de l'appareil. Il rappelle également que The Royal Vio est déjà passé à Limoges quelques années auparavant :
" The Royal Vio "
De grandes, d'immenses affiches américaines apposées sur les murs de Limoges frappent depuis quelques jour les regards et intriguent le public.
Le spectacle que le Royal Vio se propose de montrer à Limoges est en effet loin d'être banal.
Se rappelle-t-on l'opérateur qui, il y a quelques années, donna dans des séances suivies avec un intérêt soutenu, la guerre du Transvaal et ses épisodes nombreux : embarquement des soldats anglais, arrivée de lord Kitchener, combats dans la brousse, passage de la Tugela, etc., etc.
Cet opérateur, M. de Daüe, est Ie même aujourd'hui, mais ses films sont complètement renouvelés. De plus, la maison Ch. Urban a mis à sa disposition un appareil de projection qui, en ce genre, atteint la perfection et donne des résultats merveilleux.
Elle a fourni également un choix énorme et splendide de vues cinématographiques intéressantes, qui jamais ne furent données à Limoges, des scènes prises sur le vif dans tous les pays du monde et notamment en Chine.
Nous n'en indiquerons aucune pour laisser aux spectateurs tout le plaisir de la surprise.
C'est assez dire tout l'attrait que présenteront les soirées organisées par le Royal Vio.
Cet établissement a fait ses preuves dans notre ville et le souvenir qu'il a laissé est un sûr garant du bon accueil qu'on lui prépare à ses débuts vendredi prochain 5 février.
Le Courrier du Centre, Limoges, 1er février 1904, p. 3.
Le jeudi 4 février a lieu une répétition générale à laquelle certains journalistes sont invités. L'occasion pour le journal de donner une partie du répertoire du Royal Vio :
" The Royal Vio "
Ce soir débute au cirque The Royal Vio dont le retour à Limoges après quatre ans d'absence fut accueilli par le public avec une réelle satisfaction.
On se rappelait, en effet, la variété de ses spectacles, l'intérêt qu'ils n'ont cessé d'offrir au moment où se déroulaient dans le Sud Africain des événements tragiques dont ils nous donnaient une idée précise.
On se souvenait, en effet, de l'opérateur, M. de Daüe, continuellement à la recherche d'un perfectionnement dans la mise au point, dans la projection, rarement content de lui, impatient parfois, mais toujours désireux de plaire à ceux qui, chaque soir, lui témoignaient une confiance et une sympathie méritées.
La direction du « Royal Vio » nous est donc revenue non pas avec un, mais avec des programmes d'une infinie variété.
Un grand nombre de scènes ont été prises en Angleterre, ce ne sont pas les moins intéressantes ; d'autres en Amérique, et ces dernières sont d'une curieuse originalité.
Certaines, enfin, viennent directement de l'Inde, et le pays des Rajahs nous paraît avec ses défilés d'éléphants conduits par leurs " mahouts ", ses cortèges de litières, de palanquins, ses régiments de cipayes escortant le vice-roi, car on est à Delhi et l'on assiste au couronnement le 20 décembre 1902.
Jamais établissement ne posséda collection si riche de scènes amusantes, pittoresques ou même tragiques, comme celle de la vie d'un joueur qui, à coup sûr, fera tomber bien des larmes.
Jamais le public limousin n'aura eu l'occasion de voir aussi perfectionnée l'invention que nous devons à M. Lumière, mais qui doit beaucoup aux appareils de M. Ch. Urban. C'est simplement merveilleux.
Une répétition générale avait lieu hier soir, elle fut splendide.
Ce soir vendredi, tous les membres du conseil municipal et M. le maire de Limoges sont gracieusement invités à la première.
Ils en sortiront étonnés.
Ci-dessous un aperçu du programme:
Voyage du roi d'Italie à Paris.. — Le Kickapoo, actualité remplaçant le Cake-Walk dansé par les Elks. — Guillaume Tell. — Les fêtes de Delhi.— Le président Loubet en Algérie (10 tableaux). — La vie d'un joueur. — Courses de taureaux (admirables), etc., etc.
En tout 29 films.
Le Courrier du Centre, Limoges, 5 février 1904, p. 3.
L'inauguration a lieu le lendemain devant un public, semble-t-il, conquis. Depuis l'été 1900 où le Royal Vio - alors Royal Viograph - a présenté ses vues animées, la qualité des projections s'est considérablement améliorée. Reste, bien sûr, à savoir qui écrit ou inspire les lignes qui suivent :
" The Royal Vio "
Le succès obtenu par ia première soirée du " The Royal Vio " était prévu. Il n'en pouvait être autrement.
Jamais programme n'avait présenté semblable intérêt, jamais réussite plus complète dans les projections n'avait été constatée. C'est la perfection absolue dans l'art du cinématographe.
Devant une salle comble, comme peut l'être celle d'un cirque dont une partie reste forcément inaccessible par suite de la disposition de l'écran, Master de Daüe a fait défiler la longue et curieuse série de ses films merveilleux.
Et les scènes l»s plus diverses, les spectacles les plus pittoresques, les incidents les plus cocasses se sont succédé presque sans Interruptions sous l'œil attentif d'un public amusé, cependant qu'un orchestre bien composé et dirigé par M. Coudert, nous jouait les airs de circonstance dont les refrains eurent tant de vogue en semblable occurrence, il y a 4 ans.
Les fêtes du couronnement aux Indes, les différentes manœuvres de l'école de Saumur. ont été particulièrement goûtées, et la netteté des pellicules employées est telle que deux officiers de la garnison, qui se trouvaient à notre grande école de cavalerie au moment où furent prises les scènes reproduites hier, ont pu facilement se reconnaître sur les fameux chevaux sauteurs du manège.
Commencée à 9 heures, la soirée ne s'est terminée qu'à minuit, mais la direction a, nous dit-on, l'intention de restreindre son programme pour permettre aux familles de se retirer à une heure moins tardive.
Nous croyons qu'elle a raison.
Et maintenant, A la prochaine !
Le Courrier du Centre, Limoges, 6 février 1904, p. 3.
Le Courrier du Centre offre quelques titres complémentaires du répertoire où l'on retrouve des films provenant de différents éditeurs dont Pathé et Urban.
" The Royal Vio "
Un public plus nombreux encore que la veille a fait au splendide programme du " The Royal Vio " l'accueil enthousiaste que méritent les tableaux intéressants qu'il nous offre chaque soir.
Et voici le titres:
Les Brothers, célèbres acrobates des Folies-Bergère de Paris.-Le chien et la pipe.-Le Kickapoo (actualité).
Laissez-moi rêver !....-Voyage du roi d'Italie à Paris.-La chasse à l'homme sur les toits (sensationnel).-L'ivrogne et le mannequin.-Exercices navals.
Guillaume Tell, mise en scène de l'Opéra.-Le cake-walk chez les nains.-Ce que j'ai vu dans mon télescope.-Les fêtes du couronnement à Delhi (en couleurs).
Courses pédestres à New-York.-La course d'automobile, prix de la coupe Gordon Bennett (140 kilomètres à l'heure).-A Charenton.-A Saumur, scènes de l'école spéciale militaire.-Le président Loubet en Algérie.
La vie d'un joueur, grand drame en 8 tableaux.-La statue animée.-Les abeilles, scène terrible.-Les enfants et les animaux domestiques (unique).-La lutte pour la vie.
Course de taureaux, reproduction en couleurs de vues prises dan la plazza de toros de Séville, pendant une course royale.-Les Omers (dans leur création: les cambrioleurs modernes).-Bonsoir !..., par Mlle Juanita.
Le Courrier du Centre, Limoges, 7 février 1904, p. 2.
Il arrive que les articles offrent des précisions sur certains films, comme dans la cas de La Chasse à l'homme avec une poursuite sur les toits. On imagine, malgré tout, que l'opérateur et responsable du Royal Vio, Constantin Daue, est à l'origine de ces détails de tournage :
" The Royal Vio "
En dépit de la pluie, du vent, de la tempête qui ont fait de la journée d'hier une des plus mauvaises de la saison, les admirables et toujours intéressantes projections de M. de Daüe ont eu lieu devant une jolie salle.
On nous demandait hier si la fameuse chasse à l'homme sur les toits, dont les incidents se déroulent pendant vingt minutes, sous l'oeil amusé du spectateur, n'est pas une scène posée.
Nous répondrons : oui et non.
Oui, en ce sens que les différentes phases de la poursuite sur les rochers et dans la campagne ont été imaginées par un habile opérateur.
Non, parce que la lutte qui se passe sur le toit est une lutte véritable, que le policeman vu de dos appartient bien à la police et que l'incident de la voiture d'ambulance est un incident réel et vécu.
Il faut convenir cependant qu'on a su en tirer parti, et certainement le public ne s'en plaindra pas.
A signaler, comme scène à succès, le voyage du roi d'Italie.. . et combien d'autres ?
Le Courrier du Centre, Limoges, 9 février 1904, p. 2.
Dans les différentes villes où il passe, le propriétaire du Royal Vio renouvelle son programme toutes les semaines, comme il le fait à Limoges :
" The Royal Vio "
La direction du Royal Vio donne aujourd'hui sa première soirée de gala avec un spectacle entièrement nouveau dont voici le programme:
Les farces d'un cuisinier; Voyage en Suisse ; Courses et sauts en traîneaux ; Footit et Chocolat ; Les FIings Scotts ; acrobates burlesques ; En pleine mer., torpilleurs ; Fauteuils humains ; La guerre de Chine ; Une mégère récalcitrante.
Tête en caoutchouc ; Les chutes du Niagara ; Mésaventure d'une cuisinière paresseuse ; Enlèvement en automobile ; Le célèbre comique Dranem ; Le cake walk ; Aux grandes manoeuvres.
Une féerie au fond de l'océan, 3 parties, 35 tableaux ; Les enfants gourmands ; Une nuit terrible.
Le spectacle, on le voit, ne manque pas d'intérêt, mais on nous promet mieux encore.
M. de Daüe nous informait hier qu'un opérateur de la maison Ch. Urban vient de se rendre sur le terrain des opérations de la guerre russo-japonaise. Les premiers films retraçant .les épisodes du conflit sont destinés à Limoges.
Or, M. de Daüe a toujours, tenu ce qu'il a promis. Nous pous donc compter sur un spectacle sensationnel.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 12 février 1904, p. 3.
La maison Urban se spécialise dans les films de reportage. Dernièrement, elle a envoyé deux de ses opérateurs, Joseph Rosenthal et George Rogers pour couvrir le conflit russo-japonais. Le public peut suivre au jour le jour les programmes de The Royal Vio qui continue ses proyections:
" The Royal Vio "
Pour une fols la pluie avait cessé, le temps était sec et engageant ; la première soirée de gala eut un succès énorme bien dû au programme attrayant, splendide et merveilleux qu'offrait au public M. de Daüe.
Tous les films intéressent, mais il en est pourtant sur lesquels le regard s'arrête plus complaisamment. De ce nombre sont le voyage en Suisse avec ses glaciers, les courses de ski et ses sauts en traîneaux ; l'arrivée de M. Loubet à Alger et les épisodes pleins de couleur locale qui l'accompagnent ; lea manœuvres de torpilleurs en haute mer, et tant d'autres...
Quant à la féerie qui dure quarante-deux minutes et déroule ses trente-cinq tableaux, choisis parmi les plus luxueux du Châtelet, dont la mise en scène est Inimitable, elle fera fureur cette semaine.
Par suite de la conférence qui doit avoir lieu demain au cirque, la matinée du Royal Vio est supprimée.
Dimanche, M. de Daüe ne donnera donc qu'une représentation, à 8 h. 1/2, mais il la promet belle.
Le Courrier du Centre, Limoges, samedi 13 février 1904, p. 3.
Les conditions climatiques n'ont guère d'incidence sur les spectateurs qui se rendent en masse au spectacle des vues animées:
The Royal Vio
Malgré la pluie, la foule se pressait hier soir encore au cirque où le programme, complètement renouvelé on le sait, offrait ses merveilleux tableaux.
M. de Daüe a un succès mérité ; c'est un des rares opérateurs qui ne " bluffe " pas son public.
Il tient même plus qu'il ne promet et nos concitoyens lui en savent gré.
Ils ont absolument raison.
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 14 février 1904, p. 3.
Le Nouveau Cirque est régulièrement rempli, malgré les intempéries:
The Royal Vio
De succès en succès.
Il a fallu l'arrivée à Limoges du Royal Vio pour apprendre au public le chemin du nouveau cirque de la place Jourdan.
Malgré le vent, la pluie, la neige, la foule est toujours énorme et s'intéresse de plus en plus aux merveilleux spectacles que comporte un programme savamment composé par M. Daüe, l'extraordinaire opérateur que tous nos concitoyens connaissent.
Le voyage de M. Loubet en Algérie a, pour le moins, autant d'attraits que les fêtes fameuses de Delhi, tant applaudies la semaine dernière, et la fée des eaux, à laquelle le Châtelet prête le luxe de sa mise en scène et la perfection de son machinisme, obtient un succès sans précédent. Hurrah for the Royal Vio !
Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 16 février 1904, p. 2.
Pendant les fêtes de Carnaval, The Royal Vio organise des séances en matinée pour le public scolaire:
The Royal Vio
MATINEES
A l'occasion des fêtes du carnaval, et pour que les élèves des établissements d'instruction puissent profiter de leurs jours de congé, la direction du Royal Vio donnera des matinées aujourd'hui et demain jeudi à 2 heures 1/2, indépendamment des représentations du soir, et avec toute l'intégralité du programme.
Elle profite de cette occasion pour rappeler que le programme étant complètement renouvelé chaque vendredi, les numéros qui composent celui de cette semaine ne seront plus donnés ultérieurement.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 17 février 1904, p. 3.
L'information journaliste est complète et à plusieurs reprises, la presse offre le programme complet des séances:
The Royal Vio
Nous donnons ci-dessous le programme de ce soir, deuxième représentation de gala offerte par M. de Daue au public limousin:
Les Wattrons, acrobates chinois. — Une nuit orageuse. — Attaque d'une diligence au siècle dernier.— Lutte de dames.— La lettre impatiemment attendue.
Le célèbre Dranem (la grand'mère). — La poule d'or.— Au théâtre Robert-Houdin, à Paris. —Concours ds la coupe d'or entre les yachts Shamrock II (anglais) et l'Isly (américain).
L'as de trèfle. — La pêche au saumon au Canada. — Miss Lilly, la plus petite danseuse du monde (transformations). — Une tasse de thé. — L'homme aux têtes.
Les chutes du Rhin.— La danse du feu. — Le suicide d'un alcoolique. — Violent incendie (sauvetage).— Une conversation intéressante- — Le marchand de statues.
Napoléon (grand drame historique), 80 tableaux. — Consulat et Empire. — Grandeur et décadence.
Les voyages de Gulliver.— Consommateur insolvable.
Il est plusieurs de ces numéros qui, seuls, valent un programme ; mais nous attirons particulièrement l'attention de nos lecteurs sur la pêche du saumon, les chutes du Rhin et surtout sur le drame historique de Napoléon qui se déroulera pendant 47 minutes sous les yeux du public.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 19 février 1904, p. 2.
Les articles sont toujours très élogieux, même s'il n'est pas interdit de penser que ces entrefilets sont directement rédigés par les responsables du The Royal Vio:
The Royal Vio
Entre autres tableaux pittoresques et pris sur le vif dont le "Royal Vio " offre chaque soir le spectacle, il en est deux qui présentent un intérêt tout spécial.
C'est celui de la pêche aux saumons et celui de la capture, du marquage et du dressage des chevaux dans les prairies du Far-West.
Pour le premier, le public assiste à une pêche miraculeuse, et pourtant réelle, le saumon abonde sur les côtes d'Irlande, et les bateaux sont anglais.
Pour le second, la scène qui se passe dans les décors merveilleux du centre de l'Amérique fut prise spécialement par les opérateurs de la maison Ch. Urban, représentée partout où se produit un événement quelconque susceptible d'intéresser la foule.
Ces deux tableaux seraient suffisants pour expliquer la vogue du "Royal Vio ", mais il y a de plus Napoléon et la splendide mise en scène que comportent les divers événements de son règne.
La représentation d'hier fit salle comble.
Dans l'orchestre accompagnant les projection mentionnons un flûtiste excellent que l'on aime fort à entendre.
Aujourd'hui, à 2 heures 1/2, matinée.
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 21 février 1904, p. 3.
Les matinées elles aussi connaissent un franc succès:
The Royal Vio
L'excellent et sympathique opérateur du Royal Vio, M. de Daüe a donné, dans la journée d'hier, deux séances, l'une à 3 heures, l'autre à 9 heures ; le cirque était comble.
De mémoire de Limousin, jamais matinée n'avait présenté semblable animation, n'avait obtenu pareil succès. Le spectacle offert est bien un spectacle de famille que tout le monde peut voir et qui plaît aussi bien aux enfants qu'aux grandes personnes.
Rappelons que la matinée de jeudi comportera un programme aussi intéressant, ou l'on aura encore la faculté d'admirer les tableaux superbes de l'épopée impériale, dûs au peintre Gérôme où à des artistes de sa valeur.
Constatons enfin que le Royal Vio tient largement les promesses qu'il avait faites d'intéresser et d'amuser le public jusqu'à la dernière minute de son séjour dans notre ville. Et l'on est loin d'avoir encore tout vu !
Le Courrier du Centre, Limoges, lundi 22 février 1904, p. 3.
C'est un nouveau programme complet qui est proposé au public à la fin février:
The Royal Vio
Voici le nouveau programme qui, ce soir, sera inauguré à l'occasion de la troisième soirée de gala :
Le looping the loop. — L'affaire Humbert-Crawford.— Les Krémos (jeux icariens). — Illusionnistes fin de siècle. — Incendie d'une maison de fous à Londres. — Auguste et son âne.— Charge de cavalerie. — Une indigestion. — Exploitation de bois au Canada. — Quelle nuit !
Bataille de dames.-Le Santos-Dumont nº 13.— Voyage entre Chicago et San Francisco.— Bébé gourmand.— La fée Printemps.— Le marchand de statues. — Miss Latour et ses chiens savants.— Triste fin d'une concierge.— La chasse au cerf.— Le premier cigare du collégien.
L'ivrogne et le mannequin.— Manoeuvres navales. — Les deux bavards.— Les chevaux plongeurs.— Marie-Antoinette (drame historiques).— Les locataires désagréables.
Nous attirons particulièrement l'attention sur le drame historique, dont les dix ou douze tableaux idylliques ou poignants sont d'une admirable beauté.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 26 février 1904, p. 3.
Au nombre de programmes variés proposés, on mesure le vaste répertoire du Royal Vio:
" The Royal Vio "
The Royal Vio continue à faire courir tout Limoges au Cirque municipal et, les nombreux spectateurs en reviennent chaque soir émerveillés. Le programme nouveau inauguré le Dimanche 28 Février à l'occasion de la troisième soirée de gala est véritablement digne de retenir l'attention. Nous citerons :
Le louping the loop. L'affaire Humbert-Crawfort. Les Krémos (jeux icariens). Illusionnistes fin de siècle. Incendie d'une maison de fous à Londres. Auguste et son âne. Charge de cavalerie. Une indigestion. Exploitation de bois au Canada. Quelle nuit !
Bataille de dames. Le Santos-Dumont n° 13. Voyage entre Chicago et San-Francisco. Bébé gourmand. La fée Printemps. Le marchand de statues. Miss Latour et ses chiens savants. Triste fin d'un concierge. La chasse au cerf: Le premier cigare du collégien.
L'ivrogne et le mannequin. Manoeuvres navales. Les deux bavards. Les chevaux plongeurs. Marie-Antoinette (drame historique). Les locataires désagréables. Signalons surtout les tableaux de la guerre Russo-Japonaise.
Limoges illustré, Limoges, 1er mars 1904, p. 1319.
Constantin Daue reste fidèle à la production de la Charles Urban :
The Royal Vio
Une surprise attendait le public à la soirée d'hier.
M. de Daüe lui réservait la première projection à Limoges des incidents de la guerre russo-japonaise. promis, on se le rappelle, il y a quelques semaines.
Et l'on a vu le panorama de Port-Arthur, l'attaque de la rade, le défilé des troupes russes, les manœuvres du canon à bord d'un cuirassé japonais, le Revitzan en pleine mer faisant feu par tous ses sabords, et combien d'autres tableaux encore ?
La maison Ch. Urban adresse au Royal Vlo tous les films nouveaux que lui envoient ses opérateurs, depuis trois semaines environ sur le théâtre de la guerre, et M. de Daüe sa dispose à les montrer tous les soirs jusqu'à son départ, au fur et à mesure qu'il les recevra.
Voila certes une actualité brûlante dont nos concitoyens seront heureux sans doute de profiter.
Qu'on ne la cherche pas ailleurs, on ne la trouvera qu'à Limoges.
Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 1er mars 1904, p. 3.
À l'occasion d'une matinée organisée pour les enfants et les familles, The Royal Vio annonce son prochain départ:
The Royal Vio
La direction du " Royal Vio " rappelle au public qu'elle donne dans l'après-midi du jeudi, c'est-à-dire aujourd'hui, une matinée spécialement organisée pour les enfants et leurs familles.
La représentation comporte le programme ordinaire auquel viennent s'ajouter les événements récemment pris sur le théâtre de la guerre russo-japonaise : panorama de Port-Arthur, bombardement de la rade, cuirassés russes et japonais, etc., etc.,.
La direction rappelle également qu'elle n'a plus que quelques jours à rester dans notre ville, de nouveaux engagements l'appelant ailleurs, ou elle est impatiemment attendue.
Que l'on se hâte de profiter des dernières représentations.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 3 mars 1904, p. 3.
The Royal Vio a gardé au répertoire les vues locales tournées en 1900 :
The Royal Vio
Le Royal Vio donnera aujourd'hui une matinée à 2 heures 1/2 de l'après-midi.
Le programme est un des plus intéressants même pour ceux qui ont déjà suivi régulièrement les spectacles en matinée, car au programme figureront des tableaux qui jusqu'ici n'avaient paru que le soir.
Parents et enfants applaudiront à cette idée, qui leur garantit quelques heures de distractions absolument nouvelles.
Le cirque de Limoges se remplira deux fois aujourd'hui et l'après-midi et le soir, car l'annonce de la clôture prochaine stimulera les retardataires.
La direction a ajouté à son programme des tableaux d'un intérêt tout local : les vues de Limoges, une bataille de blanchisseuses, la sortie des ateliers d'une usine de porcelaine, etc..
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 6 mars 1904, p. 2.
Cédant à une pratique habituelle et, peut-être aussi, aux souhaits du public, The Royal Vio prolonge son séjour à Limoges de quelques jours :
The Royal Vio
Le public limousin apprendra sans doute avec plaisir que la direction du Royal Vio consent à retarder d'une semaine la date de son départ.
Voilà donc huit Jours encore pendant lesquels le cirque offrira une attraction plaisante entre toutes et justement appréciée.
Tous les soirs le programme présentera les épisodes de la guerre russo-japonaise qui peu à peu s'augmentent et se complètent au fur et à mesure des événements.
De trois en trois jours, modifications importantes dans la composition du spectacle qui ne comportera que les films les plus goûtés de la collection.
Enfin, pour remercier la population de son accueil et lui laisser une bonne impression de son passage à Limoges, la direction accorde une réduction du prix des places. Stalles, 1 fr. au lieu de 1 tr. 25 ; chaises de piste, 0 fr. 75 au lieu de 1 fr. ; premières, 0 fr. 50 au lieu de 0 fr. 75 ; galeries, 0 fr. 30 au lieu de 0 fr. 40.
Jeudi 10 mars, à 2 heures 1/2, dernière matinée.
Le Courrier du Centre, Limoges, lundi 7 mars 1904, p. 3.
Un nouveau programme est publié le lendemain:
The Royal Vio
Hier encore, foule au Royal Vio.
Ce soir, changement de programme pour trois jours.
Principaux numéros à signaler : En pleine mer ; voyage en Suisse ; guerre de Chine ; chutes du Niagara ; Saumur ; course d'automobiles, et surtout la jolie féerie la Fée des Eaux, en trois parties et 35 tableaux, qui constitue, après la Poudre de Perlimpinpin, le plus merveilleux spectacle du Châtelet.
Jeudi, dernière matinée A2I heures 1/2.
Le Courrier du Centre, Limoges, mardi 8 mars 1904, p. 3.
Le ton de l'article suivant ne laisse guère de doute sur l'origine de la plupart de ces entrefilets:
The Royal Vio
A la demande d'un très grand nombre d'abonnés, la direction du Royal Vio a consenti à faire défiler une dernière fois cette semaine les " films " qui, au cours des séances précédentes, avaient obtenu le plus de succès.
Mais par un sentiment de délicatesse dont en lui saura gré, M. de Daüe, ne renouvelant pas entièrement son programme et offrant a son public du " déjà vu ", a tenu à diminuer le prix des places.
Avouons que peu de directeurs auraient eu celte idée, surtout en plein succès, comme c'était le cas du Royal Vio.
Jeudi, a i heures Ii2. dernière matinée.
Le Courrier du Centre, Limoges, mercredi 9 mars 1904, p. 3.
Une dernière matinée est donnée le jeudi 10 mars :
The Royal Vio
Aujourd'hui, à 2 heures 1/2, le Royal Vio donnera sa dernière matinée, le cirque étant occupé dimanche prochain dans l'après-midi.
Le Courrier du Centre, Limoges, jeudi 10 mars 1904, p. 3.
Les dernières représentations sont annoncées :
The Royal Vio
Voici le programme des trois dernières représentations :
Attaque d'un diligence au siècle dernier. — Pêche au saumon. — Capture de chevaux sauvages. — Au théâtre Robert Houdin. — Les contrebandiers. — Violent incendie. — Chutes du Rhin.
Enfin. Napoléon.
Le Courrier du Centre, Limoges, vendredi 11 mars 1904, p. 3.
C'est finalement le 13 mars que Constantin Daue quitte Limoges :
The Royal Vio
Ce soir, à 8 heures 1/2, a lieu la dernière représentation du "Royal Vio ".
Demain, M. de Daüe quittera Limoges, et ses merveilleuses projections n'existeront plus qu'à l'état de souvenir.
Avis aux retardataires.
Le Courrier du Centre, Limoges, dimanche 13 mars 1904, p. 2.
1906
The Stinson Bio de René Fossembas (Cirque Municipal, 2-11 mars 1906)
The Stinson Bio de René Fossembas est annoncé dès la fin du mois de février :
GRAND CINÉMATOGRAPHE AMÉRICAIN
On nous annonce l'arrivée à Limoges d'un cinématographe américain "The Stinson Bio", voyageant uniquement par camions automobile à grande vitesse. Cette attraction de tout premier ordre donnera au cirque municipal cinq grandes représentations les vendredi 2, samedi 3, dimanche 2 (matinée et soirée) et lundi 5 mars.
La Gazette du Centre, Limoges, mardi 27 février 1906, p. 2.
L'inauguration a lieu le 2 mars :
CIRQUE MUNICIPAL DE LIMOGES
Vendredi 2, samedi 3, dimanche 4, et lundi 5 mars, à 8 h 1/2 du soir. Dimanche matinée à 3 heures.
"The Stinson Bio"
Grand cinématographe américain, voyageant uniquement par camions automobiles, à grande vitesse.
La coupe Gordon Bennett 1905. Le voyage du président de la République en Espagne. Les apaches de Paris. Voilà mon mari ! "La Esnéralda". Sauvé par Médor. Un hiver en Suisse, etc... Les dernières nouveautés du cinématographe.
Prix des places: Stales, 2 fr.; piste et premières, 1 fr.; secondes, 0 fr. 50.
Durée de la séance 2 1/2 environ.
La Gazette du Centre, Limoges, 2 mars 1906, p. 3.
Le lendemain, la presse publie un programme complet :
CIRQUE MUNICIPAL DE LIMOGES
"The Stinson Bio"
PROGRAMME
PREMIÈRE PARTIE
Gage d'amour, la cible humaine, contre-torpilleur luttant contre la tempête, le fantassin Guignard, les cambrioleurs nocturnes, la vendetta, un jour de guigne, cache-toi dans la malle, rêve à la lune, un client peu commode, les cartes lumineuses, les aventures d'un paysan à Paris.
Un hiver en Suisse. Arrivée d'un train en gare de Davos par une tempête de neige. Coupeurs de glace sur le lac Saint-Moritz, Skiss-Toboggans-Bobsleighs.
DEUXIÈME PARTIE
Les habitués du poulailler, la vie d'un marin, une bien bonne histoire, le testament de Pierrot, "The Omers", l'erreur d'un poivrot.
Les apaches de Paris (Comment on nous vole et comment on nous tue.
Le voyage du président de la Républque en Espagne, la course de taureaux officielle.
La coupe Gordon-Bennett 1905, le contrôle de Laqueille; en pleine vitesse au col de la Moreno; les virages de Laqueille au-dessus d'un précipice; les lignes droites du plateau de Laschamps.
"La Esmeralda", drame en 8 tableaux, tiré du roman de Victor-Hugo. "Notre-Dame de Paris". (L'action se passe sous le règne de Louis XI.)
Voilà mon mari !
Sauvée par Médor ! (scène à effets jusqu'alors inconnus en Cinématographe).
Durée de la séance: deux heures et demie environ.
Prix des places: Stalles, 2 fr; piste et premières, 1 fr. ; secondes, 0.50.
Pour la location, s'adresser comme d'usage.
La Direction se réserve le droit de modifier le présent programme.
La Gazette du Centre, Limoges, samedi 3 mars 1906, p. 3.
La Gazette du Centre propose un premier compte rendu de l'inauguration :
CIRQUE MUNICIPAL DE LIMOGES
"The Stinson Bio"
C'est devant un nombreux public qu'a débuté, hier soir, le grand cinématographe américain.
Malgré la pluie nos concitoyens s'étaient rendus très nombreux au cirque.
Le programme, très chargé, a été très applaudi et a remporté un énorme succès.
Parmi les films les plus remarqués, il faut citer: le Rêve à la Lune, les Aventures d'un paysan à Paris, la Vendetta, un Hiver en Suisse.
Un tableau réaliste, les Apaches à Paris, où l'on démontre les coups pratiqués par les cambrioleurs, a été particulièrement sensationnel.
Une mention spéciale à la Esméralda, drame en huit tableaux, dont l'action empruntée au merveilleux ouvrage de Victor Hugo, "Notre-Dame de Paris", se passe sous le règne de Louis XI.
Citons encore, ce que nous appellerons le clou de la soirée, un délicieux tableau: Sauvé par Médor.
Nous engageons fort nos amis et lecteurs à aller rendre visite au "The Stinson Bio."
Ce soir représentation à 8 h 1/2.
Demain, dimanche: Matinée à 3 heures. Représentation à 8 h 1/2 le soir.
La Gazette du Centre, Limoges, dimanche 4 et lundi 5 mars 1906, p. 3.
Les séances se prolongent jusqu'au 11 mars :
THE STINSON BIO
Jeudi 8, vendredi 9, samedi 10 et dimanche 11 mars, à 8 heures et demie du soir.
The Stinson Bio
grand cinématographe américain et ses merveilleuses vues nouvelles en couleurs.
Au programme:
La peine du talion (grande féerie en couleurs du même autour que la poule aux oeufs d'or; Lettre à ma payse; les Dimanches de Pitou; une Fausse alerte; l'Arrivée de la Coupe Gordon Bennett; Toute une famille à bicyclette; les Clowns toréadors; l'Amoureux éconduit; la Guerre Russo-Japonaise; le Coeur plus fort que la raison; les drames du chloroforme, etc.
Prix ordinaire des places.
On le voit, c'est un changement complet de programme au "Stinson Bio". Par conséquent, tous nos concitoyens voudront aller applaudir ce cinématographe, qui est, bien certainement, un des meilleurs qu'il nous ait été donné de voir à Limoges.
La Gazette du Centre, Limoges, jeudi 8 mars 1906, p. 3.
The Royal Vio de Cyprien Lacabane (Cirque municipal, 11->11 août 1906)
Cyprien Lacabane, responsable du The Royal Vio, s'installe au Cirque municipal à partir du 11 août 1906 :
Le cinématographe que dirige M. Lacabane, The Royal Vio, bien connu de nos compatriotes, est, depuis samedi 11 août, installé au Cirque municipal. Il obtient un légitime succès.
Limoges illustré, Limoges, 15 août 1906, p. 2207.