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Évasion et Mort de Robert Macaire et Bertrand

Enfermés dans une prison pour les méfaits commis, les deux fameux bandits, Rober Macaire et son fidèle compagnon Bertrand, profitent de l'inattention de la sentinelle pour s'évader. Les deux amis ont attaché aux barreaux de leur cachot un drap qui leur permettra d'atteindre le sol, tant bien que mal. Ils se laissent glisser doucement jusqu'à terre et se sauvent. Mais l'éveil a été donné et les gardes mettent toute leur énergie à poursuivre des prisonniers aussi dangereux.
Robert Macaire et Bertrand ont réussi à gagner la forêt et à dépister pour quelques instants ceux qui les chassent. Ils arrivent près d'une ferme. La chance les favorise. En effet, ils aperçoivent deux chevaux que des gendarmes ont attachés là. Doucement, ils s'approchent, détachent les animaux, sautent dessus et s'éloignent. Le bruit a donné l'éveil aux gendarmes, ils sortent de la ferme et constatent immédiatement le vol. Comment poursuivre les ravisseurs ? Une jeune fermière arrive sur ces entrefaites. Elle va à la ville porter des marchandises pour les vendre, et elle a installé sur deux ânes ses sacs et ses paniers. Les gendarmes lui intiment l'ordre de descendre et, malgré son désespoir, jettent les marchandises à terre et s'emparent des ânes. Mais les montures sont récalcitrantes et c'est après bien des péripéties que les deux Pandores peuvent se mettre à la recherche des voleurs.
Robert Macaire et Bertrand sont arrivés à la ville et, bien décidés à faire un grand coup, ils pénètrent dans la cour d'une maison. Robert escalade une fenêtre et Bertrand fait le guet. Tout à coup il entend du bruit, il examine les environs et voit avec épouvante un gendarme.
Il se cache dans un appentis rempli de fourrage et attend. Le gendarme reconnaît les traces d'effraction. Il entre dans la maison et en ressort bientôt pour appeler son collègue auquel il donne ses instructions ; puis il se cache près de la grille. Macaire, tenant dans ses bras une cassette, produit de son vol, saute par la fenêtre de la maison et, sans méfiance, se précipite pour sortir. Mais le gendarme surgit et d'un coup de feu l'étend à terre. Bertrand, à ce spectacle, perd toute prudence, il se montre, le gendarme braque sur lui son pistolet, tire et le blesse mortellement. Bertrand roule à terre mais, réunissant toute son énergie, il se relève, s'approche du cadavre de Robert Macaire, essaie en vain de le soulever. Perdu de désespoir, il menace le gendarme ; mais, sans force, il défaille dans les bras de l'autre gendarme, survenu au bruit des coups de feu. Il repousse celui-ci violemment et trébuchant, enjambe le corps de Macaire. Le gendarme, voulant en finir, lui perce la poitrine d'un coup de sabre et Bertrand, dans un dernier sursaut, vient tomber sur le corps de son compagnon.

GAU 1906