- Détails
- Création : 24 mars 2015
- Mis à jour : 12 avril 2022
- Publication : 24 mars 2015
- Affichages : 2845
Maurice MOÏSE
([1877]-> 1896)
Jean-Claude SEGUIN
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Maurice Moïse fait équipe avec Étienne Thévenon sur le poste du cinématographe Lumière de Lille où il travaille d'avril à août 1896:
Beaucoup de ses concitoyens connaissent le jeune Mosse pour l'avoir vu au Cinématographe.
Le teint coloré, presque imberbe, ce garçon aux allures timides et à la voix douce ne paraissait pas devoir être sujet aux grandes passions qui tuent. Pendant les heures d'attente au seuil du Cinématographe, il avait fait la connaissance d'une jolie blondinette, demoiselle de magasin dans le voisinage.
Ell n'avait pas refusé les hommages de son galant, et le pauvre s'était imaginé que cet amour serait éternel.
L'Avenir de Roubaix-Tourcoing, Roubaix, mercredi 30 septembre 1896, p. 3.
Les séances terminées, Maurice Moïse est désœuvré et sans emploi, mais toujours amoureux:
Malheureusement, il se trouva sans emploi. Nous le vîmes souvent dans nos bureaux et séduits par son excellente éducation, sa douceur naturelle, nous essayâmes de le caser.
La chose n'était pas facile y nous croyons bien que pendant plusieurs semaines le malheureux dut passer la nuit à la belle étoile.
Les parents de la jeune fille tout en s'apitoyant sur l'affection sincère dont souffrait Mosse, lui firent comprendre que toutes les relations devaient finir et la demoiselle obéit à ces injonctions.
Le cœur brisé par cette rupture le pauvre garçon écrivit dimanche soir au frère de son amoureuse une lettre dans laquelle il annonçait que lundi à 8 heures et demie du matin il se tuerait: "J'envoie la même lettre à votre sœur, écrivait-il."
L'Avenir de Roubaix-Tourcoing, Roubaix, mercredi 30 septembre 1896, p. 3.
Finalement, le jeune homme met à exécution son intention suicidaire:
Tentative de suicide.-Un employé de la rue des Prêtres, M. Moïse X..., 19 ans, à la suite de chagrins intimes, a tenté de se tuer, lundi, vers huit heures et demie du matin, en se tirant un coup de revolver dans la région du cœur.
La scène, qui s'est produite dans son bureau, a vivement ému les autres employés ainsi que les voisins, qui se sont empressés auprès du jeune homme. M. le docteur Lingrand, appelé en toute hâte, a constaté que la balle avait pénétré au creux de l'estomac, mais n'avait pas dû atteindre les poumons. Néanmoins, l'état du blessé est grave.
Il a été transporté d'urgence à l'hôpital Saint-Sauveur par la voiture d'ambulance.
Le Grand Écho du Nord de la France, Lille, mercredi 30 septembre 1896, p. 2.