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- Creado: 25 Marzo 2015
- Última actualización: 30 Julio 2023
- Publicado: 25 Marzo 2015
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SAINT-JEAN
Jean-Claude SEGUIN
Saint-Jean est une ville de la province du Québec (Canada).
1897
Le Cinématographe Lumière de Louis Minier (Salle d'opéra Black, 15-17 mars 1897)
Louis Minier organise quelques séances à Saint-Jean (district d'Iberville) à la mi-mars :
Une attraction toute nouvelle sera offerte au public de Saint-Jean, lundi, mardi et mercredi de la semaine prochaine, à la salle d'opéra Black. M. Louis Minier, officier de santé de la marine française et concessionnaire du Cinématographe Lumière y donnera avec ce merveilleux instrument, des représentations d'un intérêt dont les privilégiés seuls qui ont été témoins du jeu du cinématographe peuvent se rendre un compte exact. Le cinématographe projette sur la toile à l'aide d'un puissant jet de lumière électrique, la photographie animée. Au moyen d'une série de photographies instantanées, se succédant avec rapidité au foyer de ce jet de lumière, le sujet représenté se meut, agit, vit sous nos yeux, exactement comme s'il était animé. L'illusion, due à l'extrême rapidité de la succession des photographies, dont chacune a saisi une des phases du mouvement, est entière et parfaite. La persistance de la même image sur la rétine enlève absolument la perception du changement de la photographie. On comprendra plus facilement ce phénomène bizarre au premier abord, si l'on sait que dix ou vingt photographies auront été rendues nécessaires pour la reproduction du mouvement le plus simple, comme celui, par exemple, du bras du pugiliste qui se détend, pour frapper l'adversaire.
C'est à tort qu'on attribue à Edison l'invention du cinématographe et des autres instruments similaires que l'industrie livre maintenant sous des dénominations différentes. Le véritable inventeur est Lumière, l'électricien bien connu de Lyon. L'on se rappelle peut-être la curiosité intense qu'il provoqua à Paris et à Bruxelles, lorsqu'il exhiba aux savants de ces capitales le premier cinématographe qu'il construisit.
L'instrument don M. Minier est concessionnaire est du type le plus perfectionné et les sujets qu'il représente, au nombre de 20 à 30, sont des plus saisissants. Ce sont le Grand Opéra de Paris, avec la foule qui s'y engouffre lentement, chaque personnage apparaissant avec ses jeux de physionomie, ses attitudes diverses, d'une mobilité aussi réelle que s'il apparaissait en chair et en os, une partie de boxe anglaise, au cours de laquelle les prize fighters s'administrent une succession de superbes coups, un défilé de cavalerie en Espagne, Broadway à New York, avec sa fièvre d'animation du milieu du jour, etc., etc.
Qui va laisser passer cette occasion superbe de contempler les résultats étonnants de ce merveilleux produit de la science moderne ?
M. Louis Minier, de Saint-Jean se rendra à Farnham où il donnera aussi une série de représentations jeudi, vendredi et samedi de la semaine prochaine.
Il est accompagné d'un pianiste de renom, qui donne à son jeu le caractère qui convient aux projections sur la toile.
Voyez l'annonce pour l'heure et le prix d'entrée.
Le Courrier de Saint-Jean, Saint-Jean, vendredi 12 mars 1897, p. 3.
Le Courrier de Saint-Jean, Saint-Jean, vendredi 12 mars 1897, p. 3.
Après trois jours de représentation, Louis Minier quitte donc Saint-Jean pour se rendre à Farnham