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GRUPO DE REFLEXIÓN SOBRE EL MUNDO HISPÁNICO

Maurice DEFRANCE

(Paris, 1870-Monaco, 1953)

Jean-Claude SEGUIN

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Emile Defrance (Paris 5e, 24/04/1837-) épouse (Paris 4e, 07/10/1868) Léonie, Augustine, Bertaux (Paris 7e, 05/11/1846). Descendance :

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Les origines (1870-1902)

Fils d'un marchand de couleurs, Maurice Defrance figure comme étudiant lors de son engagement volontaire (28 novembre 1890) pour trois ans pour le 12e régiment de cuirassiers. Brigadier (19 septembre 1892), il est cassé de son grade et remis brigadier de 2e classe (7 septembre 1893). Envoyé en congé (28 novembre 1893), il reçoit un certificat de bonne conduite. Puis, il s'engage pour cinq ans à la sous-intendance de Paris (6 avril 1894) pour le 1er régiment d'artillerie de marine. Arrivé au corps (11 avril 1894), il est signalé comme déserteur (23 avril 1894). Au moment de son mariage (1899), Maurice Defrance figure comme journaliste et réside encore à Paris, 8 boulevard Saint-Martin. À l'automne 1900, il fonde la société en commandite simple Comptoir National de Publicité Defrance et Cie. Cette agence de publicité est établie au 14 de la place de Brouckère, adresse qu'il déclare, le 12 juin 1901, autorités militaires françaises.

Les activités cinématographiques (1903-1913)

Dès le début de l'année 1903, Maurice Defrance est administeur-directeur de l'Office Central de Publicité qui se trouve au 18, place de Brouckère à Bruxelles

bruxelles place brouckere
Bruxelles. Place de Brouckère. 1903

C'est à cette adresse que trône le Théâtre de la Scala dont il est également directeur. Dans son établissement, en janvier, Maurice Defrance va expérimenter une forme de "sonorisation" des films qu'il présente. Voici comment il s'y prend selon La Meuse :

A la Scala
Le roi des Cinémas, dont les représentations ont lieu depuis quelques jours au Théâtre de la Scala n'est assurément pas un cinéma ordinaire et son directeur, M. Maurice de France, a droit à tous les éloges pour la façon parfaite dont il a composé son spectacle. Des bruits de coulisses, confiés à douze machinistes expérimentés donnent, à chaque vue, l'illusion exacte de la réalité. Une conférence très documentée faite par l'excellent artiste qu'est M. Henry Revel, accompagne chaque film tandis que l'orchestre, sous la direction de M. Sauvage de Neyrac, souligne chaque passage des projections par des morceaux heureusement appropriés. Il y a aussi, dans les scènes comiques, des dialogues entre les personnages et le tout forme un programme hors ligne, donné chaque jour, en séances permanentes de 2 h. 1/2 de l'après-midi à 11 heures du soir. Ce n'est plus du cinéma, c'est du véritable théâtre et tout le monde voudra applaudir le roi des Cinémas dans la reine des bonbonnières bruxelloises.


La Meuse, Bruxelles, samedi 25 & dimanche 26 janvier 1903, p. 9.

Une autre de ses expérimentations a pour nom "Fêtes Cinématographiques", projections publiques et gratuites qui se déroulent en plein air. Grâce à une brochure publicitaire éditée par Maurice Defrance, vraisemblablement au début de l'année 1904, nous savons qu'il a déjà organisé des projections publiques ou en plein air dès le mois de juillet 1903. Plusieurs courriers officiels vantent ainsi les mérites de ce spectacle et ont pour expéditeurs le président des fêtes de Herstal (juillet), le conseil d'administration du Populaire-Louvaniste (juillet), les bourgmestre de Ninove (juillet) et Tirlemont (juillet), l'échevin de Saint-Gilles (août), la Commission des fêtes de Damur (août) et le bourgmestre de Bruxelles (septembre). Accompagnée d'un commentaire, une reproduction figurant en première page de la brochure donne une idée assez juste du type d'installation que propose Maurice Defrance.

defrance maurice 1903 projections brouckere
"Vue d'ensemble d'une Fête Cinématographique donnée à Bruxelles, par nos soins, lors des Fêtes Nationales de 1903.
A remarquer en avant du monument Auspach l'écran et au milieu de la place la cabine dont il est question plus loin."
DEFRANCE, 1904: 1.

© Le Grimh

Ce sont les mairies ou les associations qui financent essentiellement ces manifestations cinématographiques. Pour ses projections, Maurice Defrance dispose d'une batterie d'appareils dont une dynamo électrique transportable (Dion-Bouton) et deux appareils de projections. Le premier est breveté si l'on en croit la brochure publicitaire et le second est fourni par la maison Messter de Berlin.

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Cinématographe breveté actionné par un moteur électrique Cinématographe puissant pour grandes exploitations pouvant donner des images de 200 mètres carrés

Dans la même brochure publicitaire, on trouve une liste importante de vues animées qui constituent une partie de son répertoire.

L'année suivante, en 1904, Maurice Defrance continue à organiser des séances de projections de vues animées en plein air à l'occasion, en particulier, de fêtes locales comme à Louvain. Il publie, en 1905, à nouveau une brochure qui reprend pour l'essentiel celle de 1904.

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DEFRANCE, 1904: 1.
© Le Grimh
Maurice Defrance, brochure (1re page). 1905
Reproduit dans: CONVENTS, 2000: 204.

On le retrouve, en 1905, à La Louvière, pour des projections organisées à l'occasion du 75e anniversaire de l'Indépendance de la Belgique. Pour les fêtes communales de Bruxelles, à l'été 1906, les autorités de la ville font appel à trois entreprises dont celle de Maurice Defrance.

Quelques années plus tard, en 1913, le nom de Maurice Defrance apparaît de nouveau à l'occasion de la présentation du "Roi des Cinémas" au théâtre de la Scala où les séances ont commencé dès la fin du mois de janvier :

BRUXELLES
Théâtre de la Scala
Le Roi des Cinémas, dont les représentations ont lieu depuis quelques jours au théâtre de la Scala, n'est assurément pas un cinéma ordinaire, et son directeur M. Maurice De France a droit à tous les éloges pour la façon parfaite dont il a composé son spectacle. Des bruits de coulisse, confiés à douze machinistes expérimentés, donnent à chaque vue l'illusion exacte de la réalité. Une conférence très documentée, faite par l'excellent artiste qu'est M. Henry Revel, accompagne chaque film, tandis que l'orchestre, sous l'habile direction de M. Sauvage de Neyrac, souligne chaque passage des projections par des morceaux heureusement appropriés. Il y a aussi, dans les scènes comiques, des dialogues entre les personnages et le tout forme un programme hors ligue, donné chaque jour, en séances permanentes, de 2h 30 de l'après-midi à 11 heures du soir. Ce n'est plus du cinéma, c'est du véritable théâtre et tout le monde voudra applaudir le Roi des Cinémas, dans la reine des bonbonnières bruxelloises.


Ciné-journal, 1er février 1913, nº 232, p. 17.

La presse offre quelques informations, à l'occasion, sur les programmes :

-A la Scala:
Le Roi des Cinémas suit l'actualité pas à pas, c'est ainsi que, déjà dimanche soir, on pouvait y voir le cortège de Mi-Carême de Schaerbeek, qui avait eu lieu l'après-midi. Le succès du programme actuel comprenant "Tigris", grande pièce policière, prend les proportions d'un triomphe.


L'Indépendance belge, Bruxelles, 4 avril 1913, p. 3.

Et après (1914-1953)

Maurice Defrance décède à Monaco en 1953.

Sources

CONVENTS Guido, Van kinetoscoop tot café-ciné. De eerste jaren van de film in België 1894-1908, Louvain, Universitaire Pers Leuven, 2000, 484 p.

CONVENTS Guido, "Le cinéma à La Louvière des origines à la Première Guerre mondiale" dans La Louvière sur grand écran, Louvière, Archives de la Ville de La Louvière, 2017.

DEFRANCE Maurice, Fêtes Cinématographiques en plein air, 1904, 16 p. © Le Grimh.

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