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- Creado: 25 Marzo 2015
- Última actualización: 03 Octubre 2023
- Publicado: 25 Marzo 2015
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MONTÉLIMAR
Jean-Claude SEGUIN
Montélimar, ville du département de la Drôme (France), compte 13.764 habitants (1894).
1901
Le Cinématographe d'Abraham Dulaar (Champ-de-Mars, <14> août 1901)
Abraham Dulaar installe sur le Champ-de-Mars son Athénéum-Théâtre dont l'un des numéros est constitué par des vues cinématographiques :
CHRONIQUE MONTILIENNE
COUP D'ŒIL SUR LA FÊTE
Déjà l’animation qui règne au Champ-de-Mars, les installations les plus variées surgies tout d’une pièce comme sous l’influence d’une baguette magique, nous font présager une Fête patronale qui maintiendra, si même elle ne le surpasse, le bon renom de ses devancières.
Jamais les attractions foraines n’avaient été si nombreuses; photographies, concerts, musée de cire aux sujets animés, exhibitions pathologiques d’une nature un peu… spéciale, et qui évidemment ne peuvent être vues par des rosières, manèges splendidement illuminés et décorés, tout cela compose un ensemble des plus mouvementés, des plus attrayants, et, comme toujours, la foule se portera, surtout le soir, sur cette partie du champ de fête, avec un empressement tel, qu’on s'y sentira passablement ballotté, pressé, bousculé; mais il n’est pas de plaisir qui ne se paie au prix de quelque petit sacrifice.
Celui des spectacles qui sollicitera certainement au plus haut degré l’intérêt de la foule, c’est l’Atheneum Théâtre ; si nous lui consacrons ici une mention toute spéciale, ce n’est pas que nous ayons l’intention de lui faire de la réclame ; mais nous avons pu juger par nous-même dans une grande ville voisine, du puissant attrait de cette magnifique installation, — pur parenthèses entièrement éclairée à l’électricité par un puissant moteur, — et, en rappelant ici le plaisir que nous y avons trouvé, nous ne taisons qu'acquitter une dette de gratitude.
Les dernières nouveautés scientifiques se trouvent réunies à l'Atheneum Théâtre : c’est d’abord Aérogyne, la femme volante de l’Alcazar d’été de Paris, dont les gracieux exercices de voltige dans l’espace laissent cette impression d’autant plus troublante, qu’il est impossible de pénétrer le truc qui préside à ces incroyables évolutions.
Ce merveilleux spectacle se complète par les Apparitions célestes, qu’un ingénieux système de projections revêt de compositions idéales, empruntées soit aux phénomènes terrestres, soit aux mystérieuses profondeurs de la voûte céleste.
Enfin les surprises abracadabrantes du Cinématographe, avec ses scènes d’exhilarante bouffonnerie, mettent au comble le charme d’un spectacle qui vaut certainement la peine,—je veux dire le plaisir—d’être vu.
Journal de Montélimar, Montélimar, mercredi 14 août 1901, p. 2.