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- Última actualización: 30 Julio 2024
- Publicado: 24 Marzo 2015
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Cambrioleurs modernes
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Cambrioleurs modernes
The Omers "Up to date burglars"
Very laughable scene representing an exciting between burglars and policemen.
PAT 1903-04
Ladrones modernos
Lucha humorística entre ladrones y gendarmes. Pantomima cómica ejecutada por los OMER'S.
PAT 1904-03
2
1 | Pathé 647 | |
2 | n.c. | Les Omer's |
3 | ≤ 12/04/1903 | 120 m/390 ft |
4 | France, Paris | |
→ | Cambrioleurs modernes (Pathé 648), Cambrioleurs modernes (Pathé 1600) |
3
12/04/1903 | Espagne, Barcelone | Diorama | Ladrones modernos |
24/05/1903 | Espagne, Madrid | Recreo Salamanca | Los ladrones modernos |
25/07/1903 | France, Vienne | Henri Amblard | Les Omerrs, cambrioleurs modernes |
29/07/1903 | Espagne, Vitoria | Gimeno | Los Omer's o Ladrones modernistas |
13/08/1903 | France, Troyes | Daue | Les Cambrioleurs modernes |
31/12/1903 | Italie, Fano | Salvatore Spina | I Ladri moderni |
19/03/1904 | France, Orléans | Daue | Les Cambrioleurs modernes |
07/04/1904 | Mexique, San Luis Potosí | Enrique Rosas | Los Homer's" ladrones modernos |
15/05/1904 | Espagne, Caravaca | hermanos Carreño | Los ladrones modernos |
26/06/1904 | France, Saint-Jean-d'Angély | Palais de l'Art Nouveau, Van Langendouck | Les Omers, Les cambrioleurs modernes |
10/07/1904 | Mexique, Toluca | Enrique Rosas | Los Omer's. Ladrones modernos |
Los Omer's. Ladrones modernos, desempeñando una pantomima. Dichos “Omer’s” al verificar un robo son persiguidos muy de cerca por la policía, la que á pesar de sus esfuerzos se ve burlada por la perspicacia y agilidad de los malhechores. |
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26/07/1904 | Espagne, Vitoria | Brisac | Ladrones modernos |
11/09/1904 | France, La Charité | Café du commerce | Les Omer's, cambrioleurs modernes |
19/09/1904 | France, Givry | M. Giel | Les Omer's, cambrioleurs modernes |
09/10/1904 | France, Saint-Quentin | Alexandre Camby |
Les Cambrioleurs modernes |
30/12/1904 | France. Paris. Olympia. | Ciné-Nesterson | Les Cambrioleurs modernes |
19/01/1905 | États-Unis, Canadaigua | Viscount d'Hauterives | The Up To Date Burglars |
06/02/1905 | États-Unis, Saratoga | Viscount d'Hauterives | The Up To Date Burglars |
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16/02/1905 | USA, Binghamton | Viscount d'Hauterives | The Up To Date Burglars |
09/03/1905 | Algérie, Oran | Faraud | Les cambrioleurs modernes du "Papa de Francine" |
Les Cambrioleurs modernes du " papa de Francine " - une vue bien réussie et qui a le don de faire tortre [sic] de rire toute la salle. |
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25/06/1905 | France, Aubervilliers, Salle des fêtes | Cinématographe Pathé | Les Cambrioleurs modernes |
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13/07/1905 | Mexique, Atlixco | Barreiro/Toscano | Los ladrones modernos |
01/08/1905 | Espagne, Valence | Salón Novedades | Salteador moderno |
18/08/1905 | Espagne, Vitoria | Gimeno | Les O’mers, ladrones modernos |
02/09/1905 | Mexique, Atlixco | Barreiro/Toscano | Los salteadores modernos |
08/10/1905 | Mexique, Mexico | Enrique Rosas | Un robo a la alta escuela o sea Los bandoleros modernos |
17/10/1905 | Mexique, Mexico, Teatro Arbeu | cinematógrafo | Los Osners o ladrones modernos |
24/10/1905 | Italie, Udine | Salvatore Spina | Brigantaggio moderno |
07/01/1906 | Mexique, Guadalajara | Jorge Stahl | Bandidaje moderno |
01/03/1906 | Suisse, Neuchâtel | Louis Praiss | Cambrioleurs modernes |
05/04/1906 | Costa Rica, San José | Gramont | Los ladrones modernos |
06/04/1906 | Mexique, Mexico | Toscano/Barreiro | Salteadores modernos Robo en una casa |
31/08/1906 | Mexique, San Luis Potosí | Jorge Veyssier | Los ladrones modernos |
Les Déboires des Cambrioleurs modernes
Les déboires des Cambrioleurs modernes
Jean-Claude SEGUIN
Les différentes versions des Cambioleurs modernes vont faire l'objet d'un procès en plagiat - "contrefaçon" disait-on à l'époque - intenté par les auteurs du Papa de Francine, une opérette-vaudeville de Paul Gavault et de Victor de Cottens pour les paroles, et de Louis Varney pour la musique. Cette oeuvre avait été représentée pour la première fois, le 5 novembre 1896, au Théâtre de Cluny. Voici le résumé qu'en propose la Revue d'art dramatique :
Il s'agit d'un Américain excentrique, Burnett, qui, avec le concours d'un bizarre agent d'affaires, est à la recherche de sa fill égarée depuis des années, et à laquelle il voudrait laisser ses nombreux dollars. Mais il a un neveu, Adhémar, qui guigne l'héritage, et qui met tout en oeuvre pour empêcher la rencontre de son oncle avec sa cousine.
De là, une course extravagante qui, entre Paris et Saint-Germain, où doit avoir lieu la réunion de Burnett et de Francine, nous conduit, en escales successives, à Asnières, à Nanterre, à Chatou, au Vésinet. Tout cela, très moderne, est relevé parfois d'un grain d'observation juste et piquante. La rivalité des canotiers et des cyclistes, la rosière de Nanterre où ne sont pas oubliés les légendaires et quasi-épiques pompiers, un burlesque naufrage à Chatou, tels sont, avec bien d'autres épisodes, les thèmes réjouissants de cette bouffonnerie pleine d'entrain et qui témoigne chez ses auteurs d'une dextérité de main peu commune. On devine que tout se termine heureusement pour Francine, laquelle, en définitive, n'est point frustrée des millions paternels.
Revue d'art dramatique, Paris, 1897, p. 130.
C'est à l'occasion du tournage d'une nouvelle version des Cambrioleurs modernes que les auteurs du Papa de Francine vont intenter un procès - ils ne sont pas les seuls - contre la Compagnie des Phonographes et Cinématographes, pour plagiat. Il s'agit du premier procès important concernant cette question délicate qui va opposer "théâtre" et "cinématographe".
Théâtre Cluny, Le Papa de Francine, 1896
En 1896, lors de la présentation du Papa de Francine, les auteurs ont fait appel à James Price, un homme de cirque, pour régler une pantomime, à la fin du 4e acte, sur le thème des gendarmes et des voleurs. C'est en réalité cette pantomime qui est l'origine du litige.
C'est en [1902] que le cinématographe Pathé envisage, en effet, le tournage des Cambrioleurs modernes, et, pour ce faire, fait appel à Guillemain Omer, qui connaît un grand succès, avec sa troupe les Omer's, spécialistes de pantomimes. Ils se sont fait connaître grâce à leur immense succès Le Voyage en Suisse. C'est semble-t-il la première fois que les Omer's sont filmés par le cinématographe. Le tournage a lieu dans les ateliers de la Compagnie et le film est mis sur le marché, dès 1902, avec un succès retentissant. Même si l'on peut penser que les auteurs du vaudeville sont déjà troublés par cette première version, ils ne semblent pas se manifester au moment de la sortie du film, dont il existe, d'ailleurs deux versions, l'une de 120 m et la seconde, de 70 m, dont le métrage a simplement été réduit. Ainsi que l'établit le procès, Pathé, face au succès des Cambrioleurs modernes, décide de réalise une nouvelle version, mais en faisant appel, cette fois, à James Price et les acteurs de sa troupe pour jouer dans ce "remake". voici quelques paragraphes des débats:
Le cinématographe Pathé, désireux de posséder une scène de cambriolage, s'adresse à la troupe des Omer's, qui viennent poser dans les ateliers de la Compagnie générale des Phonographes et Cinématographes. [...]
Puis, le film original, que Pathé avait pris sur le spectacle donné par les Omer's et dont il avait vendu les tirages abondamment, ce film, dis-je, vint à s'user. La Compagnie voulut alors se procurer un film nouveau. Remarquez qu'elle ne songeait pas à représenter la pantomime de Price ; elle avait eu un film intéressant, qui se vendait bien, qu'elle avait pris sur le spectacle des Omer's, et qui portait un numéro déterminé aux catalogues de Pathé. Journellement, de Paris,ou de la province, on commandait à la Compagnie générale le numéro « scène des cambrioleurs modernes ». Dès lors la Compagnie des Phonographes et Cinématographes ne souhaitait qu'une chose : se procurer le même film, puisque le stock, d'un bon rapport, était tout prêt d'être épuisé. Elle désirait satisfaire aux demandes de ses clients,et envoyer à nouveau, dès que les commandes lui seraient faites, la bande cinématographique qui était réclamée ; celle-là, pas une autre. Il en résulte, Messieurs, que lorsqu'on vint trouver M. Price, en 1906, pour lui demander de jouer devant le cinématographe Pathé Cambrioleurs modernes, on lui proposa seulement de jouer exactement ce que les Omer's avaient donné la première fois devant le cinématographe. Et cette scène n'était ni celle que M. Price avait jadis réglée, ni celle que MM. Gavault et de Cottens prétendent avoir créée. Ce qu'on attendait de Price, c'était ce qu'avait fait la troupe Omer's et ce que celle-ci se refusait à jouer de nouveau, parce qu'une brouille quelconque était intervenue entre M. Orner, directeur de la troupe, et M. Pathé, directeur du Cinéma-Théâtre.
Comme M. Price ignorait totalement le spectacle donné auparavant devant les appareils de la Compagnie générale des Cinématographes, il fallut le lui apprendre. Et alors, Messieurs, de même qu'à un acteur on remet le livret afin qu'il étudie son rôle, M. Pathé fit venir la troupe Price, l'installa dans une salle de représentation, et une fois, deux fois, trois fois, pendant fort longtemps même, il lui donna, au cinématographe, le spectacle de l'ancien film qu'il avait eu de la troupe Omer's. C'est ainsi que durant trois semaines entières, et vous n'avez pas encore prouvé le contraire, on apprit à la troupe Price ce qu'elle devait jouer devant le cinématographe. Je vous disais tout à l'heure, qu'il y avait une différence capitale entre la pantomime exécutée en 1896 par M. Price, sur le théâtre de Cluny, dans le Papa de Francine, et, d'autre part, la pantomime fixée sur le film ancien, original, celle qu'avait jouée la troupe des Omer's devant le cinématographe Pathé. Cette différence s'affirmait dans beaucoup de détails. Elle tenait principalement au tempérament même, à la valeur et je dirais à la dignité respective des acrobates composant les deux troupes.
Revue des Grands Procès contemporains, Paris, 1908, p. 681-682.
Le cas des Cambrioleurs modestes est loin d'être unique dans la production de l'époque en général et dans celle de Pathé en particulier. L'usure des originaux sans doute et l'épuisement des copies - qui étaient alors vendues - justifie les nouvelles versions des œuvres à succès. Toujours grâce aux comptes rendus du procès, nous savons que l’idée de la maison Pathé n'était pas de faire une oeuvre nouvelle, mais simplement de remplacer le film existant par une copie presque à l'identique. L'urgence est d'ordre commercial et sans doute pas artistique :
Enfin, Messieurs, une dernière observation : Nous ne savons même pas encore si le film qui a été saisi, celui qui se trouve actuellement sous les scellés, est bien celui pour lequel les Price ont posé devant l'objectif de l'appareil Pathé, ou si c'est au contraire le film de la première édition, c'est-à-dire celui qui avait été impressionné pendant que les Omer's exécutaient leurs tours. Ils se ressemblent fort, tous deux. M. Pathé ne voulait pas, lorsqu'il vit M. Price, que celui-ci lui donnât une œuvre nouvelle, il demandait un article de vente. Me Millerand vous disait : « Nous sommes entre commerçants » ; - il nous faisait beaucoup d'honneur; mon client n'est qu'un acrobate. - M. Pathé ne demandait à M. Price que de renouveler sa provision ancienne, qui était épuisée.
Revue des Grands Procès contemporains, Paris, 1908, p. 685.
Il y a là une stratégie commune chez les "producteurs" du début du siècle et l'on peut s'étonner d'ailleurs que le tribunal ne sache même pas laquelle des deux versions des Cambrioleurs modernes a été saisie. En réalité les scellés concernent bien la version initiale tournée avec les Omer's, comme l'indique les attendus de l'audience du 7 juillet 1908 du Tribunal Civil de la Seine :
Qu'ils ont fait saisir [les auteurs] à la Maison Pathé, 8, rue Saint-Augustin, le 27 Mars 1907, une bande cinématographique portant, à son commencement, la mention les Omers, cambrioleurs modernes, fabriquée par la Compagnie générale des Phonographes et Cinématographes de précision et ayant servi à ces représentations.
Annuaires de la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques, Paris, 1909, p. 1143.
C'est donc dans une certaine confusion que se déroulent les débats, d'autant plus que la question qui est finalement posée est celle de la "propriété intellectuelle". Malgré la brillante plaidoirie de Millerand, la société Pathé est finalement condamnée :
Pour ces motifs :
Dit que les bandes ayant servi aux représentations cinématographiques données au cinématographe sont la contrefaçon de l'œuvre de Gavault, de Cottens et Varney.
Valide la saisie des bandes contrefaites pratiquée à la maison Pathé, 8 rue Saint-Augustin et 98, rue Richelieu, par le Commissaire de police, le 27 mars 1907.
Condamne Vives et la Compagnie générale des Phonographes à payer aux demandeurs, conjointement et solidairement, la somme de 1.000 francs à titre de dommages-intérêts.
Dit n'y avoir lieu à l'insertion du présent jugement.
Déclare Vives mal fondé dans sa demande en garantie contre la Compagnie générale des Phonographes.
Le condamne aux dépens.
Déclare la Compagnie des Phonographes mal fondée dans sa demande en garantie contre Price.
Le condamne aux dépens de cette demande.
Condamne Vives et la Compagnie générale des Phonographes conjointement et solidairement au surplus des dépens qui comprendront, au besoin, à titre de supplément de dommages-intérêts, les frais de constat et de saisie.
Revue des Grands Procès contemporains, Paris, 1908, p. 743.
Les débats de ce procès, qui concerne d'ailleurs d'autres films de la maison Pathé, sont à plus d'un titre exemplaires et constituent une réflexion tout à fait novatrice sur le statut de l'image cinématographique et sur le plagiat ou contrefaçon et la propriété intellectuelle. Si la condamnation a bien été infligée, resterait à savoir si les deux versions des Cambrioleurs modestes ont continué à être projetées sur les écrans.
Il semble en tout état de cause que les Omer's ont considéré que la pantomime leur appartenait puisque quelques mois après, le 13 septembre 1908, à l'occasion de la Kermesse de la maison de retraite des artistes-lyriques, ils ont présenté le spectacle aux Tuileries :
Sur le théâtre du "Music hall" la troupe Omer's interprétera une pantomime burlesque, les Cambrioleurs modernes dont assurément, les cabrioles et les bouffonneries dérideront les fronts les plus moroses.
Le Journal, Paris, 10 septembre 1908, p. 3.