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Hallucination musicale
L’artiste s’étend sur son divan, las de poursuivre l’inspiration fugitive. Il promène son regard sur les objets qui l’entourent et leurs réalités prennent bientôt la transparence du rêve. De la fumée de sa cigarette surgit un inconnu qui lui offre un violon. Il en tire un son léger qui s’enfle peu à peu, augmentant de puissance, de tendresse et d’enivrement. Aux accords harmonieux, les statues s’animent ; des marquis et marquises Watteau descendent de leurs cadres et dansent gravement un lent menuet. L’artiste défaillant d’émotion voit apparaître sainte Cécile qui évoque une théorie d’anges. Elle disparaît dans une buée vaporeuse, tandis que les japonaises se détachant du paravent s’avancent gracieuses, en s’éventant. Mais l’inconnu apparaît de nouveau et reprend son violon. L’artiste s’éveille et ne voit plus devant lui que Baptiste portant un plateau.
PAT 1906-10