Nikolaï Wassiljewitsch KOBELKOFF

(Wossnessensk, 1851-Vienne, 1933)

1

Wassil Diementiew Kobelkoff épouse Natalia Kobelkoff. Descendance :

  • Sept filles
  • Andrew Kobelkoff
  • Sept garçons
  • Nicolaï Wassiljewitsch Kobelkoff (Wossnessensk, 22/07/1851-Vienne, 19/01/1933) épouse (Budapest, 09/02/1876) Charlotte, Anna Wilfert (Genthin, 03/06/1857-Baume-les-Dames, 29/05/1912). Descendance :
    • Nikolai, Alexander, August Kobelkoff (Vienne, 31/07/1876-Vienne, 02/06/1944) épouse Elise Boussier (Wevelgem, 30/11/1872-Vienne, 08/01/1956). Descendance :
      • Hélène (Troyes, 30/03/1900-Vienne, 16/11/1980) épouse (07/04/1922) Karl Schaaf. Descendance :
        • Alexander, Karl Schaaf (Vienne, 05/10/1923-Vienne, 22/05/1996)
        • Liselotte Schaaf (Vienne, 01/10/1927-) épouse Eduard Lang.
      • Albert, Alexandre, Nicolas Kobelkoff (Roubaix, 22/03/1902-Vienne, 16/09/1934) épouse Anna Willert.
    • enfant (Agram [1878]-Agram [1878]))
    • Otto Kobelkoff (Bergzabern, 1879-)
    • enfant mort né (1880)
    • Nicolas, Jules, Armand Kobelkoff (Altona, 10/01/1881-) épouse (Chassenard, 23/01/1923) Marguerite Mathieu.
    • Paul, Théodore, Gustave Kobelkoff (Dunkerque, 28/12/1882-Rodez, 02/07/1889)
    • Ernest, Gustave, Eugène, Hippolyte Kobelkoff (Bordeaux, 22/02/1885-) épouse (Chassenard, 21/02/1931) Armande, Guillemette, Marie Linder.
    • Hélène, Alice, Charlotte Kobelkoff (Paris 18e, 3/12/1886-1932) épouse Hans Pichler
    • Paul, Gustave, Emmanuel Kobelkoff (Villeneuve-sur-Lot, 28/01/1889-) épouse (Clermont-Ferrand, 05/08/1919) Alice Seguin.
   kobelkoff nicolai 05 kobelkoff anna  
  Nicolaï Kobelkoff Anna Wilfert  
kobelkoff alexander kobelkoff otto kobelkoff nicolas kobelkoff ernest  kobelkoff helene  kobelkoff paul
Alexander Otto Nicolas Ernest Hélène Paul

1885: tribunal de commerce de Bordeaux, 11 mars 1885, Kobelkoff, (Ann. propr. ind. 86.340).

Otto est photographe. Alexandre :  clown musical (1899)

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Fils du maire de la commune de Wossnesensk, Nicolaï Kobelkoff, né sans bras, ni jambes, vit avec ses parents jusqu'à l'âge de sept ans. Il rentre, par la suite, au collège de Miask, à 35 kilomètres environ, où il apprend à écrire et à dessiner. À dix-huit ans, il rentre, comme aide-comptable, dans l'administration de la mine d'or de Balbouk, puis, au bout de six mois, il devient comptable. Il fait déjà preuve d'adresse et manie avec dextérité le fusil lors de chasse aux loups ou aux ours ou la canne à pêche. Le 12 avril 1870, Nicolaï Kobelkoff quitte la maison familiale pour Moscou. Il va être engagé par M. Berg, directeur de théâtre, pour vingt roubles par soirée. Il débute le 10 août 1871.

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Wassil (père), Natalia (mère) et enfants Kobelkoff à ses débuts en 1871
(Kobelkoff, 1912: 27)
Kobelkoff et sa Fiancée (c. 1876)
Kobelkoff, 1912 : 56

Il assure des engagements dans différentes villes russes (Iekaterinenlaw, Poltava, Kischinev, Odessa, Rostow, Smolensk, Saint-Pétersbourg...), puis européennes (Wilna, Varsovie, Kijev, Jassy, Braila, Bucharest, Varna...) et au Moyen-Orient (Beyrout, Damas, Jérusalem, Suez, Le Caire, Alexandrie, Constantinople...). On le retrouve également en Finlande, Suède, Norvège, Danemark, Allemagne (1875), Autriche-Hongrie, Italie (1878), Allemagne (1879, 1881), Belgique (Liège, 1881)... Le 18 mai 1882, la famille embarque pour l'Amérique à bord du steamer "Liverpool". Il présente son numéro dans plusieurs villes (New York, Boston, Baltimore, Philadelphie, Chicago...) et se rend même à Cuba (La Havane, Cienfuegos, isla del Pino...). Il rentre en Europe en 1883 et continue ses activités artistiques aux Pays-bas, en Belgique... 

C'est alors qu'il décide de créer son propre établissement forain comme il l'explique dans les mémoires écrites par son fils :

Il voulait tenter la fortune, être son maître, son propre chef, commander et diriger un petit personnel qui selon ses indications montât et démontât son coquet établissement qu'il reprit où il l'avait laissé lors de son départ pour l'Amérique.
Et ainsi qu'un saltimbanque il fit les foires, fêtes et marchés de la Belgique, plantant sa tente partout, voyageant par les routes, libre et heureux au milieu de sa charmante famille.


Kobelkoff, 1912: 105.

C'est en 1884 qu'il commence ses tournées en France. Il se présente, pour la première fois, à Calais, puis dans tout le Nord du pays. Vient le tour du Centre. On le trouve ainsi des de nombreuses foires : Argentan (janvier 1884), Paris (Foire au pain d'épice, mai 1884), Bordeaux (Quinconces, mars 1885). Dans cette dernière ville, un incident va opposer Kobelkoff à l'un de ses voisins forains que la presse explique en ces termes :

Les Artiste-Troncs
Le tribunal de commerce de Bordeaux vient de juger une affaire de concurrence déloyale d'une gaieté qu'on n'est pas habitué à rencontrer dans les procès de cette nature.
Un certain Russe, du nom de Kobelkof, qui n'a plus ni bras ni jambes, met à profit cette intéressante situation pour s'exhiber en public sous le nom de guerre d'Artiste-Tronc. Depuis plusieurs années qu'il exerce son industrie, il a déjà fait plusieurs fois son tour d'Europe, et s'est acquis une renommée considérable. Du reste, il convient d'ajouter qu'en dépit de sa difformité, il parvient à exécuter des tours d'adresse absolument merveilleux.
Donc, Kobelkof était dernièrement à Bordeaux, aux grandes foires de mars, faisant chaque jour d'abondantes recettes et savourant en paix sa gloire autant que ses profits, quand un audacieux rival lui vint traîtreusement disputer l'empire des Quinconces.
Un sieur Wenderlé, son voisin de baraque, s'avisa un matin d'annoncer à la population bordelaise, à grand renfort d'affiches et de cuivres, l'exhibition du « véritable Artiste-Tronc », auprès duquel celui d'à côté n'était qu'une « plaisanterie ».
De plus, la ville entière avait été inondée des prospectus du prétendu « vrai Tronc ».
Là-dessus, Kobelkof se fâche tout rouge et, par acte extrajudiciaire, somme Wenderlé d'avoir à modifier sur l'heure son enseigne, afin de ne pas provoquer ainsi de mauvaise foi une confusion de troncs.
Wenderlé fit mine d'obéir ; mais il se contenta de supprimer le mot « vrai », laissant subsister « Artiste-Tronc ». Kobelkof estima que c'était là rendre l'assimilation encore plus complète, et, exaspéré, il saisit de la question les juges consulaires.
Au reproche de concurrence déloyale, Wenderlé répondit par cette observation goguenarde que le demandeur « ne pouvait se targuer d'être le seul tronc de la terre, et parce qu'il avait adopté ce mot, supprimer tous les troncs à venir. »
Mais le tribunal a victorieusement repoussé cette objection, par le jugement suivant, qui donne absolument gain de cause à Kobelkof :
Attendu que si le mot « artiste » et le mot « tronc », pris séparément, font partie du public, il ne s'ensuit pas que leur adjonction soit la qualification inévitable d'une situation physiquement semblables.
Qu'il est reconnu que Kobelkof a été le premier à se servir de cette enseigne ; qu'il doit, par suite, en être reconnu propriétaire ;
Que, en prenant à son tour cette détermination, Wenderlé a, dès le début, manifesté l'intention formelle d'exploiter la vogue qui s'était attachée à l'exhibition de Kobelkof ;
Qu'il a accentué cette intention en faisant précéder la qualification d' « Artiste-Tronc » du mot « vrai », se donnant ainsi au public comme ayant seul le droit de s'appeler « artiste-tronc », et jetant par ce moyen de la défaveur sur son concurrent ;
Attendu, dès lors, qu'il y a usurpation d'enseigne et concurrence déloyale ;
Fait défense à Wenderlé de se servir du mot « Artiste » accolé à celui de « Tronc », et le condamné à 100 fr. de dommages-intérêts.


La Lanterne, Paris, 16 avril 1885, p. 4.

Les tournées continuent et, en 1886, il revient à Paris, cette fois-ci aux Folies-Bergère, à partir de la fin mai. Il reste dans la capitale pendant près de deux ans. Puis, en 1888, il est à Marseille, au Palais de Cristal, Vienne (avril 1888)... Il se rend également pour la première fois en Espagne (Barcelone, Madrid, Burgos, Séville...), puis revient en France : Chambéry (avril 1890), avant de reprendre ses tournées européennes : La Chaux-de-Fonds (septembre 1890), Neuchâtel (février 1891), Lausanne (février 1891), Vevey (mars 1891), Fribourg (mars 1891), Yverdon (juin 1891), Liège (octobre 1895), Bruxelles (juillet 1896), Charleroi (juillet-août 1897), Tournai (septembre 1897), Genève (janvier 1900)...

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L'Impartial, La Chaux-de-Fonds, samedi 17 février 1900, p. 4.

il est incontable que le sol français est propice à l'élargissement du cercle familial puisque ses quate derniers enfants sont nés en France. Cela explique sans doute que Nicolaï Kobelkoff fréquente de plus en plus le territoire national au tournant du siècle : Nancy (Foire, mai 1898), Charleville (Foire, octobre 1901), Libourne (avril 1903), Saint-Jean-d'Angély (juin 1903), Montpellier (novembre 1903), Aix-en-Provence (décembre 1903)...

Le Grand Cinématographe Américain ou American Show (1905-1906)

C'est sand doute ver le milieu de l'année 1905 que Nicolaï Kobelkoff va réorienter ses activités vers le cinématographe qui occupe désormais une part essentielle de la loge foraine. 

 

1905

Pontoise : Novembre

1906

LE GRAND CINÉMATOGRAPHE AMÉRICAIN (directeur : N. W. Kobelkoff), installé place de la Mairie à Laval, nous annonce ses débuts pour samedi prochain 7 courant, à 8 heures 1/2 du soir. Cet établissement de premier ordre nous arrive avec une installation cinématographique comportant les derniers perfectionnements d'après Edison (modèle 1906). Une machine à vapeur de 35 H.P. fournissant la lumière électrique, un écran gigantesque, une collection inépuisable de vues, dont la plupart (venant d'Amérique) n'ont jamais paru dans la ville et feront sensation, assurent un spectacle cinématographique exceptionnel. De plus, à chaque représentation est exhibé : N. W. Kobelkoff, artiste tronc, le seul homme au monde entier n'ayant ni bras ni jambes et qui, cependant, est parvenu à peindre, à écrire, marcher et même lutter. Ce phénomène à lui seul suffirait pour attirer tout Laval au cinématographe américain.
Tous les jours, représentation à partir de 4 heures, dimanches et jours de fêtes, à partir de 3 heures.L'Avenir de la Mayenne, Laval, 8 avril 1906, p. 2.

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Nicolaï Kobelkoff (c. 1930)

 

COUTANCES CINEMA GEANT. - - Le grand établissement cinématographique, dirigé par M. Kobelkoff, autrement dit l' "Homme-Tronc", puisqu'il n'a ni bras ni jambes, fait sall comble tous les soirs. Le spectacle est très intéressant ; les tableaux variés et bien présentés.Cherbourg Eclair, Cherbourg, p. 3.

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Établissemetn M.-W. Kobelkoff

3

Filmographie

 

4

>16/12/1899 Suisse Genève Grand-Quai La cage de l'homme-tronc
11/11/1905-19/11/1905 France Pontoise Place du Parc-aux-Charrettes  Cinématographe américain
21-22/01/1906 France Argentan   Cinématographe américain
  France Alençon   Cinématographe
07/04/1906 France Laval Place de la mairie Grand cinématographe américain
06-20/05/1906 France Vannes Place des Halles  Grand Cinématographe américain
01/31/08/1906 France Quimper Champ-de-Bataille  Grand Cinématographe américain
[09]/1906  France Quimperlé    
[11]/1906 France La Roche-sur Yon    

Biblio-Sitographie

KOBELKOFF Nicolaï, Mémoires de l'homme-tronc N. W. Kobelkoff, Vienne (Autriche), Imp. Thomas, Ed. W. Kobelkoff, 1912, 124 p.

PRATERDYNASTIEN : http://praterdynastien.at/ 

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