- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 26 octobre 2024
- Publication : 25 mars 2015
PONTIVY
Jean-Claude SEGUIN
Pontivy, commune du département du Morbihan (France), compte 9.175 habitants (1894).
1896
Le Cinématographe du Théâtre Romain (Place Nationale, octobre-novembre 1896)
La baraque, ou plutôt la toile, du Théâtre Romain a déjà présenté des vues avec le cinématographe à la foire de la Victoire de Lorient, en octobre et arrive à Pontivy vers la fin de ce même mois. Il s'installe sur la Place Nationale comme le précise l'entrefilet suivant :
Le cinématographe à Pontivy. Tout le monde a au moins entendu parler du Cinématographe, qui donne la vie et l'animation aux reproductions de la photographie, avec une illusion tellement complète que les spectateurs s'imaginent être en présence de véritables sujets en mouvement, et être transportés au milieu même de l'action.
C'est ce merveilleux appareil que le Théâtre Romain, installé sur la Place Nationale, va nous permettre d'admirer.
Nous croyons qu'il aura du succès.
Ajoutons que la direction de ce théâtre s'est adjoint un célèbre illusionniste, le professeur Thaumaturge, dont les créations récentes ont attiré la foule à la salle Robert Houdin.
Voilà une attraction de plus : Qu'on se le dise !
Journal de Pontivy, Pontivy, 25 octobre 1896, p. 2.
Les informations sont rares et, mis à part, l'évocation du professeur Thaumaturge et du théâtre Robert-Houdin, les informations sont rares et la programmation nous est inconnue. Le théâtre Romain ne reste pas bien longtemps et début novembre son départ est imminent :
Le Cinématographe Le Théâtre Romain, installé depuis quelques jours sur la place Nationale obtient un véritable succès. A chaque représentation, la salle est comble. L'on admire ce merveilleux appareil qui donne la vie et l'animation aux reproductions de la photographie avec une illusion tellement complète que l’on s'imagine être en présence de véritables sujets en mouvement. Nous ne doutons que cet établissement obtienne du succès jusqu'à la fin de son séjour en notre ville, qu'il quitte sous peu.
Le Nouvelliste du Morbihan, Lorient, 1 novembre 1896, p. 3.
Le Théâtre romain quitte ainsi Pontivy pour se rendre à Vannes, étape suivante de sa tournée.
1897
*Le Théâtre des Merveilles de Louis Vernassier (avril 1897)
Louis Vernassier est un habitué des foires et depuis 1896, il s'est converti au cinématographe qu'il présente à de multiples reprises dans son Théâtre des Merveilles. Un mystère demeure cependant : a-t-il vraiment organisé des séances à Pontivy ? Certes, nous trouvons un article de presse qui ne semble laisser aucun doute... mais il se trouve que simultanément, Louis Vernassier est à la foire de Lorient, distant de quelque 60 kilomètres. Difficile, pour ne pas dire impossible, de penser que le forain fait l'aller-retour à plusieurs reprises. Dispose-t-il de deux établissements qui portent le même nom ? Improbable, car cela ne se produit pas ailleurs... Peut-on penser que les informations - pourtant classées sous l'arrondissement de Pontivy - ne se trouvent pas au bon endroit ou qu'elles se réfèrent à la foire de Lorient, tout en étant rattachée à la rubrique concernant Pontivy ? Enfin, peut-on imaginer que l'article est publié à contretemps - chose fréquente dans la presse - et que la chronologie est brouillée ? Difficile de comprendre... Toujours est-il que nous n'avons trouvé qu'un seul article qui se réfère, prétendument, à la foire de Pontivy. L'article - reproduit deux autres fois à l'identique - date du 15 avril :
Foire de Pâques
Parmi les attractions que nous amène la foire, nous sommes heureux de signaler à nos lecteurs le Théâtre des merveilles qui sous la direction de monsieur Vernassier, va nous présenter le Cinématographe perfectionné et fonctionnant à la lumière électrique.
Une grande quantité de tableaux, variant le programme permettra à nos lecteurs de rendre plusieurs visites à cet établissement dont l'aménagement est une merveille de luxe et de bon goût.
Parmi les autres attractions de la foire signalons : le théâtre Alberti actuellement installé, qui joue, sans subvention municipale, les drames, comédies et opérettes ; le cirque Robas, loteries, carrousels, etc., etc.
Le Nouvelliste du Morbihan, Lorient, 15 avril 1897, p. 2.
Ce qui est d'autant plus troublant, c'est qu'il est fait mention de deux établissements - le théâtre Alberti et le cirque Robas - qui ne figurent pas dans les articles relatifs à la foire de Lorient. Le mystère demeure, mais le placement erroné de l'article sous la rubrique " Pontivy " est sans doute à l'origine de cette confusion. Tou bonnement, Louis Vernassier ne s'est peut-être pas rendu à Pontivy à ce moment-là.
1904
Le Grand Salon du Cinématophone de Louis Watrin (Place Nationale, 9-17 juillet 1904)
Louis Watrin présente son Grand salon du Cinématophone :
Le Grand Salon du Cinématographe
Cinématophone ! Pourquoi pas Cinématographe se diront beaucoup de personnages? Je me suis posé la même question et j'ai demandé au Directeur de cet établissement de la résoudre.
Nous disons phone m'a-t-il répondu, parce qu'il y a à chaque soirée une grande scène parlante ou chantée : Les 28 Jours de Clairette, Carmen, etc.
Nous demandons quelques explications sur le genre de spectacle.
Pour toute réponse on nous communique des journaux de Vannes, Lorient, St-Brieuc où nous lisons en de fort jolis comptes rendu: coquette, salle bien aérée et disposée, spectacle de goût, merveilleux, ravissant; salle comble chaque soir, etc.
N'insistons. La pas réclame du Cinématophone se fait par le Cinématophone. Quand on y aura été une fois on y retournera en y emmenant des amis. La meilleure réclame c'est le succès.
Débuts Samedi prochain. Mardi première soirée de gala: Grand drame historique Marie Antoinette, 9 actes. Joli succès.
Nombreux autres numéros sensationnels et grande scène parlante ou chantée.
Il faut aller voir et si l'on est content y retourner. C'est ce qui sera fait.
X.
Journal de Ploëmel, Ploëmel, lundi 10 juillet 1904, p. 3.
L'inauguration a lieu le 9 juillet :
LE CINÉMATOPHONE.-Ce sera ce soir que débutera à Pontivy ce théâtre installé sur la place Nationale. On nous dit beaucoup de bien de ce spectacle, il paraît que tout est à point et que rien ne laisse à désirer tant au point de vue du confortable de cette loge qu'au point de vue du spectacle. Aussi, nous sommes très heureux d'inviter nos lecteurs à assister en grand nombre à ces diverses représentations qui sont variées et changées chaque soir. Il ne restera parmi nous que huit jours. Dimanche il offrira une représentation en matinée vers 3 heures.
Mardi première séance de gala, on jouera Marie-Antoinette, grand drame historique en gestes.
Cette scène est en couleurs et d'un joli effet qui partout fait avoir énormément de succès.
Le Républicain de Pontivy, Vannes, dimanche 9 [sic] juillet 1904, p. 2.
Ce que confirme un autre journal :
Le grand salon du Cinématophone.-Nous sommes agréablement surpris de voir s'installer sur la place Nationale le Cinématophone dont on parle tant et qui vient nous distraire pendant une huitaine de jours. Le spectacle qu'il nous offrira est des plus merveilleux et surtout absolument moral; nous n'en avons entendu que des éloges des villes où il a passé, et où il a partout vivement intéressé grands et petits. Nous espérons qu'il en sera de même à Pontivy.
Du reste, le programme est tellement large que tous les soirs le spectacle est changé. Le Cinématophone débutera samedi. Dimanche, à 3 heures, séance en matinée pour les personnes qui se peuvent assister à la séance du soir.
Mardi, première séance de gala.
On jouera le grand drame de Marie-Antoinette, en 9 actes, chef d'oeuvre cinématographique, en couleur, qui a eu un grand succès partout.
Nous reviendrons, dans notre prochain numéro, sur l'importance de ce théâtre.
Journal de Pontivy, Pontivy, dimanche 10 juillet 1904, p,. 2.
La dernière a lieu le dimanche suivant :
LE CINÉMATOPHONE.-Nous avons eu le plaisir d'assister à plusieurs représentations qui sont des plus intéressantes, aussi ce théâtre fait salle comble chaque soir.
Ce soir samedi on jouera le grand historique de Napoléon 1er en 15 actes, scène à grand spectacle, qui est un chef d'oeuvre Cinématographique et Dimanche qui sera le jour de clôture, car cet intéressant théâtre ne peut rester davantage à Pontivy, il donnera le voyage du Président Loubet en Italie.
Nous engageons vivement nos lecteurs à se hâter, car le spectacle est réellement digne d'intérêt.
Le Républicain de Pontivy, Vannes, dimanche 17 juillet 1904, p. 2.
1906
Le Cinématophone de Lous Watrin (<13> mai 1906)
Louis Watrin installe son Cinématophone en mai :
LE CINÉMATOPHONE Watrin
Je sors du cinématophone Watrin, installé à Pontivy, et je griffonne à la hâte ces quelques lignes pour dire au public que ce que je viens de voir est vraiment beau, vraiment artistique.
Il faut aller passer une soirée au cinématophone pour se rendre compte de la perfection apportée depuis un an seulement à ce genre de spectacle.
Chez M. Watrin, pas de trépidations, une netteté parfaite et des tableaux merveilleux. On ne voit certainement pas mieux, ni chez Dufayel, ni ailleurs.
Il y a des scènes inénarrables. Quand vous irez, demandez le "Voyage dans la Lune", numéro qui vous intéressera par son côté comique et la finesse des personnages et des choses représentés.
Un autre tableau mérite également une mention: l'"Album merveilleux". C'est inouï de mise en scène et de beauté.
M. Watrin [v]ient de commander des vues nouvelles qu'il compte offrir, pour la première fois, au public de Pontivy. Il doit également prendre des scènes Pontivyennes et les personnages pourront être dans la salle et sur l'écran.
Ce soir, le temps me presse et je ne puis dire tout ce que je voudrais sur l'établissement Watrin. Mais puisque tous les jours le programme est changé, je ferai comme le public, j'y retournerai et samedi prochain je vous en parlerai plus longuement.
J.F.
L'Avenir du Morbihan, samedi 12 mai 1906, p. 2.