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- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 1 novembre 2024
- Publication : 25 mars 2015
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ORAN
Jean-Claude SEGUIN
Oran, ville d'Algérie, compte 110.000 habitants (1911).
1896
Le Cinématographe Joly de MM. Prinsac et Vernet (6, boulevard Charlemagne/Boulevard Séguin, [5]-[17 octobre 1896/]/[18] octobre-[18] novembre 1896)
Le cinématographe Joly arrive à Oran dans les premiers jours d'octobre. Trios hommes font équipe, Gaston Prinsac, son cousin Jean Prinsac et Louis Vernet. Ils sont arrivés à Oran le 2 octobre en provenance de France et ils commencent ici leur tournée algérienne. Voici comment le premier, qui écrit à son épouse, raconte leur installation :
Nous avons trouvé un logement à quelques mètres du Bld Seguin et nous avons presque fini de nous y installer. Nous commencerons lundi ou mardi. Je pense que nous aurons beaucoup de monde. Il y a sur ce bld une grande animation, on se croirait à Paris.
Gaston Prinsac, Lettre à Hélène, Oran, 4 octobre 1896.
C'est donc le lendemain ou le surlendemain que l'inauguration doit avoir lieu. C'est dans son édition du 14 octobre 1896 que L'Impartial oranais évoque non seulement le cinématographe Joly, mais également le cinétographe qui s'est installé presque de façon simultanée :
Cinéma… et Cinétographe
Les Orenais ne vont pas manquer de distractions pendant quelque temps encore. Aux concerts en plein air organisés par l'ami Loubier viennent s'ajouter le « Cinématographe », système Joly, et le « Cinétographe » système pas joli du tout, si nous en jugeons par l'expérience faite dimanche soir.
L'appareil dont se sert l'imprésario du Cinétographe français laisse on ne peut plus à désirer. Les projections ne sont pas nettes et les sujets se distinguent à peine. À cet inconvénient vient s'ajouter le défaut de lumière.
Le gaz de M. Pousseur n'éclairait pas du tout. Si le directeur de la Compagnie au long monopole s'était trouvé dans la salle, il eût enregistré, pour en tenir compte, les nombreuses critiques du public.
Quoi qu'il en soit, fut-ce le gaz, l'électricité ou l'appareil, nous avons été obligé de constater que le « Cinétographe » de la salle Loubier n'allait pas comme il aurait dû aller.
L'exhibition des sujets sur la toile tardait un peu trop, et fort heureusement pour les spectateurs que l'ami Vallin se trouvait dans la salle.
Vallin, l'hilare Vallin, a protesté très énergiquement en un pur sabir contre le machine qui ne fonctionnait pas et a réclamé ses vingt sous
On s'est tenu les côtes et l'on peut dira que le directeur du « Cinétographe » doit une fière chandelle à notre concitoyen. Sans l'ami Vallin on eut certainement cassé les banquettes.
Eh bien, il est réellement dommage que la lumière ait manqué, car à la salle Loubier on a fait passer sur le transparent de bien beaux tableaux ; " la danse du ventre, le boulevard, l'arrivée d'un train, le salon de coiffure, un chahut au Moulin Rouge ", etc.
Le directeur du « Cinétographe », désireux d'être agréable au public qui s'est rendu en foule à sa première, va prendre des dispositions pour remédier aux inconvénients qui se sont produits le premier soir.
Boulevard Charlemagne, le « Cinématographe » refusait du monde.
On se pressait devant- la porte du local Chabbat, et l'on peut dire que l’on se bousculait pour avoir des places.
L'entrée du « Cinématographe » est de 0 fr. 50 c., et l'on ne voit que cinq sujets. Mais quels sujets ! " Les forgerons, la corvée de neige, l'ivrogne, l'arroseur arrosé et la baignade des nègres dans le lac du Champ de Mars. "
L'illusion est complète.
On voit les nègres plonger et l'eau éclabousser les gens trop près du bord., qui regardent les peaux noires prendre leurs ébats.
Ici la lumière est belle, et les sujets sont nets. La projection au lieu d'être faite derrière le transparent, comme au « Cinétographe » l'est par devant. Est-ce à cela que l’on doit de mieux distinguer les tableaux ? Le locataire de M. Loubier ferait bien d'étudier la question. Nous sommes certain qu'il y aura foule au « Cinétographe » le jour où il fera passer sur son transparent des photographies irréprochables comme netteté.
En attendant on ira mûrement admirer la « Cinématographe » du boulevard Charlemagne qui fait actuellement de belles recettes.
CLOPINEL.
L'Impartial oranais, Oran, 14 octobre 1896, p. 2.
Galeries de France, Oran, Oran. Boulevard Charlemagne (début XXe siècle)
À lire l'article nourrit du journaliste qui signe "Clopinel", on comprend que l'appareil Joly offre des représentations d'une bien meilleure qualité que son concurrent, le cinétographe. Quelques jours plus tard, le cinématograph Joly quitte le boulevard Charlemagne pour s'installer sur le boulevard Séguin :
Le « Cinématographe. » — Le Cinématographe, qui fonctionnait boulevard Charlemagne, vient d'être transféré boulevard Séguin, dans le Salon-Exposition tenu par M. Naux [sic] où il y aura séance tous les jours de 5 à 7 heures du soir, et de 8 h. 1/2 à minuit.
Le prix d'entrée est fixé seulement à 0 fr. 50.
L'Impartial oranais, Oran, 18 octobre 1896, p. 3.
ND Phot, Oran.-L'Hôtel Continental et le Boulevard Séguin (c. 1903)
Les raisons de ce changement ne nous sont pas connues, mais on peut penser que le boulevard Seguin est mieux situé et permet sans doute de faire de meilleures affaires. C'est dans le local de M. Naus que s'installe l'appareil cinématographique. Un dernier article apporte quelques informations relatives à la programmation :
Le Cinématographe. — Le Cinématographe a abandonné le boulevard Charlemagne pour s'installer sur le boulevard Seguin, dans l'ancien local du Salon-Annonces de l'Echo d'Oran.
C'est l'ami Naus qui fait le boniment, très court du reste :
« Mesdames et Messieurs, la leçon de bicyclette ! »
Et l'on voit apparaître sur le transparent M. Joly, l'inventeur du Cinématographe, essayant de maintenir sur une bécane une dame charmante qui se laisse choir et montre ses mollets, fort beaux ma foi.
Puis, ce sont les afficheurs parisiens qui se disputent et finalement se lancent réciproquement à la tête leur pot à colle. C'est un agent de police qui est touché. Inutile de dire que l'on rit de bon cœur en voyant le sergot collé.
On passe d'agréables moments au Cinématographe, et nous ne saurions trop engager les gens à se hâter d'aller voir une des merveilles du siècle. « Le Czar à Paris » nous sera montré, sous peu, sur le transparent du Cinématographe.
L'Impartial oranais, Oran, 23 octobre 1896, p. 3.
Les tourneurs comptent en effet sur cette dernière vue exceptionnelle pour attirer le public en nombre. Grâce à la correspondance privée, nous savons qu'Ils sont encore à Oran vers le 18 novembre (Gaston Prinsac, Lettre à Hélène, Oran, 18 novembre 1896). Par la suite, Gaston Prinsac, Jean Prinsac et Louis Vernet partent pour Sidi Bel Abbès.
Le Cinétographe de M. Antheaume (Théâtre Loubier, [11]-30 octobre 1896)
C'est M. Antheaume qui installe un cinétographe - dont l'origine est incertaine - au Théâtre Loubier peut avant le 11 octobre :
Le Cinétographe Oranais.- Une attraction qui fera courir tout Oran, c'est le Cinétographe que M. Antheaume vient d'installer au Théâtre Loubier.
Rien de plus curieux et de plus saisissant que cette photographie animée qui donne, à s'y méprendre, l'illusion de la vie elle-même.
Nos lecteurs ne seront certainement pas les derniers à vouloir assister à ce spectacle aussi attrayant qu'instructif.
L'Impartial oranais, Oran, 11 octobre 1896, p. 3.
Il semble que le " théâtre " ne soit, en réalité qu'une grande salle du café de M. Loubier, aménagée pour l'occasion. L'annonce est de toute façon très évasive et se limite à indiquer l'installation de l'appareil. Pourtant quelques jours plus tard, alors que fonctionne également le cinématographe Joly de Gaston Prinsac, un article signé " Clopinel " n'est pas tendre avec le cinétographe :
Cinéma… et Cinétographe
Les Orenais ne vont pas manquer de distractions pendant quelque temps encore. Aux concerts en plein air organisés par l'ami Loubier viennent s'ajouter le « Cinématographe », système Joly, et le « Cinétographe » système pas joli du tout, si nous en jugeons par l'expérience faite dimanche soir.
L'appareil dont se sert l'imprésario du Cinétographe français laisse on ne peut plus à désirer. Les projections ne sont pas nettes et les sujets se distinguent à peine. À cet inconvénient vient s'ajouter le défaut de lumière.
Le gaz de M. Pousseur n'éclairait pas du tout. Si le directeur de la Compagnie au long monopole s'était trouvé dans la salle, il eût enregistré, pour en tenir compte, les nombreuses critiques du public.
Quoi qu'il en soit, fut-ce le gaz, l'électricité ou l'appareil, nous avons été obligé de constater que le « Cinétographe » de la salle Loubier n'allait pas comme il aurait dû aller.
L'exhibition des sujets sur la toile tardait un peu trop, et fort heureusement pour les spectateurs que l'ami Vallin se trouvait dans la salle.
Vallin, l'hilare Vallin, a protesté très énergiquement en un pur sabir contre le machine qui ne fonctionnait pas et a réclamé ses vingt sous
On s'est tenu les côtes et l'on peut dira que le directeur du « Cinétographe » doit une fière chandelle à notre concitoyen. Sans l'ami Vallin on eut certainement cassé les banquettes.
Eh bien, il est réellement dommage que la lumière ait manqué, car à la salle Loubier on a fait passer sur le transparent de bien beaux tableaux ; " la danse du ventre, le boulevard, l'arrivée d'un train, le salon de coiffure, un chahut au Moulin Rouge ", etc.
Le directeur du « Cinétographe », désireux d'être agréable au public qui s'est rendu en foule à sa première, va prendre des dispositions pour remédier aux inconvénients qui se sont produits le premier soir.
Boulevard Charlemagne, le « Cinématographe » refusait du monde.
On se pressait devant- la porte du local Chabbat, et l'on peut dire que l’on se bousculait pour avoir des places.
L'entrée du « Cinématographe » est de 0 fr. 50 c., et l'on ne voit que cinq sujets. Mais quels sujets ! " Les forgerons, la corvée de neige, l'ivrogne, l'arroseur arrosé et la baignade des nègres dans le lac du Champ de Mars. "
L'illusion est complète.
On voit les nègres plonger et l'eau éclabousser les gens trop près du bord., qui regardent les peaux noires prendre leurs ébats.
Ici la lumière est belle, et les sujets sont nets. La projection au lieu d'être faite derrière le transparent, comme au « Cinétographe » l'est par devant. Est-ce à cela que l’on doit de mieux distinguer les tableaux ? Le locataire de M. Loubier ferait bien d'étudier la question. Nous sommes certain qu'il y aura foule au « Cinétographe » le jour où il fera passer sur son transparent des photographies irréprochables comme netteté.
En attendant on ira mûrement admirer la « Cinématographe » du boulevard Charlemagne qui fait actuellement de belles recettes.
CLOPINEL.
L'Impartial oranais, Oran, 14 octobre 1896, p. 2.
Il n'y a pas photo semble-t-il entre les deux appareils. On imagine que M. Antheaume va tenter de régler les problèmes de son cinétographe afin de ne pas perdre son public. Finalement, au bout de quelques jours, tout semble désormais réglé et L'Impartial oranais, dans son édition du 23 octobre, peut enfin écrire :
Le Cinétographe. — Êtes-vous retourné voir l'appareil de la salle Loubier ?
Eh bien, il marche très bien maintenant et les photographies sont nettes.
Il faut aller voir le CINETOGRAPHE, et, pour la modique somme de cinquante centimes, vous vous promènerez un instant dans Paris.
Vous verrez le Moulin-Rouge avec ses danseuses, vous admirerez Nini-patte-en l'air et Grille d'égoût. Vous aurez une idée de la danse du ventre exécutée par les mauresques des Batignolles. Vous aurez l'illusion d'un train arrivant en gare et vous vous retirerez ravis.
Une indiscrétion nous permet de savoir que le directeur du CINETOGRAPHE va sous peu nous faire assister aux fêtes données à Paris en l'honneur du Tzar.
Hip ! Hip ! Hourra ! pour le Cinétographe !
L'Impartial oranais, Oran, 23 octobre 1896, p. 3.
Tout comme le cinématographe Joly, le cinégraphe propose des vues sur les fêtes franco-russes qui constituent, sans aucun doute, le clou des programmes :
Cinétographe français. -Le Cinétographe français, salle Loubier, donne actuellement cinq nouveaux tableaux, dont deux représentant l'Empereur de Russie en France, qui obtiennent un grand et légitime succès. Prie d'entrée, 0 fr. 50.
L'Impartial oranais, Oran, 30 octobre 1896, p. 3.
Les vues de M. Antheaume proviennent du catalogue Pathé - les projections futures, en particulier à Tlemcen, le confirment -, même si nous ne connaissons que quelques titres. Alors que le cinématographe Joly continue ses projections, l'appareil part quelques jours plus tard pour Tlemcen.
1898
Le Cinématographe Lumière du Continental (face le cercle militaire) (<25 septembre->30 octobre 1898)
Un cinématographe Lumière fonctionne au Continental en septembre-octobre 1898:
Au Continental, Cinématographe lumière, spectacle jour et nuit (en face le cercle militaire).
Le Soleil d'Algérie, Oran, 25 septembre 1898, p. 3.
Cette annonce est publiée jusqu'au {tip Le Soleil d'Algérie, Oran, 30 octobre 1898, p. 3.
J. Brun et Cie, ed. à Carpentras, Oran.-Cercle Militaire (début XXe siècle)
1904
Le Basilo Cinématographe de M. Bouche (Place d'Armes/Maison Vallier, 19-> 19 novembre 1904)
La Basilo Cinématographe de M. Bouche organise des séances cinématographiques à partir du samedi 19 novembre:
Cinématographe
Le Basilo Cinématographe, qui a obtenu un si grand succès en France, vient d'arriver dans notre ville avec quantité de vues du plus grand intérêt et d'actualité.
Au programme de début: Les derniers événements de la guerre russo-japonaise, pris sur le théâtre même des opérations.
Débuts samedi soir, place d'Armes, maison Vallier.
Liberté, Oran, 19 novembre 1904, p. 2.
1905
Le cosmographe Faraud (Place d'armes, Maison Vallier, <9> mars 1905)
En 1905, Victor Faraud parcourt l'Algérie où il donne de nombreuses représentations. En février, il est à Saint-Cloud. En mars, il est à Oran :
Chez Faraud
Elle est vraiment coquette la petite salle installée par Faraud, place d'Armes, [..] maison Vallier
Un public choisi s'y donne rendez-vous tous les soirs et malgré les fêtes carnavalesques toutes les places ont été prises d'assaut à chaque séance.
Programmes fort bien composés, attrayants et variés. Faut-il citer comme vues nouvelles sensationnelles : la Passion du Christ en 12 tableaux d'une réalité frappante. Litle Tich le grand comique anglais dans ses transformations. L'histoire d'un crime ou la Veuve fonctionne avec dextérité. Les actualités ne font pas défaut : la grève, les troubles de Russie, et l'assassinat du grand duc Serge à Moscou. Le défilé des délégations arabes en Tunisie- et puis comme finale les Cambrioleurs modernes du "papa de Francine" - uen vue bien réussie et qui a le don de faire tortre [sic] de rire toute la salle.
Décidément, il n'y a que Faraud pour nous présenter des chefs-d'oeuvre de cinématographie et les surprises se succèderont toujours dans cette jolie petite bonbonnière de la maison Vallier.
Liberté, Oran, 9 mars 1905 p. 2.
Le Cinématographe J. Villa (Kursaal Oranais, <15> juin 1905)
Le Cinématographe J. Villa, de Madrid, organise des séances cinématographiques au Kursaal Oranais :
Kursaal Oranais
Tous les soirs, au Cinématographe J. Villa, de Madrid, foule énorme pour applaudir les vues parfaites qui parfaitement se déroulent sur la scène élégante du Kursaal Oranais.
Allez voir le voyage de S. M. Alphonse XIII et vous m'en direz des nouvelles.
Liberté, Oran, 15 juin 1905, p. 3.
Il se rend ensuite à Tlemcen.
Le Cinématographe des frères Garcia (Kursaal Oranais, <24> octobre 1905)
Les Frères Garcia, de Carthagène, propose des séances de cinématographe en octobre 1905 :
Cinémato Garcia
Le succès du parfait cinématographe installé par M. Garcia dans le local du Kursaal-Oranais s'affirme chaque jour.
Du reste le programme est fort habilement établi et les vues qui se déroulent sous l'oeil charmé du spectateur sont d'une netteté parfaite. A noter le "Voyage de Don Salmeron à Barcelone" et le "Drame dans l'Espace."
Le spectacle est heureusement complété par des auditions du grand Orgue Gavioli et par le Ballet espagnol le "Trio Navarro."
Rappelons que le prix des places est de 0 fr. 50 pour les premières et de 0 fr. 25 pour les secondes.
Liberté, Oran, 24 octobre 1905, p. 2.
Prises de vue de Félix Mesguich (novembre-décembre 1905)
En provenance d'Alger, le cinématographiste Félix Mesguich, qui est employé par The Continental Warwick Trading Co., installée à Paris et dirigée par Charles Raleigh et Robert Schwobthaler est en Algérie afin de tourner une série de films:
Au quartier renouvelé de l'Espagne, dont la Calle Carrera est le centre, je mêle les choses et les gens, les ruelles pavoisées de linge et les diseuses de bonne aventure, les miradors ensoleillés et les Andalous qui ont conservé la couverture de laine rouge jetée sur les épaules, un mouchoir de tête négligemment noué sur le côté.
Félix Mesguich, Tours de manivelle, Paris, Grasset, 1933, p. 95-96.
Il se rend ensuite à Tlemcen.
Le Salon Moderne (Place d'Armes, <6> décembre 1905)
Le Salon Moderne s'installe sur la place d'Armes en décembre 1905 :
Salon Moderne.-Le nouveau cinématographe, installé, place d'Armes, qui avait si brillamment débuté, poussait chaque jour le cours de ses succès.
A noter le numéro sensationnel de Casthor, le comédien universel et toute la belle série des vues, de la première partie.
En résumé grand succès.
Liberté, Oran, 6 décembre 1905, p. 3.
La présence de l'artiste Casthor, complice habituel des Frères Garcia, pourrait indiquer que ces derniers sont revenus à Oran après quelques semaines d'absence :
J. Geiser, Alger, Oran-Place d'Armes (c. 1903)
1906
Le Cinématographe des frères Garcia (Rue de l'Hôtel-de-Ville, <2->20 mars 1906)
Habitués à présenter leur cinématographe à Oran, les Frères Garcia sont de retour en mars pour une nouvelle série de représentations. C'est l'occasion de présenter des nouveautés avec la complicité de l'artiste transformiste Casthor :
Au Cinématographe.-Véritablement, les curieux qui se rendent chaque soir au Cinématographe des frères Garcia, rue de l'Hôtel de Ville ne perdent pas leur temps.
Il est de fait que l'on passe là, et pour une somme modique, à la portée de toutes les bourses, quelques instants fort amusants et qui pour l'observateur ne manquent pas d'intérêt.
Les vues qui défilent sous les yeux des spectateurs sont toujours fort attrayantes.
Nous citerons : un capitaine myope, les deux gosses, la Voleuse d'enfants, les Apaches, les Voleurs de pastèques, etc., etc.
Le public suit ces exhibitions avec une vive curiosité, et comme s'il se trouvait en présence de scènes réellement vécues, il fait ses commentaires.
N'oublions pas l'excellent artiste qu'est M. Casthor dont le répertoire est si riche et dont les transformations sont si réussies.
Les débuts des célèbres danseuses "Soeurs Céli" des principaux théâtres de Madrid et Barcelone ont eu lieu hier jeudi, et elles ont obtenu un vif succès.
Le Nouvel Intransigeant oranais, Oran, 2 mars 1906, p. 3.
Outre M. Casthor, deux denseuses espagnoles, les soeurs Céli, agrémentent les soirées offertes par les Frères Garcia :
Au Cinématographe. — Nous constatons avec plaisir que le Cinématographe des frères Garcia et qui est installé rue de l'Hôtel de Ville, marche de succès en succès.
Tous les soirs il y a foule, et il resterait ouvert toute la nuit, que chaque représentation attirerait du monde.
Il est de fait que ce genre de spectacle est fort intéressant et parfois aussi, instructif. Le prix d'entrée est à la portée de toutes les bourses ; et les tableaux qui défilent sous les yeux du public varient sans cesse.
Mentionnons également le succès des sœurs Céli, deux danseuses espagnoles qui ont le diable au corps et dont les danses lascives allument les regards de tous les vieux roquentins, qui sont là et qui ne perdent pas de vue un seul de leurs mouvements.
Ils se rincent l'œil, et c'est toujours ça.
C'est ce qu'ils pensent du moins.
Le Nouvel Intransigeant oranais, Oran, 6 mars 1906, p. 3.
N.D. Photo, Oran.-Rue de l'Hôtel-de-Ville et Boulevard Séguin (années 1910)
Le succès est toujours au rendez-vous quelques jours plus tard :
Au Cinématographe. — Vraiment, le succès de cet établissement l'affirme tous les soirs.
En réalité il est justifié.
Beaucoup de variété dans le spectacle, une grande modicité dans les prix, une collection de vues fort intéressantes, deux danseuses étourdissantes à force de grâce, d'adresse et d'agilité; voilà dans ses grands lignes la caractéristique des soirées que les frères Garcia offrent au public.
Les spectateurs suivent avec une attention soutenue les scènes qui se déroulent sous leurs yeux ; et c'est le plus bel éloge que l'on puisse faire des directeurs de cet établissement, dont la vogue n'est pas près de s'éteindre.
Le Nouvel Intransigeant oranais, Oran, 9 mars 1906, p. 3.
De nouvelles vues sont présentées au cours du mois de mars :
Cinématographe. — Tous les soirs salle comble.
Peut on s'en étonner ?
Tous les soirs le spectacle change et dans le défilé de cet intéressant Kaléidoscope il y a des scènes qui forcent l'attention du public.
Nous citerons notamment la Vengeance d'un père, la Vie de Marie-Antoinette depuis son triomphe a Versailles jusqu'à sa comparution devant le Tribunal révolutionnaire et sa mort sur l'échafaud.
Nous citerons aussi une scène assez égrillarde de la Confession d'une jolie femme, qui tout en avouant ses péchés finit par allumer les désirs d'un prêtre qui... d'un prêtre que... mais pour être renseigné, allez donc voir défiler ces tableaux.
Le Nouvel Intransigeant oranais, Oran, 20 mars 1906, p. 3.
Le cinématographe des Frères Garcia reste toujours aussi apprécié du public oranais :
Au Cinématographe. — II y a quelque monotonie à le dire; mais un fait est un fait.
Or, le succès du cinématographe des frères Garcia ne fait qu'augmenter; et c'est une justice à rendre aux organisateurs de ces spectacles.
Les tableaux qui défilent sous les yeux du public sont toujours amusants.
Tous offrent aussi un véritable intérêt.
Les spectateurs passent là quelques instants tort agréables ; et qui ne les obligent pas à rentrer chez eux à des heures folles.
Ils s'amusent à peu de frais; et dès lors que peut-on demander de plus ?
Il n'en faut pas davantage pour justifier la vogue de cet établissement. Nous ajoutons qu'elle n'est pas près de prendre fin.
Le Nouvel Intransigeant oranais, Oran, 23 mars 1906, p. 3.
Le Cinématographe (Rue de l'Hôtel-de-Ville, <7- >21 octobre 1906)
Le Cinématographe de l'Hôtel-de-Ville s'installe dans les premiers jours du mois d'octobre avec succès :
Une attraction qui fait florès en ce moment à Oran, c'est le cinématographe vraiment merveilleux de la rue de l'Hôtel de Ville. On fait queue, chaque soir, pour assister aux représentations, et c'est justice, les tableaux étant des plus réussis.
Revue mondaine oranaise, 7 octobre 1906, p. 7.
Un autre article dévoile quelques titres du répertoire :
CINÉMATOGRAPHE
Un public smart se donne rendez-vous chaque soir au cinématographe, et c'est justice, le confort étant joint à l'agréable: propreté minutieuses du matériel, électricité garantissant tout danger,, ventilateurs, tout est aménagé pour tenter les plus exigeants.
Ce spectacle toujours attrayant varie à chaque reprise. Citons la Esmeralda, tirée de N.D. de Paris de Victor-Hugo (8 tableaux); Fugue amoureuse; Trois sous de poireaux; L'obsession de l'Or; Une scène comique.
Revue mondaine oranaise, Oran, 14 octobre 1906, p. 15.
Au cours du mois d'octobre, le succès ne se dément pas :
CINÉMATOGRAPHE
Toujours le même succès au Cinématographe de la rue de l'Hôtel de Ville. Les ravissants tableaux se déroulent, chaque soir, devant une salle comble. Il faut avouer que rien n'est négligé pour tenter les spectateurs à revenir, ce qu'ils ne manquent pas de faire.
Aujourd'hui, dimanche, deux représentations, une en matinée et l'autre en soirée où figure un programme des mieux composés.
Nous ne pouvons qu'engager nos lecteurs à se rendre à cette attraction qui leur procurera une heure bien agréable.
Revue mondaine oranaise, Oran, 21 octobre 1906, p. 15.
L'Excelsior-Cinématographe (<4->25 novembre 1906)
L'Excelsior-Cinématographe offre des projections animées en novembre 1906 :
Excelsior-Cinematographe
Chaque soir, un public nombreux se presse aux portes du Cinématographe pour avoir des places, afin de pouvoir admirer les beaux tableaux qui se déroulent sous les yeux des spectateurs.
Tantôt c'est un drame vécu et poignant comme Pauvre Mère, ou bien un sujet extra-comique tel que Voyage autour d'une étoile. Le Fils du Diable surtout mérite d'être vu; c'est un merveilleux spectacle en une suite de 40 tableaux coloriés rappelant les fééries du Châtelet à Paris.
Jeu de lumière d'un effet remarquable.
Pendant que les scènes les plus variées sont représentées, d'excellents musiciens exécutent les meilleurs morceaux de leur répertoire.
Revue mondaine oranaise, Oran, 4 novembre 1906, p. 15-16.
Un dernier article date du 25 novembre :
Le spectacle qui est le plus en vogue, est certainement l'Excelsior-Cinématographe. De superbes féeries composent une magnifique attraction qu'il serait dommage de ne pas aller voir tous les soirs et en matinée le dimanche.
Revue mondaine oranaise, Oran, 25 novembre 1906, p. 7-8.
Le cinématographe (Théâtre des Nouveautés, <23 décembre 1906)
Le maire M. Giraud organise une séance de cinématographie au Théâtre des Nouveautés aux enfants :
Fêtes Enfantines
Mme et M. Giraud, maire, réunissaient hier plusieurs centaines d'enfants des écoles primaires, au Théâtre des Nouveautés, où une séance de cinématographe devait les divertir.
A cette attraction inédite pour la plupart de ces enfants, privés de tout plaisir par leur modeste condition, se joignait l'avantage d'avoir un excellent goûter et la certitude de gagner un lot à la tombola. A cet âge il n'en faut pas tant pour être parfaitement heureux, et plus d'une petite tête a dû rêver cette nuit de la belle fête de Môssieu le Maire..
Revue mondaine oranaise, Oran, 23 décembre 1906, p. 7.
1907-1909
Auguste Goudeau (Kursaal Oranais, <21> décembre 1907)
Auguste Goudeau est propriétaire du Kursaal Oranais où il projette les films qu'il prend au Maroc :
Le cinématographe au Maroc.-
Nous avons reçu la visite de notre excellent ami M. Goudeau, l'actif et intelligent directeur du Kursaal Oranais, de retour de la frontière marocaine où il est allé cinématographié les divers incidents de ces jours derniers.
M. Goudeau rapporte de Sidi Bou Djemane, de Bab-elAsas, de Martimprey et d'Oudjda des vues très intéressantes qu'il fera défiler dans son coquet établissement.
Nous félicitons M. Goudeau de son initiative; de retour depuis peu de Casablanca il n'a pas hésité à aller sur les lieux mêmes des opérations pour avoir des vues nouvelles et intéressantes.
Ce souci de l'actualité est très digne et les vues qu'il rapporte constituent des documents précieux que tous nos lecteurs voudront admirer.
Le Petit Oranais, Oran, 21 décembre 1907, p. 3.
Auguste Goudreau (Kursaal Oranais, <18> février 1908)
Auguste Goudeau organise des projections de vues dont il est l'auteur:
Le cinématographe au Maroc.-M. Goudeau, l'intrépide directeur du Kursaal Cinéma, auquel nous devons d'intéressantes vues sur les évènements du Maroc : Casablanca, Oudjda, Beni Snassen, etc., est parti samedi soir pour suivre les phases de l'occupation de Mar Chica par les espagnols.
Il en rapportera certainement des pellicules que tous les oranais voudront voir. Nous félicitons cet impresario consciencieux qui h'hésite devant aucun sacrifice.
Le Petit Oranais, Oran, 18 février 1908, p. 3.
Le brevet d'Auguste Goudreau (28 août 1908)
Auguste Goudeau dépose un brevet pour un appareil cinématographique: Brevet 393.729 du 28 août 1908.