- Détails
- Création : 25 mars 2015
- Mis à jour : 29 mars 2020
- Publication : 25 mars 2015
- Affichages : 5294
MOSTAGANEM
Jean-Claude SEGUIN
Mostaganem est une ville d'Algérie.
1896
Le Cinématographe Joly de MM. Prinsac et Vernet (24-décembre 1896)
Le cinématographe Joly de Gaston Prinsac, Jean Prinsac et Louis Vernet vient de donner une série de séances à Tlemcen poursuit son chemin vers Mostaganem. Le journaliste n'a pas l'air très informé et il a quelques doutes sur l'orthographe exacte du mot " cinématographe " :
Le Cynématographe. — Ce nom barbare est celui d'un appareil excessivement curieux, qui vient d'obtenir à Oran et à Bel-Abbès un succès de curiosité vraiment incroyable.
C'est la photographie du mouvement.
On prend d'abord, sur un rouleau de pellicule, à l'aide d'un appareil instantané spécial, des vues d'un objet en marche, à raison de 40 vues par seconde.
Le rouleau de pellicule, après avoir subi les préparations usitées en photographie, est fixé sur un autre appareil où il se déroule sous l'action d'un mouvement d'horlogerie.
Ces innombrables photographies successives, et passant rapidement devant l'oculaire d'un appareil de projection, sont renvoyées sur un écran, qui les représente agrandies.
La succession des images est si rapide que l'on ne saisit pas l'intervalle qui les sépare. On a absolument l'illusion du mouvement.
Ainsi, par exemple, il y a une vue qui représente une gare. Tout à coup on voit un train déboucher d'un tunnel el s'avancer vers la station. Le personnel et les voyageurs arrivent sur le quai, l'aiguilleur fait sa manœuvre, le train ralentit sa marche et s’arrête. Des voyageurs descendent de wagon, d'autres montent, les portières se ferment et le train repart. L'illusion est absolue : c'est comme si on venait de voir un train véritable avec tout le mouvement d'une gare.
Le cynématographe commencera ses représentations demain jeudi; au théâtre. Nul doute qu'il n'obtienne ici le succès qu'il a obtenu ailleurs.
L’Indépendant de Mostaganem, Mostaganem, 24 décembre 1896, p. 3
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le journaliste n'a qu'une idée assez approximative du fonctionnement du cinématographe et l'on peut penser qu'il mélange un peu ses sources, puisque le chiffre de 40 est plus proche de celui du défilement dans un kinétoscope que dans un cinématographe... Il ajoute malgré tout quelques lignes pour décrire avec une grande précision une seule vue, celle du train, mais cela ne permet pourtant pas de savoir de laquelle des deux vues du corpus Joly-Normandin il s'agit. Nous ignorons également le temps que l'appareil va rester à Mostaganem avant de se rendre à Mascara.