- Détails
- Création : 24 mars 2015
- Mis à jour : 7 septembre 2024
- Publication : 24 mars 2015
- Affichages : 6021
Charles ARAMBOUROU
(Saint-Junier, 1858-1919)
Charles Arambourou
© Coll. André Chêne
Jean-Claude SEGUIN
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Antoine Arambourou (Riba, Navarre, [1815]-Saint-Junien, 27/05/1887) épouse (Saint-Junien, 01/07/1840) Laurence Mazaurit (Saint-Junien, 25/02/1825-). Enfants :
- Anna, Marie Arambourou (Mortemart, [1847]-Saint Junien, 15/09/1851)
- Joaquim, Antoine, Marcelin Arambourou (Mortemart, 01/01/1849) épouse (1877) Rosa, Marguerite Delong.
- enfant sans vie (Traignac, 30/07/1880)
- Léonce, Jacques (1882-Coussac-Bonneval, 05/06/1882)
- Charles, Léonce (Coutras, 04/01/1884-)
- Léonard, Alexandre Arambourou (Saint-Junien, 21/05/1858-Saint-Junien, 01/05/1859)
- Charles, Théophile Arambourou (Saint-Junien, 21/05/1858-1919) épouse (Marigny-Marmande, 06/11/1878) Victorine, Aimée Robert (Marigny-Marmande, 28/10/1856-)
- Eugène, Antoine, Charles, Victor Arambourou (Marigny-Marmande, 26/09/1879-) épouse (Châtellerault, 17/10/1904) Juliette, Antoinette Dérouteau (Châtellerault, 04/04/1879-). Enfants :
- Suzanne, Antoinette Arambourou (Châtellerault, 31/07/1907-)
- Charles, Robert, Louis, Joaquim Arambourou (Châtellerault, 05/11/1884-) épouse (Poitiers, 22/07/1908) Thérèse, Élise Rodais (Châtellerault, 07/03/1887).
- René, Victor Arambourou (Châtellerault, 26/09/1888-)
- Eugène, Antoine, Charles, Victor Arambourou (Marigny-Marmande, 26/09/1879-) épouse (Châtellerault, 17/10/1904) Juliette, Antoinette Dérouteau (Châtellerault, 04/04/1879-). Enfants :
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Fils d'un réfugié espagnol, journalier, puis fabricant d'allumettes chimique, et enfin photographe ambulant, Charles Arambourou passe son enfance en Touraine, à Lahaye où ses parents se sont installés. Il suit son père à Marigny-Marmande avant de s'établir (1880) à Châtellerault. Il y ouvre un studio de photographie sur le boulevard Blossac, nº 41 et commence une longue carrière. Il multiplie les clichés tant de Châtellerault que de la région poitevine qui sont édités, en cartes postales, dans les toutes dernières années du XIXe siècle. Il se consacre également aux portraits, surtout dans le format " carte-de-visite ".
Photographie artistique Ch. Aramburu 41 boulevard Blossac Chatellerault |
Ch. Arambourou phot., Chatellerault Châtellerault.-Boulevard Blossac, c. 1900 (à gauche, la photographie Ch. Arambourou) |
Charles Arambourou va se faire remarquer, en 1890, en rentrant dans la cage aux lions de la ménagerie Laurent :
Châtellerault (Vienne), 29 avril:
Hier soir, M. Arambourou, photographe à Chätellerault, est entré dans la cage aux lions de la ménagerie Laurent frères, installée sur la promenade.
M. Arambourou, qui était accompagné de M. Laurent le dompteur, a cravaché les lions avec un air d'habitude qui lui allait absolument.
Journal d'Indre-et-Loire, Tours, 2 mai 1890, p. 3.
Comme tout photographe qui se respecte, Charles Arambourou se tient au courant des nouveautés dans le domaine de la photographie. L'année 1895 est évidemment celle du cinématographe et les séances qu'organisent les frères Lumière font grand bruit. Pourtant, leur appareil n'est pas en vente et il faut se tourner vers d'autres constructeurs. Au cours du printemps 1896, quelques cinématographes sont en préparation dont celui des Agenais Fernand Perret et Joseph Lacroix, l'héliocinégraphe. Pourquoi le choix se porte-t-il sur cet appareil plutôt qu'un autre ? Difficile de le savoir. Toujours est-il que Charles Arambourou fait son choix rapidement et achète, au cours de l'été 1896, un projecteur qui va également lui permettre de tourner des films. Il va par ailleurs aménager un local exclusivement consacré au spectacle cinématographique, qu'il baptise le Théâtre des Attractions. Le nom révèle bien que l'on y trouve, en réalité, de multiples " attractions ". C'est finalement le 20 septembre 1896 qu'a lieu la première :
Une innovation à Châtellerault
Depuis dimanche dernier M. Arambourou, photographe, a ouvert à Châtellerault 18, rue des Limousins, près la rue de l'Arceau, une salle de séances artistiques, " les Attractions Châtelleraudaises ". Nous avons assisté à une de ces séances et nous en sommes revenus absolument satisfaits. La salle, décorée avec goût, est très confortable, l'éclairage est parfait et des morceaux de musique alternent avec chaque sujet du programme pendant que des jets d'eau lancent en l'air leurs gracieux effets. Un timbre sonne : c'est le signal des auditions lions phonographiques ; là encore, le bon goût a présidé au choix des morceaux que tout le monde peut entendre avec plaisir. La perception des sons est très claire et on croirait entendre des voix humaines et des meilleures. Ensuite, viennent les projections animées de scènes remarquables, ce sont : " Les brûleurs d'herbes ", " Les bateaux de Dieppe ", " Le train ", " Une scène de famille ", " Une partie de campagne ", etc. L'analyse de ces effets merveilleux du mouvement photographié et reproduit est tellement difficile à faire que nous engageons vivement le public à aller se rendre compte lui-même de l'ensemble absolument attrayant des séances que M. Arambourou a eu la bonne idée d'organiser. Nous sommes assurés qu'ils ne regretteront pas d'avoir suivi notre conseil et que, comme nous, ils seront émerveillés de l'ensemble de ce spectacle. Le prix, 50c., est d'ailleurs accessible à tous.
X et Y.
Le Mémorial du Poitou, Châtellerault, 23 septembre 1896, p. 2
Même si cela n'a rien d'extraordinaire, on peut apprécier l'intérêt que porte Charles Arambourou tant à l'héliocinégraphe qu'au phonographe, et il n'hésite pas à faire alterner image animée et son, comme le font bien des pionniers. Pourtant, il ne va pas se limiter à projeter des vues animées, il va se lancer dans le tournage de photographies vivantes. Il choisit pour décor sa propre ville et réalise les deux premiers films châtelleraudais : L'arrivée à Châtellerault du train venant de Senillé et Le Café Blanchard, établissement connu et qui se trouve, non loin de son studio, sur le boulevard Blossac. Mais il ne s'arrête pas là. Il est sans aucun doute l'un des premiers à vouloir combiner la vue prise à la gare et le cylindre phonographique qu'il grave également : " Après les tableaux dont nous avons déjà parlé et qui font toujours la joie des assistants, nous vîmes l'arrivée à Châtellerault du train venant de Senillé ; après une audition phonographique prise à la gare de Senillé. L'arrivée du train, la descente des wagons se fait d'une façon parfaite, à tel point qu'on croirait être véritablement transporté à la gare. " (Le Mémorial du Poitou, Châtellerault, 11 novembre 1896, p. 2). Il ne s'agit simplement de " bruiter " la vue, mais bien d'associer, ou presque, le bruit et l'image enregistrés. Quelques temps plus tard, il profite de la crue de la Vienne, qui atteint son point culminant le 30 octobre 1896, pour placer son héliocinégraphe au beau milieu de l'inondation et en tire deux films : La Crue de la Vienne et Le Bateau de sauvetage. Une dernière vue nous est connue, Le Rouleau à vapeur, présentée en février 1897, mais il ne fait pas de doute que le corpus est probablement plus important puisque la presse indique même que " M. Arambouroux [sic] présente maintenant au public des tableaux essentiellement châtelleraudais où revivent nos types de la rue, et toutes les petites excentricités des villes de province. " (L'Avenir de la Vienne, Poitiers, 10 février 1897, p. 3). Même si Châtellerault reste son point d'attache, il va, de novembre 1896 à avril 1897, organiser des projections avec son héliocinégraphe dans la Vienne (Poitiers, Civray), mais aussi au-delà, en Charente (Ruffec) et dans les Deux-Sèvres (Thouars, Niort). Comme cela se produit souvent, passés les premiers temps, la presse n'évoque plus guère le Théâtre des Attractions jusqu'au dernier article publié dans Le Mémorial du Poitou où Charles Arambourou s'apprête à installer son matériel à Châteauneuf, un faubourg de Châtellerault. Faut-il y voir le chant du cygne des projections héliocinégraphiques ? Toujours est-il que son nom ne sera plus associé à un appareil cinématographique. Il va reprendre ses activités photographiques jusqu'á sa disparition en 1919.
Son frère Joaquim Arambourou a lui-même été photographe pendant de nombreuses années ([1877]-1898).
Bibliographie
TAILLÉ Daniel, " Charles Arambourou premier opérateur du cinématographe en Poitou ", Revue d’Histoire du Pays châtelleraudais, Nº 12, 2e semestre 2006, p. 91-116.
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20/09/1896-[17/10/1896] | France, Châtellerault | Théâtre des Attractions | Héliocinégraphe |
18/10/1896-[02/11/1896] | France, Poitiers | Ancienne salle des dépêches du Patriote | Héliocinégraphe |
08/11/1896 | France, Châtellerault | Théâtre des Attractions | Héliocinégraphe |
10/11/1896-11/11/1896 | France, Civray | Héliocinégraphe | |
14/11/1896 | France, Ruffec | Héliocinégraphe | |
15/11/1896 | France, Châtellerault |
Théâtre des Attractions | Héliocinégraphe |
21/11/1896 | France, Thouars | Héliocinégraphe | |
[22/11/1896]-[17/12/1896] | France, Châtellerault | Théâtre des Attractions | Héliocinégraphe |
18/12/1896 | France, Thouars | Héliocinégraphe | |
[19/12/1896]-[27/01/1897] | France, Châtellerault | Théâtre des Attractions | Héliocinégraphe |
28-29/01/1897 | France, Niort | Héliocinégraphe | |
30/01/1897-[30/05/1897] | France, Châtellerault | Théâtre des Attractions | Héliocinégraphe |