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[...] Certain jour, j'ai pu éprouver une réelle sensation d'art : Jeanne Hatto, dont on avait enregistré l'Invocation à Diane d'Iphigénie, était venue dans l'intention de voir passer son film. Malheureusement le cylindre du phonographe n'était pas prêt. Cependant, pour être agréable à la grande artiste, je fis prévenir Mesguich de passer le film en muet. Avec Jeanne Hatto, nous étions dans la salle toute noire où avait lieu la séance et, assises tout au fond, nous attendions. Mais lorsque sur l'écran parut l'impressionnante silhouette toute blanche d'Iphigénie, je murmurai, je suppliai même : " Chantez ! Chantez ! " Et la voix si belle de Jeanne Hatto s'éleva, accompagnant la vision, tandis que les spectateurs écoutaient dans une véritable extase. Propos de Marguerite Chenu rapportés dans Henry Cossira, " La Résurrection du Phono-Cinéma-Théâtre ", L'image, nº 55, 31 mars 1933, p. 25-26.
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