Joseph POTEL

(Bruxelles, 1872-)

Jean-Claude SEGUIN

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Jean, Baptiste, Noël Potel (Tourville-la-Rivière, 11/12/1815-) épouse (Le Catelier, 04/02/1839) Joséphine, Rose Féret (Le Catelier,29/01/1814-). Descendance : 

  • Louis, Noël, Henri Potel (Le Catelier, 18/06/1844-Nancy, 20/05/1895) épouse (Paris 14e, 28/08/1862) Émilie, Joséphine Cocherie (Orléans, 11/01/1843-), fille de Louis, Joseph Cocherie (Mortagne-au-Perche, 02/005/1818-Paris 14e, 29/11/1880) et de Marie, Victoire Zoé Coutant (Orléans, [1816]-Paris 14e, 04/04/1873). Descendance :
    • Henri, Désiré, Victor Potel (Paris 14e, 02/07/1863-Paris 12e, 27/06/1931) épouse (Paris 14e, 08/12/1888) Louise, Émilie, Josephine Cocherie (Rouen, 21/10/1867->1931), fille de Jean, Baptiste, Émile Cocherie et de Maria, Félicité Giffard.
    • Louis, Joseph, Georges Potel (Paris 14e, 04/08/1868-Vanves, 30/08/1868)
    • Émile, Noël, Victor Potel (Paris 14e, 05/05/1870-Paris 14e,10/08/1870)
    • Louis, Joseph dit Ludovic, Joseph Potel (Bruxelles, 04/07/1872-)

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Les familles Potel et Cocherie sont liées au moins depuis la création du Théâtre International des fêtes de la ville de Paris (c. 1869), dont la direction est assurée par MM. Cocherie père et fils et Henri Potel, père. Le Théâtre Potel (ou Potel-Cocherie) - connu également comme le "Grand Théâtre National", sous la direction d'Henri Cocherie, commence ses activités vers 1877 : Saint-Quentin (octobre 1877), Troyes (mars-avril 1882), Troyes (février-mars 1885), Reims (avril 1885), La Rochelle (juillet 1885), Rochefort (juillet 1885), Laval (septembre 1885) où il présente la féerie La Lampe Merveilleuse...

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Théâtre H. Potel, La Lampe merveilleuse (1885)
Lith. J. E. Gossens & C
ie, Bruxelles, 93,7 cm x 74,7 cm
Théâtre H. Potel, Le Fuseau d'or (1887)
Images Américaines, Ch. Levy, Paris
© Archives du Musée de la vie wallone, Liège

... Chalon-sur-Sâone (juin 1887), Saint-Quentin (juin-juillet 1887), Charleville (septembre 1887), Troyes (février-mars 1888), Reims (avril 1888), Saint-Quentin (octobre 1888), La Rochelle (juillet 1889), Béziers (décembre 1889), Montpellier (mai 1890), Avignon (juin 1890), Beaune (septembre 1890), Chalon-sur-Sâone (septembre-octobre 1890), Dijon (mars-mai 1891), Saint-Quentin (octobre 1891), Dunkerque (janvier 1892), Calais (janvier-février 1892), Valenciennes (avril 1892), La Rochelle (juillet 1892), Saint-Quentin (septembre 1892), Saint-Quentin (octobre 1893), Royan  (septembre 1894), Cognac (septembre 1894), Troyes (mars-avril 1895), Dijon (avril 1895)... L'Europe artiste offre une brève description des activités du théâtre en 1893 :

Le grand théâtre Potel que l'on surnomme à juste titre le Châtelet de la province, va commencer prochainement sa tournée annuelle dans nos grandes villes de France.
Le théâtre Potel par son luxe, son installation, mérite une place à part dans les théâtres roulants. Il a les trucs, les changements à vue, les métamorphoses des grands théâtres de féerie ; la figuration y est des plus nombreuses, l'interprétation est excellente et les décors, vraiment remarquables, sont de Lemonnier, le peintre bien connu de nos grandes scènes. Comme dimension, le théâtre Potel compte 55 mètres de longueur sur 18 de largeur, c'est le plus vaste établissement de ce genre.
Tout cela est l'œuvre de M. H. Potel, qui peut s'en enorgueillir, ainsi que son fils qui vaillamment le seconde.
Les grandes féeries du répertoire seront tour à tour représentées, et les débuts se feront avec la Poule aux Œufs d'or.
M. Potel s'est attaché en qualité d'administrateur un de nos meilleurs artistes de province, M. Hilario. C'est là un excellent choix. M. Hilario est actif, intelligent ; il a de l'acquit et nul plus que lui ne saurait mieux remplir et avec plus d'utilité les fonctions que M. Potel lui a confiées. La troupe a été très bien composée par les soins de la chambre syndicale des artistes.


L'Europe artiste, Paris, 26 mars 1893, p. 3.

Le décès d'Henri Potel, à Nancy, en mai 1895 marque un changement dans l'exploitation du "Théâtre H. Potel". Dans un excellent article, on décrit de façon précise le théâtre avant de finir sur quelque lignes qui évoquent le passage de témoin entre le père, qui vient de décéder à Nancy, et les enfants :

LES MAISONS QUI MARCHENT
Constructions foraines
[…]
les constructions foraines, les baraques proprement dites, sont bien curieuses à étudier au point de vue immeuble démontable.
Voici, par exemple, le grand théâtre Potel, l'un des mieux appropriés de toutes les foires françaises. Cette grande construction a demandé de nombreuses études avant d'arriver au fini qu'elle possède aujourd'hui.
Pour le spectateur quelconque, c'est une salle heureusement proportionnée, habilement préparée pour les féeries, décorée avec luxe et bon goût. Mais a-t-on étudié de près le montage, la charpente solide et pourtant mince, les fermes qui s'entrecoisent, les galeries accrochées dans l'air, le jeu des poutrelles et des cordages ? Se rends-t-on bien compte des efforts considérables obtenus des constructeurs pour l'agencement de cette salle aux anneaux de velours, aux riches crétages dorés ?
Outre la carcasse, véritable ossature de théâtre, il y a l'ameublement complet, la scène avec ses milliers de trucs et de décors, toute une disposition étonnante dans un espace si restreint.
L'ensemble est organisé comme un véritable théâtre : la scène et ses dessous, trappes et chausses-trappes, loges pour les artistes, magasins d'accessoires, jeux multiples de poulies pour les besoins des féeries, le tout actionné par des poids, des contre-poids, un système complet de fils et de combinaisons, en lesquels la moindre inattention peut tout faire échouer.
C'est ici que l'art du machiniste est nécessaire ; il faut, sans bruit, accomplir dans la même soirée, vingt ou trente changements de décors, poser des praticables, faire mouvoir des accessoires, le tout au milieu d'une troupe nombreuse et pas toujours silencieuse, d'artistes et de figurants. Puis, dans cet espace restreint, il faut monter rapidement les brillantes apothéoses, organiser les jeux de lumière, d'eaux, de feux aux colorations diverses, actionner les dessous pour faire apparaître et disparaître les personnages, sans jamais se tromper, sans jamais ouvrir ou fermer trop tôt une trappe perfide et meurtrière.
Aussi, dans toutes ses féeries, le théâtre Potel, a-t-il à son service une équipe de machinistes d'élite, très intelligents, très au courant de leur métier, et en somme, les véritables opérateurs cachés de toute la mise en scène qui réjouit le public.
La lumière électrique et le gaz combinés ont aussi besoin d'un directeur expérimenté ; aussi le théâtre Potel possède-t-il son propre moteur, une machine qui est un vrai bijou. Et, malgré le peu d'espace, malgré les inconvénients de tout genre, aucun accident n'est jamais survenu ; tout est prévu et réglé dans les plus menus détails, avec un art si parfait, une entente si complète des besoins divers de la scène, que beaucoup de théâtres fixes pourraient venir là étudier ce qui leur manque.
Et dans cette construction recouverte de toile, dans ce hall, de place publique, on donne à la satisfaction de tous, des féeries importantes, aussi belles, aussi compliquées que celles des grands théâtres parisiens.
Nous avons vu successivement : la Belle aux cheveux d'or, la Belle au bois dormant, Ali-Baba, l'Oiseau bleu, la Poule aux œufs d'or, etc., etc., pièces composées par les artistes eux-mêmes, et comportant des génies bons ou mauvais, des fées charmantes ou haineuses, des diablotins ou des gnomes, des princes charmants et de belles princesses qui finissent par épouser, après bien des tribulations, le bien-aimé de leur cœur.
C'est toujours un spectacle agréable et moralisateur ; la vertu récompensée, la fourberie et le vice punis, la gaîté et la chanson au service de la pièce, pendant que, radieux, passent des décors fulgurants, dessinés et brossés par Lemeunier et les décorateurs de l’Opéra.
Le théâtre Potel est sûr de sa voie ; les fils de M. Henri Potel sauront continuer l’œuvre de leur père et la faire progresser ; car les féeries sont de tous les temps, et font toujours plaisir aux grands et aux petites.
DULCITIUS.


L'Immeuble et la Construction dans l'Est, nº 6, Nancy, dimanche 9 juin 1895, p. 45.

À la suite du décès de leur père, les enfants vont reprendre l'exploitation de la loge foraine :

Nous apprenons la mort de M. Potel, directeur du Théâtre-National qui est venu il y a quelques années à Chalon. M. Potel est décédé à Nancy, laissant son théâtre entre les mains de ses deux fils auxquels il lègue également une fortune assez considérable laborieusement amassée.


Le Courrier de Saône-et-Loire, Chalon-sur-Sâone, 24 mai 1895, p. 2.

 

Dans les mois qui suivent le théâtre continue ses activités : Charleville (janvier 1896), La Rochelle (juillet 1896)... jusqu'à ce que Joseph Potel devient officiellement responsable de l'exploitation :

Les Petites Affiches annoncent que suivant procès-verbal d'adjudication dressé par les notaires choisis par les intéressés, et à la requête de : M. Henri-Désiré-Victor Potel, directeur de théâtre, demeurant à Paris, avenue Daumesnil, 210 ; M. Ludovic-Joseph Potel, directeur de théâtre, demeurant à Paris, avenue Daumesnil, 261, et des représentants de Mme Emilie-Joséphine Cocherie, veuve de M. Louis-Henri-Noël Potel, ladite dame aliénée non interdite, placée à la maison nationale de Charenton-le-Pont (Seine) ; M. Ludovic-Joseph Potel, susnommé, s'est rendu adjudicataire de l'exploitation d'un théâtre ambulant désigné sous le nom de "Grand théâtre national de Paris", ensemble le droit de se dire successeur de M. et Mme Potel-Cocherie et tous accessoires ainsi que les mobilier industriel et matériel en dépendant.


Le Temps, Paris, 31 janvier 1897, p. 3.

BRONDERT
Imprimeur lithographe à Paris, qui, parmi de nombreux programmes de théâtre, a laissé une image précieuse :Théâtre Salon des Visions d'Art, le Gioscope, Photographies animées, 1898. On la trouvera dans la série sur l'histoire de la photographie. Bibliothèque nationale.

 

, Troyes (mars 1897), Saint-Quentin (octobre 1897)

Le Théâtre Salon des Variétés (1898-)

On peut aussi signaler l'apparition à la foire du Trône du cinématographe - ou tout au moins, de ce qui doit en donner l'illusion. C'est le "théâtre-salon des Visions d'Art" (escusez du peu !), qui se propose d'offrir aux masses ce divertissement à la mode, en même temps qu'il les initiera aux enchantements de la danse genre Loïe Fuller. Toutes les "visions d'art", quoi !...


Les Annales politiques et littéraires, Paris, 17 avril 1898, p. 245.

: Laval (septembre 1899)

Saint-Quentin (octobre 1899), Chalons-sur-Marne (mai 1900), Bordeaux (octobre 1901)

le mariage entre Henri Potel, père, et Émilie, Joséphine Cocherie. Depuis 1877 au moins.,  

directeur du théâtre qui porte son nom, Henri Potel...

Liés à la famille Cocherie: Louis, Joseph Cocherie figure comme artiste au mariage de sa fille.

A son décès, il figure comme peintre.

 

Théâtre Potel
Cette année, comme les années précédentes, le théâtre Potel, bien connu de la cité Troyenne, a commencé à élever sa construction à l’angle de la rue du Cirque et de la rue de la République. M. Joseph Potel, le successeur de son père, nous arrive cette année avec une féerie entièrement nouvelle ?...
L’Oiseau Bleu.
Décors, costumes et dialogues entièrement nouveaux. M. Joseph Potel espère que le public Troyen lui témoignera la sympathie qu'il a toujours témoignée à M. Henri Potel, et fera tous ses efforts pour conserver et mériter la faveur du public Troyen ?... Le Petit Troyen, Troyes, 8 mars 1897, p. 2.

 

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  France Paris Foire du Trône  Théâtre Salon des Visions d'Art 
[01]/09/1898-[30]/09/1898 France Troyes Champ-de-Foire Théâtre Salon des Visions d'Art
15/05/1898-[29]/05/1898 France Limoges Place de la République Théâtre Potel
[23]/12/1898-[30]/12/1898 France Limoges Place de la République  Théâtre Salon des Visions d'Art
[02]/07/1899-[16]/07/1899 France La Roche-sur-Yon  Place d'Armes Théâtre Salon des Visions d'Art

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